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Somalie : l'AMISOM prend Elasha Biyaha

28 mai 2012


Cette ville est présentée comme le dernier fief des Shebab sur la route reliant la capitale Mogadiscio à Afgoye.
L'Amisom assure que les civils peuvent à présent se déplacer librement sur cette voie et que les organisations humanitaires peuvent acheminer l'aide.
Les Shebab ont cependant déclaré à la BBC qu'ils avaient toujours des barrages de contrôle entre la capitale et Afgoye. Ils annoncent avoir tendu une embuscade contre des troupes gouvernementales tuant sept soldats.
Le mouvement islamiste est confronté à une pression militaire sans précédent: Les troupes de l'Union Africaine et les forces gouvernementales ont délogé ses combattants de Mogadiscio; Les soldats kenyans contrôlent le sud du pays tandis que les Ethiopiens font des progrès importants dans l'ouest.
Les Shebab ne semblent pas cependant avoir dit leur dernier mot. Le mouvement a changé de tactique, perpétrant des attentats suicides et posant des explosifs à Mogadiscio et dans des zones censées être sous le contrôle du gouvernement ou des forces pro-gouvernementales.
Le mouvement étend également son influence au-delà de la Somalie, avec des opérations de recrutement de combattants en Afrique de l'est.
Une de ses stations de radio émet a présent en Swahili, une langue qui n'est pas très parlée en Somalie, mais dominante dans la plupart des pays de l'Afrique de l'est.
Le mouvement islamiste dispose également d'un site internet en Swahili, contenant des conseils pour la fabrication de bombe et pour la conduite d'un attentat.


soldiers serving with the African Union Mission in Somalia (AMISOM) perform their duties on May 22, 2012









In this handout photograph released by the African Union-United Nations Support Team, soldiers serving with the African Union Mission in Somalia (AMISOM) perform their duties on May 22, 2012, during a joint AMISOM and Somali National Army (SNA) operation to seize and liberate territory from the Al-Qaeda-affiliated extremist group Al Shabaab in the Afgoye region west of Mogadishu. AMISOM Force Commander Lt. Gen Andrew Guti announced the beginning of 'Operation Free Shabelle' aimed at bringing security and econonic revival to the 400,000 people of the Afgoye Corridor and beyond in the Lower Shabelle region of Somalia, located to the south and west of the country's capital Mogadishu.
 
Source: MP.net

Quelle justice pour les pirates ?

le 23-05-2012

Un pirate somalien à Hobyo photographié le 7 janvier 2010. (MOHAMED DAHIR/AFP)
C'est le deuxième procès du genre en France. Mardi 22 mai, six pirates somaliens étaient dans le box des accusés de la Cour d'assises de Paris pour avoir pris en otage pendant une semaine l'équipage français du voilier Le Ponant en avril 2008. Ils ont été arrêtés après la libération de leurs captifs et sont en détention provisoire depuis quatre ans sur le sol français. Poursuivis pour enlèvement et séquestration ainsi que vol en bande organisée, ils encourent la réclusion criminelle à perpétuité.

Au total, 22 Somaliens sont détenus en France pour quatre prises d'otages. Fin 2011, cinq hommes avaient été condamnés à des peines comprises entre quatre et huit ans de prison pour la prise d'otage du Carré d'As, en septembre 2008, un sixième étant acquitté. Le parquet a fait appel. Deux autres affaires (celle du Tanit et celle du Tribal Kat) visant des pirates présumés arrêtés au large de la Somalie ou du Yémen sont en attente de jugement.

Si de nombreux efforts dans le domaine de la sécurité ont été réalisés, la traduction devant la justice des pirates est plus difficile et tend à devenir une priorité pour de nombreux Etats. De nombreux procès se sont déroulés ces derniers mois dans plusieurs pays européens (Pays-Bas, France, Allemagne, Belgique...) mais leur effet de dissuasion est encore très limité.

Que faire des pirates appréhendés ?

Avec l'explosion de la piraterie maritime depuis les années 2000 - 439 attaques en 2011 selon le Bureau maritime international (BMI), principalement en Somalie, dans le Golfe de Guinée et en Asie du Sud-Est -, les Etats ont renforcé leurs actions pour endiguer un phénomène qui n'a rien perdu de son intensité. L'Union européenne a lancé en 2008, la mission Atalante, dont les navires de guerre patrouillent sur l'Océan Indien et les hélicoptères sont capables de mener des raids aériens.

L'Otan, de son côté, a déployé l'opération Ocean Shield mais qui ne peut viser les côtes. La France a aussi accepté de mettre à disposition des "équipes de protection embarquée" (EPE), composées de militaires, pour certaines activités considérées comme "stratégiques". Les navires se sont équipés de barbelés, de canons à eau ou sonores et bien d'autres équipements censés tenir éloignés les pirates.

Toutes ces opérations ont  mené à de nombreuses arrestations, les attaques ont légèrement diminuées en 2011, mais, très vite, la question de savoir ce qu'on faisait des pirates appréhendés s'est posée. La réponse privilégiée a longtemps été celle de la remise des pirates aux autorités locales de Somalie. Mais compte tenu de la situation de chaos dans le pays, 90 % des pirates étaient souvent relâchés.

Il a donc fallu adapter les juridictions nationales pour faciliter la lutte contre la piraterie. Jusqu'a son abrogation en 2007, la France ne disposait que d'une seule législation datant de 1825 !

 

adapter la législation française

Une loi a été adoptée en janvier 2011 qui donne aux tribunaux français une compétence "quasi universelle" pour juger les pirates appréhendés par des agents français quelle que soit la nationalité du navire ou des victimes.

Le texte permet d'adapter la législation française aux conventions internationales dont celle de Montego Bay sur le droit de la mer entrée en vigueur en 1994 et réintroduit la piraterie dans le droit pénal français. Il donne une plus grande liberté d'action aux forces navales françaises lors d'interventions en haute mer en accordant aux commandants les pouvoirs d'un officier de police judiciaire. Ils pourront contrôler les navires suspects, ordonner l'ouverture du feu et le déroutement, procéder à des saisies, arrêter et déférer des pirates, détruire des embarcations.

Vers des tribunaux spéciaux ?

Mais le Parlement européen s'est inquiété de la persistance de l'impunité des actes de pirateries. Dans une résolution adoptée le 10 mai dernier, les députés européens estiment que cette impunité "constitue un obstacle à la dissuasion".

 

Malgré les accords de transfèrement conclus par l'Union avec des pays tiers (Kenya, Seychelles, Maurice) ainsi que les accord bilatéraux de rapatriement des pirates condamnés entre les Seychelles, le Puntland et le Somaliland, et les divers cadres juridiques internationaux, de nombreux pirates et autres malfaiteurs n'ont toujours pas été arrêtés ou, lorsqu'ils l'ont été, ont souvent été libérés fautes de preuves solides ou de la volonté politique de les poursuivre."


Ainsi le Parlement européen appelle les Etats-membres à transposer dans leur droit national toutes les dispositions de la Convention des nations unies et à la mise en place de tribunaux spéciaux pour les pirates.

La mise en place d'un tribunal international avait été rejetée par Jack Lang, début 2011, alors qu'il était conseiller spécial à l'Onu et chargé d'une mission de cinq mois sur les questions juridiques liées à la piraterie maritime, parce que "inadapté, trop cher et trop long à mettre en place". En revanche, le projet d'une cour spécialisée somalienne mais extraterritoriale, installée dans les locaux du Tribunal pénal international pour le Rwanda avait été avancé.

Des prisons qui débordent


Seychelles pirates Somalie
La prison de Mahe, aux Seychelles qui accueillait le 2 mars 2012, 82 présumés pirates somaliens. (ALBERTO PIZZOLI/AFP)


















Autre conséquence des efforts fournis pour arrêtés les pirates : l'engorgement des prisons des pays qui accueillent les malfaiteurs. Aujourd'hui, la concentration des prisonniers réside essentiellement dans l'archipel des Seychelles. Engorgées, les prisons ont de plus en plus de mal à contenir l'afflux de prisonniers.

Jack Lang avait évoqué dans son rapport la création de deux prisons de 500 places chacune. Une première a été ouverte fin 2010 au Somaliland et une autre doit voir le jour bientôt au Puntland. Suffisant pour accueillir les centaines de pirates arrêtés chaque année ?

URL Source : http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20120523.OBS6339/quelle-justice-pour-les-pirates.html

La marine iranienne aide un cargo américain attaqué par des pirates

24/05/12 - 15h44  Source: belga.be

La marine iranienne a annoncé jeudi être venue en aide la veille à un cargo américain attaqué par des pirates dans le Golfe d'Oman.

 Un navire de guerre iranien patrouillant dans cette zone a "répondu à un appel de détresse" du Maersk Texas, un cargo de 150 mètres de long et 14.000 tonnes immatriculé aux Etats-Unis, qui avait été "attaqué par plusieurs embarcations de pirates", indique la marine dans un communiqué.

"Les pirates ont pris la fuite dès qu'ils ont aperçu le navire iranien", ajoute le communiqué qui précise que "le bateau américain a remercié la marine iranienne pour son intervention et poursuivi sa route en sécurité".

Le cargo américain venait du port émirati de Fujeirah et se rendait aux Etats-Unis.

A l'instar d'une vingtaine d'autres pays, l'Iran fait patrouiller en permanence plusieurs bâtiments de guerre en mer d'Oman et dans le golfe d'Aden pour protéger cargos et pétroliers transitant dans cette zone infestée de pirates.

La marine iranienne a effectué plus d'une centaine d'interventions depuis trois ans pour venir en aide à des navires attaqués, mais c'est la première fois que Téhéran annonce être venu en aide à un bateau américain.

Des navires de guerres américains patrouillant dans le Golfe et en mer d'Oman ont secouru à plusieurs reprises ces dernières années des naufragés ou des bateaux en détresse iraniens dans cette zone.

L'Iran et les Etats-Unis n'ont plus de relations depuis la prise d'otages à l'ambassade américaine de Téhéran quelques mois après la révolution islamique de 1979.

Somali Pirate Gun Locker: An Oddball Assault Rifle, at Sea

January 25, 2012

By C. J. CHIVERS
Jan. 6, 2012: Somali pirates at dawn on the fishing vessel where they were captured in the Gulf Of Oman. The United States Navy broke up a high-seas pirate attack on a cargo ship in the Gulf of Oman, and then boarded a nearby fishing vessel, which the pirates' had used as their mother ship, and freed 13 Iranian hostages who had been held captive on board for more than a month.
Tyler Hicks/The New York TimesSomali pirates at dawn on Jan. 6 on the fishing vessel
where they were captured in the Gulf of Oman.
Somali pirates cannot seem to stay out of the news. Whether they are losing their hostages without resistance to a U.S. Navy destroyer or losing their hostages (and their lives) in a U.S. military raid, they have been the January surprise on the conflict beat. This is in some ways unexpected, as, statistically, incidents of piracy off the East African coast have recently been in decline, a result of both an international naval counterpiracy presence in these waters and the wider use among merchant vessels of onboard armed security teams.

The news today, however, provided a jumping-off point from which to examine how the pirates arm themselves. Yesterday, not knowing that the United States Navy Seals were midraid, I posted a teaser on my personal blog, noting that when Tyler Hicks, a Times photographer, and I recently examined a set of pirate weapons on a hijacked vessel in the Gulf of Oman, we had found an unusual assault rifle — a weapon compatible with NATO-standard ammunition. We asked for guesses as to what it might have been. I had a prize handy for anyone who called it right. But the many replies that flooded my inbox did not quite hit the mark. That is not exactly unexpected, and I would have been amazed if someone called it with the little information the teaser post provided. You’ll see why as you read on.

But first, some background. Ordinarily, when the various navies involved in counterpiracy patrols off Africa’s eastern coast confront Somali pirates on skiffs, the pirates toss their weapons over the side before the sailors get close enough to board. In this way, important evidence is gone. And this is what the pirates on the skiff from the fishing vessel Al Mulahi did earlier this month, when Mr. Hicks and I were embarked with the Navy to cover the carrier’s role in the air war over Afghanistan. They dropped their weapons into the brine. When the American helicopter flew near, they put their hands on their heads to signal submission. A boarding team from the U.S.S. Mobile Bay soon came alongside in a small craft, but had no clear legal grounds for detaining anyone.

So how did we get these weapons to look at? Within a few hours of releasing the pirates, a Navy helicopter had followed the skiff back to the Al Mulahi, the hijacked Iranian fishing vessel the pirates used as their mobile base, and where they held the Iranian crew hostage. There were more pirates aboard that vessel. These men remained armed. Another Navy ship — the U.S.S. Kidd — then eased alongside the vessel. Now the pirates had no good options. If they threw away all of their weapons, they would lose their leverage over the hostages. And if they held on to some of their weapons, and the Navy boarded the vessel, then the sailors would have evidence.

The pirates opted to keep several weapons. This worked against them. The Navy boarded. They were detained with their weapons, and now they stand to face prosecution. More on that another time. For now, let’s talk about the rifles, as they gave At War the chance to supplement the blog’s previous Gun Locker posts with a fresh sample — from pirates – that we thought we’d never see. (For previous editions of Gun Locker, go here or here.)

Mr. Hicks and I spent the night on the Al Mulahi, with the detained pirates in the bow and the freed hostages in the stern. The weapons had been stacked on the roof of the wheelhouse. At dawn, when the light would allow photographs, I pulled myself onto the roof and had several minutes to do an inventory. The scene was as you see it below — a mix of rifles, knives and a sole semi-automatic pistol.

C. J. Chivers/The New York Times

A few feet away, a plastic shopping bag of magazines and ammunition held more enticing clues.
 

C. J. Chivers/The New York Times

Time was tight, as I was busy interviewing, but we wanted to take a slice of the available weapons, and see what it might tell us. I took a knee and began to make a photo record for my arms archive. At a glance, the little pile and the shopping bag appeared unremarkable, almost exactly what you would expect — a few rusting Kalashnikov derivatives and several hundred rounds of ammunition. One rifle was a Chinese Type 56, and two others were Yugoslav. All had under-folding stocks – a practical feature for handling a weapon in the confines of a small boat, for embarking and disembarking vessels or for concealing a weapon from passing helicopters and patrols. The preference of the criminal or the irregular fighter for folding-stock Kalashnikovs is something we see again and again. And the ammunition came largely from Wolf, an American firm that sells Russian-made Kalashnikov ammunition, including to the United States military for distribution to Afghan security forces. (We’ve traced Wolf ammo to the Taliban, but that’s another story, too.)

This was what came from a quick look. Nothing special to note. But pulling the pile apart and examining each rifle produced an immediate surprise, below.


C. J. Chivers/The New York Times

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
You are looking at a weapon I had not seen before in the field — a SAR 80 — that was underneath the stack, and had evaded view.
 


C. J. Chivers/The New York Times
SAR 80 is the acronym for the Singapore Assault Rifle introduced in 1980. The rifle is something of a curio from the edges of the cold war. Back then, Washington and Moscow were eager for nations to adopt their respective firearm patterns and cartridges, both for business and so that in the event of war, the arms produced in different quarters of the world might be compatible with one or another superpower. Singapore opted to adopt the Western and NATO-standard 5.56×45 round, and produced its own ammunition and its own line of assault rifles to fire it. Thus the SAR 80, one of the products offered by a defense firm then known as Chartered Industries of Singapore. Like early versions of the M-16, it can be fired a single round at a time, or automatically, as its selector lever shows.
C. J. Chivers/The New York Times
 As assault rifle production goes, the SAR 80 was not a major weapon. It has not been circulated on anything like the scale of the many other systems. So how did one find its way onto a pirate vessel at sea? The answer probably lies in an arms deal from the 1980s, before Somalia fell apart. Back then, the Somali government reportedly purchased SAR 80s for its armed forces. As the government collapsed and lost control of its depots, some of those weapons naturally entered others’ grips, and likely have recirculated since, through the endlessly churning Somali mess.
This served as a reminder of one of this blog’s chords: modern assault rifles tend to last and last, and even lawful exports can lead to consequences decades later. Did anyone in Singapore think, as these rifles were exported, that some might be used by high-seas hostage takers a quarter-century later? No one can predict such things precisely, but time has proven that such outcomes can be predicted generally. Send arms to a weak nation, intending perhaps to make the nation stronger, and you might actually make it weaker over time.

How many more SAR 80s might be out there? To get a rough sense of this, as At War often does, we consulted with the Royal Armouries Museum in Britain, whose gun-spotters keep an eye out for weapons in the news, to ask what they had seen of the SAR 80, and how many they might have on hand. Here is part of the reply, from Jonathan Ferguson, one of the Armouries’ curators.

In terms of official exports, many of the approximately 100,000 SAR 80s built between 1980 and 1989 were exported — up to 50 percent if the intentions expressed here are any guide — http://militarynuts.com/ar/t957.htm.

Correlating images and claims found online re the SAR 80 with a published source on generic exports from Singapore (Charter Industries of Singapore, now ST Kinetics) in the ’80s (‘Small arms production and transfers in Southeast Asia’, 2002, p.12), we get:

Slovenia*
Solomon Islands
Sri Lanka
Thailand
Somalia — as the only official recipient of exported SAR 80s, this may well be point of origin for other African finds.
Cambodia — I’m picking up a couple of references to approximately 3000 rifles supplied to the Kampuchean rebels in the ’80s.

*Croatia has also obtained some examples unofficially, smuggled over the border following Slovenian independence from Yugoslavia in 1990-91 (Osprey’s “The Yugoslav Wars”). Additionally, “Homeland Calling: Exile Patriotism & the Balkan Wars” (Hockenos, 2003) states that many of the Slovenian rifles were seized by the then-still Yugoslav authorities. I’ve seen a photo of a Slovenian army unit equipped with them though — so at least some made it!

I’ve also read suggestions of South Africa and Nepal, but can’t find any evidence for those.

Further suggestion that the SAR 80 may have come from a former Somali depot could be found in the ammunition. I had enough time to make a set of images of the head stamps on a 5.56-millimeter cartridge, which you can see below.

The HB shows Singaporean provenance, too. For more on that, go here.


C. J. Chivers/The New York Times

The Navy has not released details on how the Somali pirates the Seals killed overnight were equipped. Maybe they did not gather this kind of data. One hopes they did, as the details that can be gleaned from piles of confiscated weapons can tell something of how armed groups — pirates, terrorists, criminals, revolutionaries, smugglers, you name it – obtain the lethal kit they need to play their roles.

In this case, we were left with much to think on. A naval task force with several billion dollars’ worth of ships and aircraft was used to undo a problem caused by a small group of men equipped with a pair of skiffs and outboard engines, a few cellphones and a pile of aging rifles. We see it over and again. Big-ticket weapons get more attention. But it’s the little items – fertilizer-based bombs, small arms and the like – that routinely cause problems demanding outsize resources to combat. You can pick up whiffs of old arms shipments to standing armies among criminals who today help hold their country back. The total cost of the pirate’s investment might have been less than $30,000, a fraction of which went into the firearms. That’s asymmetry, in bold face.




An African Union Mission in Somalia (AMISOM)


A Somali soldier looks at a burnt vehicle belonging to the African Union Mission in Somalia (AMISOM), as he patrols Dayniile district, on the outskirts of Mogadishu May 22, 2012. Fighting erupted outside Somalia's capital as African Union and government troops launched attacks against al Shabaab insurgents in a push to seize further ground from the rebels, AU officials said on Tuesday.
 

African Union Mission in Somalia (AMISOM) peacekeepers set up military equipment as they patrol after fighting between insurgents and government soldiers on the outskirts of Mogadishu May 22, 2012. Fighting erupted outside Somalia's capital as African Union and government troops launched attacks against al Shabaab insurgents in a push to seize further ground from the rebels, AU officials said on Tuesday.
 

An African Union Mission in Somalia (AMISOM) tank patrols after fighting between insurgents and government soldiers on the outskirts of Mogadishu May 22, 2012. Fighting erupted outside Somalia's capital as African Union and government troops launched attacks against al Shabaab insurgents in a push to seize further ground from the rebels, AU officials said on Tuesday.
 

Somali soldiers and African Union Mission in Somalia (AMISOM) peacekeepers patrol after fighting between insurgents and government soldiers on the outskirts of Mogadishu May 22, 2012.
 

Ugandan soldiers serving with the African Union Mission in Somalia (AMISOM), man positions along a defensive line in the area surrounding Baidoa airstrip in central Somalia, in this handout photograph taken May 15, 2012 and released by the African Union-United Nations Information Support Team May 16, 2012. An advance joint contingent of 120 Ugandan and Burundian AMISOM troops are on the ground in Baidoa, 240 km (149 miles) west of Mogadishu, and are the first forces the African Union mission has deployed outside the Somali capital since its initial deployment in 2007. Ethiopian forces took control of Baidoa from the Al-Qaeda-affiliated extremist group Al Shabaab in February this year, one of a string of strategic losses Al Shabaab has suffered. AMISOM will soon deploy several thousand troops to Baidoa and the surrounding area, replacing the Ethiopian forces currently on the ground and expanding its operations throughout the country.
 
Source : MP.net

Somalie: l'Amisom lance un assaut contre les shebab sur la région d'Afgoye

22 mai 2012

Des insurgés islamistes shebab près d'Afgoye, en Somalie
(AFP/Archives, Abdirashid Abdulle Abikar)
MOGADISCIO — La force de l'Union africaine en Somalie a annoncé avoir lancé mardi un assaut sur la région stratégique d'Afgoye, située à l'ouest de Mogadiscio et sous contrôle des insurgés islamistes shebab que l'Amisom combat aux côtés des autorités somaliennes de transition.
"Tôt ce matin, la mission de l'Union africaine en Somalie (Amisom) et l'armée nationale somalienne ont lancé une opération soigneusement planifiée pour ramener la sécurité et la stabilité sur le couloir d'Afgoye, à l'ouest de Mogadiscio," a annoncé l'Amisom dans un communiqué.
Les soldats "font de bon progrès," a-t-elle assuré.
"Les militants d'Al-Qaïda qui restaient (...) ont vidé leurs bases dans la zone", a renchéri Mohamed Osmail, un responsable de l'armée somalienne. "L'armée a coupé une route-clée en périphérie de Deynile, que l'ennemi utilisait pour organiser des attaques et transporter des combattants pour mettre à mal la sécurité de la ville (Mogadiscio)."
Deynile, en banlieue de la capitale somalienne, ouvre sur le couloir d'Afgoye, qui abrite la communauté de déplacés la plus importante au monde. En début d'année, quelque 410.000 personnes, victimes de la sécheresse et des combats incessants, s'y trouvaient encore, selon l'ONU.
Ces derniers mois, des milliers de civils avaient fui Deynile pour la capitale, dans la perspective de cet assaut progouvernemental. De nombreux shebab s'étaient retirés dans la zone après avoir été chassés de Mogadiscio par l'Amisom et l'armée somalienne en août 2011.
Cheikh Fouad Mohamed Shangole, un important chef de la rébellion shebab, a confirmé mardi les combats et appelé la population à se battre contre les forces gouvernementales.
"J'appelle toute la communauté musulmane à s'unir pour défendre sa religion et son pays contre l'ennemi," a-t-il déclaré sur la radio pro-shebab Andalus.
Selon des témoins, les échanges de tir d'artillerie et de mitrailleuses ont éclaté mardi un peu avant l'aube.
"Plusieurs salves de tirs d'artillerie ont frappé la zone du km13 et les quelque familles qui étaient encore là ont commencé à fuir ce matin, la guerre semble avancer vers le couloir d'Afgoye", a raconté l'un d'eux, Muhidiin Adan.
"J'ai vu deux tanks appartenant à l'Amisom dans les rues, près de la piste d'atterrissage de Deynile (...) Ils veulent couper les sources d'approvisionnement des shebab," a renchéri un autre témoin, Hassan Abdi.
Après leur retrait de la capitale l'été dernier, les insurgés ont continué à y mener des attaques de type guérilla et les forces progouvernementales tentent depuis plusieurs mois d'étendre leur contrôle sur les abords de la ville.
Les rebelles shebab contrôlent encore de grandes partis du centre et du sud de la Somalie. Mais ils y sont de plus en plus affaiblis, pris dans l'étau d'une offensive militaire régionale depuis l'intervention, fin 2011, des armées kényane et éthiopienne dans la région. Ils chercheraient désormais à ouvrir un nouveau front plus au nord, vers la région autoproclamée autonome du Puntland.
La Somalie est rongée par plus de 20 ans de guerre civile, sans gouvernement effectif depuis la chute du président Siad Barre en 1991.
Les actuelles autorités de transition, soutenues à bout de bras par la communauté internationale et qui ont, comme les précédentes, échoué à restaurer une autorité centrale, ont jusqu'en août pour se dissoudre et mettre en place leur succession.

URL Source : http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5ijUQBm6aSwC0vlIcV1hem3vmlE4g?docId=CNG.569797ecbd3cc505c535ebcdd0b5839f.6a1

Procès du Ponant : comment la France lutte contre la piraterie maritime ?

Mardi 22 Mai 2012

Le procès de six pirates somaliens présumés, accusés d'avoir participé en 2008 pour l'attaque du voilier de luxe français Ponant s'est ouvert ce matin devant la cour d'assises de Paris. Ce procès, le deuxième du genre en France, débute alors que les accrochages armés entre les pirates et les forces internationales envoyées sur place s'intensifient au large de la Somalie.
Une opération de la Marine nationale pour intercepter des pirates © Marine nationale

La Somalie, un des pays les plus pauvres et les plus instables au monde. Un pays dévasté par la guerre civile. Il n'y a pas de gouvernement stable. La situation dans ce pays qualifié par le chef de la diplomatie de Londres William Hague, de "pire Etat de non-droit au monde".
La Somalie est aujourd'hui infestée par des pêcheurs devenus pirates.
Ils sont à l'origine d'une activité très lucrative aujourd'hui. La piraterie est devenue un véritable business.
La rançon moyenne payée aux pirates est passée de 4 millions de dollars en 2010 à 5 millions en 2011, mais le montant global des rançons s'est élevé en 2011 à 160 millions soit seulement 2% du coût total de la piraterie en Somalie, note Oceans Beyond Piracy.
Huit navires et 235 marins seraient toujours otages des pirates somaliens.

La législation évolue

Pour tenter d'endiguer le phénomène, les initiatives militaires dans l'Océan indien ont été multipliées: mission Atalante, lancée en 2008 par l'Union européenne (UE), opération Ocean Shield de l'Otan. En France, l'Etat a aussi accepté de mettre à disposition des "équipes de protection embarquée" (EPE), composées de militaires, pour certaines activités jugées "stratégiques".

Une loi adoptée en janvier 2011 reconnaît finalement aux tribunaux français une compétence "quasi universelle" pour juger les pirates appréhendés par des agents français quelle que soit la nationalité du navire ou des victimes.
Et sur le plan diplomatique, l'UE tente de convaincre les pays africains de l'Océan indien de signer des "accords de transfert" de pirates somaliens arrêtés pour qu'ils y soient jugés. En 2009, de tels accords ont été signés avec le Kenya et les Seychelles, puis en 2011 avec l'île Maurice. "90% des pirates ne sont pas jugés", relèvent toutefois les chercheurs, dont certains prédisent que la piraterie, "nouvel avatar de la mondialisation", pourrait dans les prochaines années devenir "une normalité" de l'environnement maritime.


Piraterie - Une plaie de plus en plus coûteuse pour la navigation mondiale

22/05/2012


Un Somalien armé contemple un navire au large.Photo
AFP/Mohamed Dahir
Le procès des pirates du Ponant qui s’ouvre à Paris sera, une fois de plus, l’occasion de se pencher sur une forme de criminalité aussi vieille que la navigation.

Les pirates d’aujourd’hui ont troqué le drapeau noir à tête de mort pour le GPS et le téléphone portable, mais leurs méfaits sont les mêmes que ceux commis par leurs ancêtres.
En revanche, les pays dont les navires ont été victimes d’actes de piraterie ont dû revoir leur arsenal juridique tout en expédiant dans les secteurs sensibles des bâtiments chargés d’assurer la liberté du trafic et du commerce maritimes.

Les pirates d’aujourd’hui ont troqué le drapeau noir à tête de mort pour le GPS et le téléphone portable, mais leurs méfaits sont les mêmes que ceux commis par leurs ancêtres.
En revanche, les pays dont les navires ont été victimes d’actes de piraterie ont dû revoir leur arsenal juridique tout en expédiant dans les secteurs sensibles des bâtiments chargés d’assurer la liberté du trafic et du commerce maritimes.

La France a ainsi voté une loi réprimant la piraterie maritime et aérienne en 2011. Plusieurs actes de piraterie perpétrés contre des bateaux français ont conduit à mettre en place un nouveau texte. La précédente loi datait de 1825 ! Elle avait été abrogée en 2007. Mais l’ampleur des opérations de brigandage au large de la Somalie a conduit la France à se doter d’un outil juridique destiné à encadrer les opérations menées par la Marine nationale. Il faut savoir que si la France était préoccupée, comme tous les États victimes de la piraterie, la Cour européenne des droits de l’homme a défendu, elle, le droit des pirates à bénéficier de toutes les garanties.

4000 actes de piraterie

En début d’année, le Sénat a mis en place une commission chargée de faire le point sur l’application de cette loi et, plus largement, sur la lutte contre la piraterie.

Le rapport des sénateurs Jean-Claude Peyronnet et François Trucy rappelle que, « selon le Bureau maritime international, plus de 4000 actes de piraterie auraient été recensés au cours de ces vingt dernières années ». Les zones les plus dangereuses se situent dans le Golfe d’Aden et au large de la Somalie, ainsi que dans le détroit de Malacca, au large de l’Indonésie et dans le golfe de Guinée.

L’Union européenne a lancé en 2008 l’opération Atalante de protection et d’intervention au large de la Somalie. Cette opération s’appuie sur plusieurs résolutions des Nations unies.

Depuis cette date, le rayon d’action des bâtiments de guerre engagés dans ce combat s’est considérablement élargi. Les pirates, de plus en plus aguerris et de mieux en mieux équipés, opèrent jusqu’au large de l’Inde ou de Madagascar. Au total, la zone couverte par Atalante équivaut à une fois et demi la surface du continent européen.

Les Européens ne sont pas seuls à entretenir une force navale dans l’océan Indien. Les Américains, les Russes ou les Chinois ont également envoyé des navires de guerre dans ce secteur.

Cette mobilisation explique que les actes de pirateries ont décru. Le rapport sénatorial fait état de 168 attaques en 2011 contre 215 en 2009. Le nombre de navires capturés est également en baisse. En revanche, les rançons payées n’ont jamais été aussi élevées. Elles sont passées de quatre millions de dollars en moyenne en 2010 à 5,3 millions l’an dernier. Si on ajoute aux rançons, l’augmentation des primes d’assurance, le coût des opérations militaires et bien d’autres charges, le coût global de la piraterie maritime est estimé « entre 7 et 8 milliards de dollars par an », selon les sénateurs français.

Les élus ont également mis le doigt sur d’étonnantes pratiques. Ainsi, il existe des sociétés qui se sont spécialisées dans la négociation des rançons. Elles prélèvent, évidemment, leur pourcentage sur la somme versée.

Ces pratiques et quelques autres font dire aux sénateurs français qu’ « au regard de l’importance des sommes en jeu, on peut s’interroger. Certains ne tirent-ils pas un profit direct de la piraterie maritime et n’ont-ils pas un intérêt à ce que ce phénomène se prolonge dans les prochaines années ? »

 

La mission Jack Lang

La communauté internationale s’est aussi préoccupée du sort des pirates faits prisonniers. Il faut savoir que la plupart sont relâchés, faute de juridiction capable de les juger. Le Kenya, qui avait donné son accord, y a finalement renoncé.

Un rapport, commandé par l’Onu à l’ancien ministre français Jack Lang, également juriste, aboutissait à plusieurs propositions. Il proposait notamment de créer des zones spécialisées au Puntland et au Somaliland, dans le territoire somalien, mais sous statut international. Rien n’a été lancé depuis, alors que la piraterie, elle, continue de prospérer sur fond de guerre civile.

URL Source : http://www.lalsace.fr/actualite/2012/05/22/une-plaie-de-plus-en-plus-couteuse-pour-la-navigation-mondiale

Piraterie : La vidéo d'une intervention de gardes privés fait débat


16/05/2012

Les images sont violentes. La passerelle d'un navire de commerce, des hommes armés, une embarcation qui s'approche et une fusillade. La scène se passe fin mars 2011 à bord de l'Avocet, un vraquier qui navigue au large de la Corne de l'Afrique. Le navire compte, à son bord, une équipe de protection privée de la société américaine Trident. La vidéo débute par une discussion tendue à la radio entre des hommes de l'équipe de protection privée. La caméra est vraisemblablement portée sur le chef d'équipe qui se trouve à la passerelle. Un autre homme en arme est posté sur l'aileron de passerelle. Dans une grande confusion, il se précipite à l'extérieur en ordonnant des « warning shots » , des tirs de semonce, sur l'embarcation. L'homme posté sur l'aileron tire à l'aide d'un fusil d'assaut de calibre moyen. Selon les images, il s'agit de tirs au but sur l'embarcation. Les tirs sont continus même après que l'esquif soit entré en collision avec la coque du vraquier. La vidéo s'arrête alors qu'un deuxième esquif semble être en vue.

Des questions sur les modalités de tirs

La vidéo a été récemment projetée lors d'un congrès rassemblant des acteurs du transport maritime, puis a été diffusée sur Internet via le site Liveleak. Et, depuis, elle fait débat dans le milieu du shipping, principalement anglo-saxon, grand client de la protection privée. Si l'angélisme n'a désormais plus de place dans une région reconnue comme étant l'une des plus dangereuses sur la planète, les uns et les autres commencent néanmoins à s'interroger sur ces équipes qui font florès ces dernières années. Sur le recrutement des hommes d'abord. Sur leur formation ensuite, et notamment sur leur analyse d'une situation sur l'eau, une partie des gardes embarqués n'étant pas nécessairement d'anciens marins militaires.
La vidéo interroge en tous cas sur la précipitation de l'action. Pourquoi ordonner des tirs de semonce alors que l'esquif est déjà si proche ? La cible n'avait-elle pas déjà été repérée au radar ? Quid des règles d'engagement ? Pourquoi ce feu nourri alors que la cible a déjà été neutralisée ? La nature de l'armement interpelle aussi des spécialistes. Pourquoi un fusil de moyen calibre, qui n'a pas une très grande portée (environ 300 mètres), quand des fusils mitrailleurs permettent de tirer plus loin, pour les coups de semonce ou simplement pour de la dissuasion ?

La version de la société privée

Dans une longue analyse, les journalistes spécialisés de Bloomberg ont interrogé de nombreux acteurs de ce milieu. A commencer par Thomas Rothrauff, le patron de la société de sécurité, qui précise que l'Avocet avait déjà été attaqué deux jours avant cette vidéo. Le navire, qui arrivait d'Europe, aurait fait l'objet de tirs de pirates. Ceux-ci auraient ensuite suivi l'Avocet pendant deux jours à bord d'un navire-mère, avec les esquifs prêts à être mis à l'eau. Le jour de l'attaque, l'Avocet se trouvait entre la Somalie et l'Inde. Les gardes, parmi lesquels se seraient trouvés d'anciens Navy SEALS (commandos marine américains), auraient effectué une veille radar continue durant ces 72 heures. Au moment de l'attaque, les hommes se seraient sentis menacés par la présence de lance-grenades à bord de l'esquif et auraient respecté la procédure en procédant à des tirs de semonce. Le patron de Trident affirme également que des tirs de Kalachnikov auraient été effectués depuis l'esquif. Et que les quatre hommes constituant l'équipe de protection ont tiré en même temps. Depuis, les règles internes de Trident ont été modifiées et, désormais, seul le chef d'équipe a le droit d'effectuer des tirs de semonce. Thomas Rothrauff assure enfin que cette action a été menée « complètement en accord avec les règles d'engagement en place ».

Pas de cadre légal pour encadrer l'action des équipes de protection privée

Il n'empêche que le doute est permis sur ce type de règles d'engagement. Selon la convention de Montego Bay, ces actions, menées en pleine mer, relèvent de l'Etat du pavillon. Ce serait donc à lui de les fixer puisque, selon le droit des conflits armés, elles relèvent de la souveraineté de l'Etat. Dans le cas de l'Avocet, immatriculé aux îles Marshall, les autorités du pavillon n'ont eu connaissance de l'incident qu'un an plus tard.
Dans le cas de la France, l'action des Equipes de Protection Embarquée (EPE) de la Marine nationale est encadrée par un décret ministériel. Mais il n'y a, en revanche, pas de cadre légal pour les gardes privés. Celui-ci est réclamé par le député Christian Ménard, appuyé par les armateurs, depuis plusieurs mois. Légalement, au niveau international, il n'existe que des « lignes directrices », avec une simple valeur de conseil, de l'Organisation maritime internationale (OMI). Et, même si la plupart des sociétés s'astreignent à des règles précises, certains, au premier rang desquels les assureurs, craignent de voir arriver des acteurs moins précautionneux attirés par la manne financière que représente la protection des navires. Il faut dire que l'augmentation du besoin sur ce marché est telle que les sociétés historiques et spécialisées, appliquant des procédures éprouvées, ne pourront sans doute pas subvenir à l'intégralité des demandes.

LA VIDEO VERSION COURTE SUR LE SITE DE BLOOMBERG (IMAGES VIOLENTES)
 
 

Russian marine vs Somalia pirates

Russian ships to fight Somali pirates.
Another group of Russian Navy ships are heading to the seas off East Africa to counter the growing threat of piracy.

SOMALIE - RESTORE HOPE - maurice nlandu


SOMALIE - 1 BATAILLON PARA-COMMANDO - LA ROYALE 13.

LES ENFANTS SOLDATS DE MOGADISCIO



Un reportage de Philippe Buffon

Fara Ali a douze ans , il a été pris en main par une des milices qui se partagent la capitale de la Somalie en quatre . Ses parents ont été tuer lors des affrontements entre clans qui durent depuis 1991. . Son salaire du Khat à volonté c'est ainsi que Fara Ali survit

Drogué, accro au Khat , il ne peut qu'obeir aveuglement aux ordres de son chef de guerre

Je l'ai suivi pendant une semaine dans la vie ordinnaire d'un enfant soldat , qui n'a plus de repéres , ainsi que cinq de ses copains d'infortune . Des Itv chocs dans le climat de guerre civile qui régne à Mogadiscio

Somalie: nouvelle constitution à l'étude

12 mai, 2012 - 06:51 GMT
somalia map
La carte de la Somalie

En Septembre dernier des dirigeants somaliens avaient signé un accord destiné à former un gouvernement permanent, censé remplacé l'actuelle équipe de transition, qui est fébrile.

Une fois ratifiée, la nouvelle constitution doit permettre à la Somalie de mettre sur pied un gouvernement permanent.

Toutefois malgré plusieurs années de débat et des millions de dollars, qui ont été dépensés dans ce projet de constitution, les somaliens n'ont pas été en mesure de se mettre d'accord sur la forme que le texte doit prendre.

Deux arguments s'affrontent principalement.

Il y a ceux qui sont favorables au fédéralisme et les autres qui soutiennent un système de gouvernement plus centralisé.

Il y a en qui estiment que le système fédéral ne profitera qu'a la seule région semi-autonome du Puntland.

Certains y voient une tentative des puissances étrangères de vouloir désintégrer la Somalie.

La région séparatiste du Somaliland rejette toute idée de fédéralisme parce qu'elle a bataillé dur et pendant une longue période pour se séparer du reste du pays.

Le statut de Mogadiscio est également objet de discussion.

Certains veulent qu'elle soit le siège du pouvoir central, alors que d'autres soutiennent qu'on doit suivre l'exemple de Washington aux Etats-Unis et que la capitale ne doit pas appartenir à un seul état.

Autre question qui suscite le débat, c'est le rôle de la religion.

Des islamistes critiquent le projet de constitution, estimant qu'il ne stipule pas clairement que la Somalie soit gouvernée par la charia ou la loi islamique.

L'autre point de désaccord est de savoir si la Somalie devrait avoir un régime présidentiel ou bien s'en tenir au système actuel ou le pouvoir est partagé entre le président, le premier ministre et le président de l'assemblée nationale

La plupart des somaliens pensent que cette pression pour une nouvelle constitution leur est imposée de l'extérieur par la communauté internationale sous couvert d'institutions comme l'ONU.

URL Source : http://www.bbc.co.uk/afrique/region/2012/05/120512_somalia_constitution.shtml

Somalie : Comment les puissances coloniales maintiennent le pays dans le chaos

La Somalie avait tout pour réussir : une situation géographique avantageuse, du pétrole, des minerais et, fait plutôt rare en Afrique, une seule religion et une seule langue pour tout le territoire. La Somalie aurait pu être une grande puissance de la région. Mais la réalité est toute différente : famine, guerres, pillages, pirates, attentats… Comment ce pays a-t-il sombré ? Pourquoi n’y a-t-il pas de gouvernement somalien depuis presque vingt ans ? Quels scandales se cachent derrière ces pirates qui détournent nos navires ? Dans ce nouveau chapitre de notre série « Comprendre le monde musulman », Mohamed Hassan nous explique pourquoi et comment les puissances impérialistes ont appliqué en Somalie une théorie du chaos.

Comment la piraterie s’est-elle développée en Somalie ? Qui sont ces pirates ?
Depuis 1990, il n’y a plus de gouvernement en Somalie. Le pays est aux mains de seigneurs de guerre. Des navires européens et asiatiques ont profité de cette situation chaotique pour pêcher le long des côtes somaliennes sans aucune licence et sans respecter des règles élémentaires. Ils n’ont pas respecté les quotas en vigueur dans leurs propres pays pour préserver les espèces et ont employé des techniques de pêche – notamment des bombes ! – qui ont créé d’énormes dégâts aux richesses des mers somaliennes.
Ce n’est pas tout ! Profitant également de cette absence d’autorité politique, des compagnies européennes, avec l’aide de la mafia, ont déversé des déchets nucléaires aux larges des côtes somaliennes. L’Europe était au courant, mais a fermé les yeux car cette solution présentait un avantage pratique et économique pour le traitement des déchets nucléaires. Or, le tsunami de 2005 a déposé une grande partie de ces déchets jusqu’aux terres somaliennes. Et d’étranges maladies sont apparues pour la première fois au sein de la population. Voilà le contexte dans lequel la piraterie s’est principalement développée. Les pêcheurs somaliens, qui disposent de techniques rudimentaires, n’étaient plus en mesure de travailler. Ils ont donc décidé de se protéger ainsi que leurs mers. C’est exactement ce que les Etats-Unis ont fait durant la guerre civile contre les Britanniques (1756 – 1763) : ne disposant pas de forces navales, le président Georges Washington passa un accord avec des pirates pour protéger les richesses des mers américaines.

Pas d’Etat somalien depuis presque vingt ans ! Comment cela est-il possible ?
C’est le résultat d’une stratégie américaine. En 1990, le pays est meurtri par les conflits, la famine et les pillages, et l’Etat s’effondre. Face à une telle situation, les Etats-Unis, qui ont découvert quelques années auparavant des réserves de pétrole en Somalie, lancent l’opération Restore Hope en 1992. Pour la première fois, des Marines US interviennent en Afrique pour essayer de prendre le contrôle d’un pays. Pour la première fois aussi, une invasion militaire est déclenchée au nom de l’ingérence humanitaire.

Le fameux sac de riz exhibé sur une plage somalienne par Bernard Kouchner ?
Oui, tout le monde se souvient de ces images soigneusement mises en scène. Mais les véritables raisons étaient stratégiques. En effet, un document du département d’Etat US préconisait que les Etats-Unis se maintiennent comme seule et unique superpuissance mondiale suite à la chute du bloc soviétique. Pour accomplir cet objectif, il recommandait d’occuper une position hégémonique en Afrique, très riche en matières premières.

Restore Hope sera pourtant un échec. Le film hollywoodien La chute du faucon noir a marqué les esprits, avec ses pauvres G.I.’s « assaillis par de méchants rebelles somaliens »…
En effet, les soldats US seront vaincus par une résistance nationaliste somalienne. Depuis lors, la politique des Etats-Unis a été de maintenir la Somalie sans véritable gouvernement, voire de la balkaniser. La vieille stratégie britannique, d’ailleurs appliquée en de nombreux endroits : mettre en place des Etats faibles et divisés pour mieux tirer les ficelles. Voilà pourquoi il n’y a pas d’Etat somalien depuis presque vingt ans. Les Etats-Unis ont une espèce de théorie du chaos afin d’empêcher toute réconciliation somalienne et maintenir le pays divisé.

Au Soudan, suite à la guerre civile, Exxon a dû quitter le pays après y avoir découvert du pétrole. Alors, laisser la Somalie plongée dans le chaos n’est-ce pas contraire aux intérêts des Etats-Unis qui ne peuvent y exploiter le pétrole découvert ?
L’exploitation du pétrole somalien n’est pas leur objectif prioritaire. Les Etats-Unis savent que les réserves sont là et n’en ont pas besoin dans l’immédiat. Deux éléments sont beaucoup plus importants dans leur stratégie. Tout d’abord, empêcher les compétiteurs de négocier avantageusement avec un Etat somalien riche et puissant. Vous parlez du Soudan, la comparaison est intéressante. Le pétrole que des compagnies pétrolières y ont découvert il y a trente ans, le Soudan le vend aujourd’hui aux Chinois. La même chose pourrait se produire en Somalie. Lorsqu’il était président du gouvernement de transition, Abdullah Yusuf s’était d’ailleurs rendu en Chine, bien qu’il fût soutenu par les Etats-Unis. Les médias US avaient vivement critiqué cette visite. Le fait est que les Etats-Unis n’ont aucune garantie sur ce point : si un gouvernement somalien voit le jour demain, peu importe sa couleur politique, il pourrait très bien adopter une stratégie indépendante des Etats-Unis et commercer avec la Chine. Les impérialistes occidentaux ne veulent donc pas d’un Etat somalien fort et uni. Le deuxième objectif poursuivi par cette théorie du chaos est lié à la situation géographique de la Somalie, qui est stratégique pour les impérialistes des Etats-Unis et de l’Europe réunis.

Stratégique pourquoi ?

Somalie : La guerre globale contre le terrorisme et la crise humanitaire

En Somalie, la moitié de la population risque la famine. Dans la Corne de l’Afrique, ils sont 11 millions de personnes à être en péril. La dimension de cette crise soulève des questions. Qu’est-ce qu’une famine au jour d’aujourd’hui ? Comment est-il possible d’avoir une famine alors que règne l’abondance ? Comment est-il possible, presque 20 ans après l’opération Restore Hope , que le secrétaire au développement du Royaume Uni, Andrew Mitchell mette en garde pour dire que « l’humanité est engagée dans une course contre la montre" en Somalie ? La famine sonne le réveil pour nous tous, afin que nous comprenions que certaines de nos priorités sont fausses.
Au Ghana, Andrew Adasi, un garçon de onze ans, a démontré sa compassion et son souci du sort des gens lorsqu’il est allé quêter de l’argent auprès des populationsen faveur des enfants de Somalie. La démarche de ce jeune garçon devrait nous stimuler tous à faire montre de considération pour les enfants menacés de la Corne de l’Afrique. L’Union africaine a nommé un autre Ghanéen, l’ancien président Jerry Rawlings, pour la représenter. Seuls quatre pays africains ont fait des dons et jusqu’à maintenant la réponse africaine n’a pas été à la hauteur de la tragédie. L’Organisation de la Conférence Islamique (OCI) a aussi promis 350 millions de dollars pour assister les victimes de la famine en Somalie.
Pourtant, au milieu de cette crise, nous devons porter nos regards au-delà de la frénésie des collectes de fond et approfondir la question. Les famines et sécheresses sont bonnes pour les affaires des ONG et les organisations internationales dont les actions humanitaires ont des visées ultérieures. Je dois réaffirmer le point de vue selon lequel seule une confédération de sociétés démocratiques peut protéger la population d’autres désastres comme des famines dans la Corne de l’Afrique. C’est aussi dans le contexte de l’Union africaine qu’il sera possible de poser les fondations pour des conditions qui préviennent les famines futures et le militarisme qui prend pied dans le sillage des famines et des mouvements de population.
Il y a des entrepreneurs qui se sont rendus dans la région afin de vendre à la population une technologie qui génère la pluie. Ceci est une mascarade. La coopération internationale en vue de mettre un terme à la sécheresse et à la famine ne doit pas être l’occasion pour certains de s’enrichir. Je veux me référer à mon propre parcours dans la lutte pour la paix en Somalie afin d’élever ma voix en soutien aux peuples somalien et d’Afrique de l’Est à l’heure de leur détresse.

Militarisme et opportunisme en Somalie
La Somalie est le pays le plus homogène de l’Afrique. Mais il a été porté atteinte à cette homogénéité par les impérialistes lorsqu’ils ont divisé la population somalienne en cinq endroits différents : Djibouti, Ethiopie, Kenya ainsi que les différentes parties de la Somalie (l’une dominée par la colonisation britannique et l’autre par l’Italie). Ces divisions coloniales et partitions ont été aggravées par le colonialisme interne des Bantous somalis pratiqué par d’autres Somalis. L’indépendance de la Somalie, survenue pendant la Guerre froide, a été compromise par elle. Suite à l’indépendance obtenue en 1960, le coup d’Etat de Siad Barre en 1969 a introduit un régime populiste qui s’est proclamé socialiste et s’est aligné sur l’Union soviétique. Le même dirigeant est devenu un supporter déclaré de l’Occident après la révolution éthiopienne de 1974.

Mogadishu "The Final Countdown"


Footage of the US Marines departure from Mogadishu in Mat 1993 after completing Operation Restore Hope/UNOSOM I

Les guerres de Somalie Extraits du DVD

Extraits du DVD "Les Guerres de Somalie" en vente sur eBay
©Philippe Buffon

Black Hawk Down: Real Footage and Radio Transmissions

OPERATION RESTORE HOPE - SOMALIA '93 (CLIP TWO, S.A.F. WRECKAGES)

Somaliland et Puntland misent sur l'éducation pour se créer un avenir

Afriquinfos
Imprimé le Lundi 14 mai 2012 | 10:04 GMT

 

HARGEISA (© 2012 AFP) - Relativement préservées du chaos dans lequel sont plongés le sud et le centre de la Somalie depuis 20 ans, les régions dissidentes du Somaliland et du Puntland misent sur l'éducation de leur jeunesse pour se créer un avenir.

10/05/2012 |
Pour la "République du Somaliland", l'enjeu est hautement politique. Depuis qu'elle s'est auto-proclamée indépendante en 1991, à la chute du régime somalien du président Siad Barre qui allait plonger le reste du pays dans la guerre civile, cette région du nord de la Somalie cherche à devenir un pays reconnu par la communauté internationale.
Pour la région autonome voisine du Puntland - fondée en 1998 et qui n'a pas fait sécession mais dispose de ses propres institutions et administration - il s'agit surtout d'éviter que ses jeunes aillent grossir les rangs des pirates somaliens, qui sévissent en majorité depuis ses côtes, ou ceux des islamistes.
"Un pays ne peut être fort que quand il a des ressources humaines", explique à l'AFP la ministre de l'Education et des Etudes supérieures du Somaliland, Zamzam Abdi Adan, qui ne croit pas à une réunification de la Somalie.
"Nous essayons de construire des ressources humaines solides", autour de deux axes prioritaires, "égalité des sexes et intégrité", poursuit cette ancienne professeure, seule femme du gouvernement.
Peu de chiffres sont disponibles, une vaste étude est toujours en cours, mais elle estime qu'entre 50 et 55% des enfants du Somaliland sont scolarisés.
"Nous essayons de convaincre les parents d'envoyer leurs enfants à l'école", explique la ministre, qui a lancé en 2011 la gratuité de l'éducation primaire et commencé à intégrer les professeurs - auparavant payés par les frais de scolarité - dans la fonction publique.
En 2012, le pays va consacrer 10% de son budget national, soit 4 millions d'euros, au secteur éducatif.
Le Puntland voisin compte lui faire passer ce pourcentage de 3,5% cette année à 7% l'an prochain.
"Le secteur éducatif est très important", a assuré récemment son président, Abdirahman Mohamud Farole, à une délégation de l'Union européenne, premier bailleur de fonds de la Somalie, qui consacre 85 millions d'euros par an au secteur éducatif sur l'ensemble du territoire somalien, Somaliland et Puntland compris.
"Plusieurs générations ont été perdues, déjà sous le régime Barre, pas seulement durant la guerre civile", a-t-il souligné. "Nous ne voulons pas d'islamisme radical", a-t-il poursuivi, alors que les shebab, sous pression militaire dans le centre et le sud du pays, sont suspectés de vouloir s'implanter au Puntland.

Lutter contre l'extrêmisme
"L'éducation est la seule manière de contrebalancer l'extrémisme en Somalie", estime le ministre de l'Education de la région autonome, Abdi Farah Said Juxa, "il est important de (...) donner un avenir", aux jeunes de la région.
"Sans éducation, il n'y a pas d'espoir", et les jeunes "iront rejoindre des activités néfastes, telles que la piraterie et la criminalité", poursuit-il.
Le soutien européen "contribue à empêcher que les jeunes non qualifiés plongent dans les activités extrémistes", explique à l'AFP Isabel Faria de Almeida, chef de la section "Education et Développement économique" de la délégation de l'UE pour la Somalie.
Il vise également, ajoute-t-elle, à scolariser plus de filles, encore sous-représentées, particulièrement dans le secondaire, même si leur nombre est en constante augmentation.
Malgré leur volonté affichée et le soutien de l'UE, qui outre la formation, la construction et la réhabilitation d'écoles, paye les salaires d'une partie des professeurs, les deux régions font face à de nombreux défis.
"Les classes sont surchargées, les tables trop peu nombreuses", explique Nassir Jam Bulale, principal de l'Ecole Fadumo Bihi à Hargeisa - "capitale" du Somaliland - où les élèves s'entassent à quatre sur des bancs prévus pour deux.
Pour son collègue, Ali Ahmed Balayah, directeur de l'Ecole Mohamed Ahmed Ali, l'un des problèmes majeurs est le faible salaire des professeurs, environ 100 dollars (75 euros). Résultat, les plus expérimentés partent vers l'enseignement privé, où la paie peut être trois fois plus élevée.
Le ministre de l'Education du Puntland considère lui que la formation des professeurs est "l'une des questions prioritaires" dans sa région.
"Nous avons besoin de plus de classes, plus de professeurs (...) plus d'eau, plus d'électricité, plus de tout", énumère son homologue du Somaliland.
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L'UE fournira 100 millions d'euros supplémentaires à l'AMISOM

04 mai 2012
Le Commissaire européen pour le développement, Andris Pielbalgs, a annoncé mercredi dernier que l’UE fournira 100 millions d’euros supplémentaires à l’AMISOM afin de financer le paiement des membres de la mission. Cette somme s’ajoutera au 300 millions d’euros qui sont déjà offerts par l’UE à l’AMISOM. « L’UE paye et va continuer de payer les salaires de tous les employés de l’AMISOM », a-t-il affirmé.

(Source : Xinhua)

En Somalie, les pirates ont la cote

Barack Obama a pris la parole peu après une opération des forces armées visant à libérer un navire marchand américain. Ses promesses d'éradiquer la piraterie au large de l'Afrique se heurtent néanmoins à la réalité d'une région exsangue manquant d'outils judiciaires.

Les otages français du Tanit menacés par des pirates somaliens. REUTERS / Ho New
 
Mise à jour du 15 novembre: Le premier procès en France de pirates somaliens s'ouvre aujourd'hui à Paris, avec la comparution de six hommes accusés d'avoir pris en otage, en septembre 2008, un couple de Français à bord du voilier le Carré d'As dans le Golfe d'Aden.
***
Le 13 avril, Barack Obama a promis de s'opposer à la piraterie au large de l'Afrique. Le jour même, l'un des «chefs pirates» somaliens menaçait de venger la mort de ses hommes tués la veille dans le sauvetage d'un capitaine de marine marchande américaine.
«Nous allons intensifier nos attaques, y compris très loin des eaux somaliennes, et la prochaine fois que nous attraperons un Américain, j'espère qu'ils ne s'attendront à aucune pitié de notre part» a-t-il déclaré depuis Eyl, un fief des pirates, situé dans le Nord de la Somalie.
Trois pirates ont été abattus par des tireurs d'élite lors de cette opération américaine tandis que le quatrième était arrêté. L'armée française avait mené le 11 avril une autre mission de sauvetage: celle des passagers d'un voilier, le Tanit. L'un des cinq otages français est mort lors de l'opération. Les actions des pirates se multiplient dans le golfe d'Aden et leur issue est de plus en plus souvent dramatique: 140 navires ont été attaqués au large de la Somalie l'année dernière. Un chiffre en augmentation de 200% par rapport à 2007 selon le Bureau maritime international (BMI).

 

Un pays désossé

Mais Barack Obama aura beaucoup de mal à tenir sa promesse de pacification. Car les pirates n'ont pas grand-chose à perdre. Selon Foreign Policy «leur pays est le plus dangereux du monde». La Somalie est dépourvue d'Etat depuis 1991, année de la chute du régime de Siad Barré. Les pirates savent que leur espérance de vie est des plus faibles dans ce pays où règne la loi du plus fort et du plus armé. La Somalie ne possède plus de système judiciaire. Le Président et le Premier ministre ne contrôlent presque rien. Ils occupent des «postes essentiellement honorifiques», tandis que les chefs de guerre se répartissent des titres de ministres sans réelle valeur, puisque aucune administration n'existe plus depuis longtemps.
Les pirates, d'anciens pêcheurs, sont d'autant plus difficiles à arrêter qu'ils jouissent d'un réel soutien des populations locales. A Eyl, les villageois font corps avec les assaillants dont ils admirent le courage. Dans cette région, le Puntland (Nord de la Somalie) les attaques de navires ont rapporté 30 millions de dollars en 2008. Une fois et demie le budget du Puntland, région autonome qui est la seule à ressembler encore à un Etat dans ce pays livré au chaos. Alors que Mogadiscio, la capitale somalienne, est en ruine, Eyl se développe de façon spectaculaire: «Les rues sont bordées de nouveaux bâtiments, grouillent de 4x4 et l'on y voit des ordinateurs portables, des téléphones satellitaires et des GPS à foison» souligne The Independent.

 

Le mythe du corsaire

Les jeunes filles rêvent d'épouser des pirates. Et les enfants dès le plus jeune âge veulent imiter leurs héros. Il est vrai que le «discours légitimateur» de leurs idoles est bien rodé. Ils se présentent comme des «garde-côtes». Ces ex-pêcheurs rappellent que jusqu'à la chute de Siad Barré, les eaux somaliennes comptaient parmi les plus poissonneuses de la planète. A partir de 1991, des navires du monde entier sont venus piller leurs eaux territoriales. D'autre part, des sociétés occidentales ont pris l'habitude de jeter leurs déchets - souvent les plus dangereux et radioactifs- au large des côtes somaliennes. Ceci, parfois avec la complicité des chefs de guerre locaux.
Au départ, les pêcheurs s'étaient armés pour repousser les navires pillant les eaux territoriales. Avant de développer un business de plus en plus lucratif. Beaucoup plus que la pêche en tout cas, dès lors que l'océan se vide. Les jeunes de Eyl montent à sept ou huit dans des hors-bords armés de kalachnikovs et de lance-roquettes. Souvent ils prennent d'abord d'assaut un bateau de pêche avant de jeter leur dévolu sur un tanker. Une prise qui peut rapporter des millions de dollars.

 

Des facteurs de tension dans le Delta

Le discours des «pêcheurs pirates» rappelle celui de leurs «confrères» du Delta du Niger, en Afrique de l'Ouest. Eux aussi sont très difficiles à capturer, car ils jouissent du soutien des populations locales. Lesquelles répètent à satiété que leur région est la plus riche d'Afrique en or noir, mais qu'elle n'a connu aucun développement. La manne pétrolière étant accaparée par les «élites prédatrices» du Nigeria. Seule chose à avoir changé depuis que du pétrole a été découvert dans le Delta du Niger: les eaux sont beaucoup moins poissonneuses. L'exploitation chaotique du pétrole étant à l'origine d'une pollution massive. Au Nigeria également, les pétroliers sont devenus une cible de choix. Et les rançons coûtent des millions de dollars aux compagnies occidentales.
Les Etats-Unis auront d'autant plus de mal à rétablir l'ordre en Somalie que leurs alliés sont très affaiblis dans la région. Soutenue par Washington, l'intervention éthiopienne pour chasser les tribunaux islamiques qui régnaient à Mogadiscio jusqu'en janvier 2007 a tourné au désastre. Les Éthiopiens et leurs alliés ont détruit la capitale somalienne sans parvenir pour autant à en chasser les islamistes. Les Éthiopiens ont d'ailleurs quitté sans gloire ce pays en 2009 sur un constat d'échec: ils laissent le champ libre aux islamistes qui reprennent peu à peu le contrôle de la Somalie.

 

Une impasse judiciaire

Les Américains et leurs alliés tentent bien de faire juger des pirates au Kenya, un pays voisin qui est allié aux Etats-Unis. Mais comme le signale The Independent, il est difficile de réunir des preuves contre les «pêcheurs armés». Car dans ce pays, tout le monde est armé, à commencer par les pêcheurs. D'autre part, si l'Occident décide de juger les «pirates» à Paris, Londres ou New York et de les y emprisonner, il risque de susciter encore plus de ...vocations, chez des marins trop heureux de quitter l'enfer somalien. En outre, comme le signale Robert Kaplan dans le New York Times,
«l'histoire a montré que les actes de piraterie augmentent lorsque les 'empires' commencent à s'affaiblir et n'ont plus les moyens d'afficher leur suprématie sur tous les océans.»
Ce n'est pas la première fois que la «petite Somalie» inflige un camouflet à la «grande Amérique». Déjà en 1993, les troupes américaines s'étaient piteusement retirées de la corne de l'Afrique. Après que des «seigneurs de la guerre» eurent abattu 18 soldats américains et traîné leurs corps dans les rues de Mogadiscio. Des images diffusées en boucle par les télévisions du monde entier. Il est fort à parier que les pirates de la Mer Rouge n'ont pas fini de faire parler la poudre.

Pierre Cherruau