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L'hôpital Keysaney à Mogadiscio est touché par des tirs de mortier

Genève / Nairobi — L'hôpital Keysaney, dans le nord de Mogadiscio, a été touché par deux obus de mortier la nuit dernière.
Heureusement, personne n'a été tué ou blessé. Les obus sont tombés dans un jardin et au milieu de deux bâtiments, à l'intérieur du complexe hospitalier. L'attaque a provoqué des fissures dans les murs du bloc opératoire, la chute de plusieurs arbres et l'endommagement des conduites d'eau. Pourtant, l'hôpital portait clairement l'emblème du croissant rouge.
« Nous sommes extrêmement inquiets pour les patients et le personnel à l'hôpital Keysaney. La situation est vraiment désespérée si les gens ne se sentent même pas en sécurité dans un hôpital, déclare le docteur Ahmed Mohamed Hassan, président du Croissant-Rouge de Somalie. Sachant que la Somalie manque de personnel médical et d'installations sanitaires, les services fournis par l'hôpital Keysaney sont tout à fait vitaux. »
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et le Croissant-Rouge de Somalie rappellent à toutes les parties au conflit qu'en vertu du droit international humanitaire, les installations médicales doivent être en tout temps respectées et protégées. Les parties doivent épargner le personnel médical et les hôpitaux, dispensaires et autres installations médicales similaires, des effets des hostilités. Quand une attaque est lancée ou que du personnel et des équipements militaires sont positionnés, tous ceux qui participent aux hostilités doivent prendre toutes les mesures de précaution possibles pour minimiser les dommages potentiels aux civils et aux biens de caractère civil tels que les hôpitaux.
Keysaney est un des deux hôpitaux spécialisés en chirurgie que le CICR assiste à Mogadiscio. Il est géré par le Croissant-Rouge de Somalie et accepte tous les patients, indépendamment de leur clan ou de leur appartenance religieuse ou politique. Le CICR fournit à l'hôpital du matériel chirurgical et des médicaments, et offre une formation aux médecins et au personnel infirmier. Près de 2 000 patients ont reçu des soins à l'hôpital Keysaney en 2011. Quelque 30 000 patients souffrant de lésions provoquées par des armes, parmi lesquels un grand nombre de femmes et d'enfants, ont reçu un traitement dans cet hôpital depuis son inauguration, en 1992.


U.S. military raid in Somalia frees American, Dane

Source: The Associated Press/USA Today

http://i.telegraph.co.uk/multimedia/archive/02118/somalia_2118956i.jpg

The same U.S. Navy SEAL unit that killed Osama bin Laden parachuted into Somalia under cover of darkness early Wednesday and crept up to an outdoor camp where an American woman and Danish man were being held hostage. Soon, nine kidnappers were dead and both hostages were freed.
President Obama authorized the mission by SEAL Team 6 two days earlier, and minutes after he gave his State of the Union address to Congress he was on the phone with the American’s father to tell him his daughter was safe.
The Danish Refugee Council confirmed the two aid workers, American Jessica Buchanan and Poul Hagen Thisted, a Dane, were “on their way to be reunited with their families.”
Buchanan, 32, and Thisted, 60, were working with a de-mining unit of the Danish Refugee Council when gunmen kidnapped the two in October.
The raiders came in quickly, catching the guards as they were sleeping after having chewed the narcotic leaf qat for much of the evening, a pirate who gave his name as Bile Hussein told the Associated Press by phone. Hussein said he was not present at the site but had spoken with other pirates who were, and that they told him nine pirates had been killed in the raid and three were “taken away.”

Etat des lieux des forces américaines en Somalie

Le Danois Poul Thisted, 60 ans et l'Américaine Jessica Buchanan, 32 ans, otages depuis trois mois en Somalie, ont été libérés au cours d'une opération menée à l’aube par des forces spéciales américaines hier, mercredi 25 janvier 2012. Des forces américaines qui ne cessent d'accroître leur présence dans la région depuis quelques années.


Etat des lieux des forces américaines en Somalie 
La Maison Blanche a officialisé le raid mené la nuit dernière par les forces spéciales américaines pour libérer les deux humanitaires. Une intervention au sol, ce qui est plutôt rare. Mais c'est loin d'être la première opération de l'armée américaine en Somalie. Les autres ne sont pas forcément rendues publiques. Samedi dernier encore, un drone américain aurait abattu un combattant shebab au sud de Mogadiscio, Hilal al-Barzawi, un cerveau des attentats de 2010 à Kampala.

Pour l'armée américaine, échaudée et traumatisée par le fiasco de l'opération Restore Hope en 1993, plus question d'installer de façon permanente ses troupes en Somalie. En revanche, elle y mène des opérations coup de poing. Soit depuis ses navires qui croisent au large, et ils sont nombreux pour certains enrôlés dans la Task force de l'Otan sur l'Afghanistan, soit depuis d'autres pays de la Corne de l'Afrique où les Américains renforcent leur présence depuis plusieurs années, resserrant l'étau autour de la Somalie.

A Djibouti, ils disposent d'une base importante, leur seule base permanente sur le continent, plus de 3 000 hommes, regroupés au Camp Lemonier, avec d'importants moyens d'écoute, de reconnaissance, et une flotte aérienne.

Mais les Etats-Unis ont également positionné des drones, des avions sans pilote, et du personnel dans le sud de l'Ethiopie, dans le nord du Kenya, près de Lamu, et même, selon le Washington Post aux Seychelles. Des drones qui, pour certains, peuvent être armés pour des frappes ciblées.

Source: RFI

Les combats se poursuivent à Mogadiscio

MOGADISCIO (Reuters) - Les combats qui se poursuivent à Mogadiscio entre insurgés islamistes et soldats somaliens appuyés par l'Amisom, la force de paix de l'Union africaine (UA), ont fait au moins neuf morts depuis vendredi, en majorité des femmes et des enfants, a-t-on appris dimanche de source médicale.
Les soldats de l'UA, qui appuient les forces gouvernementales somaliennes, ont lancé vendredi soir une nouvelle offensive contre les rebelles d'Al Chabaab.
Pour la première fois, ils ont réussi à occuper près de la capitale des positions des insurgés mais ceux-ci ont lancé plusieurs contre-attaques.
Samedi soir, les Chabaab ont attaqué une position gouvernementale connue sous le nom d'"ex-control", dans le nord-ouest de la ville, mais ont été repoussés, a dit un porte-parole de l'Amisom.
"Vendredi et samedi soir, il y a eu neuf morts parmi les réfugiés pris entre deux feux, en majorité des femmes et des enfants des camps situés près de l'ancienne ambassade des Etats-Unis", a dit à Reuters Ali Moussa, responsable du service d'ambulances de la capitale.
La position d'"ex-control" est un point stratégique dans les faubourgs de Mogadiscio, sur la route qui mène à Afgoye, un bastion des rebelles à une trentaine de kilomètres de la capitale.
"Ces deux dernières nuits, les Chabaab se sont approchés à bord de véhicules armés de canons mais nous les avons repoussés", a dit Ndayiragije Come, porte-parole du contingent burundais de l'Amisom.
Dans la ville d'Elacha, à 13 kilomètres de Mogadiscio, les insurgés ont annoncé qu'un de leurs chefs avait été tué par un missile tiré par un drone américain.
L'homme, Bilal el Berdjaoui, alias Abou Hafsa, circulait en voiture quand l'attaque s'est produite. D'origine libanaise, il était détenteur d'un passeport britannique, ont précisé les Chabaab dans un communiqué publié samedi soir. Elevé à Londres, Abou Hafsa avait rejoint les islamistes somaliens il y a six ans.
"Il avait joué un rôle important dans la lutte contre les seigneurs de la guerre qui terrorisaient alors la ville de Mogadiscio", ajoute le communiqué.
A la suite de ce raid, des familles entières ont fui le secteur d'Elacha de craintes de nouvelles attaques aériennes.

Abdi Cheikh et Fayçal Omar; Guy Kerivel pour le service français

Source: http://maghreb.msn.com

Sept heures à Mogadiscio



Je reviens tout juste d’une visite express jeudi à Mogadiscio, la capitale de la Somalie. Drôle d’expérience que cette plongée de quelques heures dans une ville soit-disant pacifiée où la mort fait partie du quotidien….
Six mois après la déclaration de famine en Somalie (le 20 juillet dernier), l’agence humanitaire de l’Onu, OCHA, avait décidé d’emmener un petit groupe de journalistes sur place pour faire le point sur la situation humanitaire. Partis très tôt, nous arrivons vers 8h30 à l’aéroport de Mogadiscio, déjà bien brûlé par le soleil. Sur le tarmac, des petits tas bleus nous attendent: des gilets pare-balles et des casques aux couleurs de l’Onu.
Après nous être laborieusement équipés (c’est très lourd un gilet pare-balles, autour de 20 kilos)  et casqués, nous avons droit à un topo sécurité un peu glaçant. “Les Shebab peuvent s’infiltrer n’importe où, n’importe quand. Ces sept derniers jours, il y a eu 11 affrontements armés et de nombreuses explosions de grenades et d’engins piégés. C’est la raison pour laquelle on ne restera pas plus de 30 minutes au même endroit”.
Une fois dûment avertis des risques, nous voilà partis, à bord de nos Casper, véhicules blindés sud-africains surmontés de mitrailleuses. Au volant, des soldats ougandais de l’Amisom, la force de l’Union africaine en Somalie. Première étape: un camp de personnes déplacées par la sécheresse, installé le long de la piste d’atterrissage. Paysage de cactus et de dunes, avec, juste derrière, l’océan indien. 
Quelque 2.700 familles vivent là dans des abris plus que rudimentaires, simples entrelacements de branchages surmontés de bâches en plastique et de tissus colorés. Parmi elles, Habiba et ses quatre enfants de 10 à 16 ans. Veuve de 35 ans, elle en fait bien dix de plus. Elle se plaint du manque de nourriture mais dit se sentir en sécurité dans ce camp proche du quartier général de l’Amisom. “Ce n’est pas le cas partout, glisse l’interprète, ailleurs, il y a énormément de criminalité, de lutte de clans”.
Puis le convoi repart vers un centre de nutrition du PAM, le programme alimentaire mondial. Cela nous donne l’occasion de voir un peu la ville, à travers les vitres étroites du blindé. Les bâtiments blancs, même partiellement détruits gardent un certain charme. Au kilomètre 4, un grand carrefour porte les stigmates de 20 ans de guerre civile. Pas une façade sans impact de balles et, sur le toit terrasse d’un immeuble, un empilement de sacs de sable, mais sans combattants derrière.
Car les islamistes radicaux Shebab ont officiellement abandonné la ville l’été dernier. Depuis, il n’y a plus réellement de front mais le danger n’a pas disparu. Renonçant à l’affrontement direct avec les troupes gouvernementales et les soldats de l’Amisom, les Shebab ont opté pour les opérations de guérilla, un harcèlement permanent à coup de grenades, de mines ou d’engins piégés commandés à distance.
Malgré tout, les habitants semblent se sentir plus en sécurité qu’avant, quand des bombardements indiscriminés les contraignaient à rester terrés chez eux. Autrefois désertée, la grande rue de Mogadiscio est très animée, et même embouteillée ! De multiples échoppes qui vendent de tout, des téléphones portables au cafetières électriques, témoignent que les Somaliens n’ont rien perdu de leur génie commerçant. En cas de doute, des peintures murales bariolées détaillent le type de marchandises disponibles à l’intérieur.
Le centre de nutrition où nous nous rendons est situé dans le quartier d’Hodan. Là, femmes et enfants patientent dans le calme devant d’énormes marmites fumantes. Au menu, comme tous les jours d’ailleurs, bouillie de maïs et soupe de lentilles et légumes, avec une banane et un citron en guise de dessert. La nourriture, fournie par le PAM, est distribuée par une ONG locale à tous ceux qui se présentent, environ 7.000 personnes par jour. Il y a quelques mois, 10.000 repas étaient servis quotidiennement, note le responsable du centre pour lequel la situation, progressivement, s’améliore.
Quelques interviews plus tard, nous repartons, toujours dans nos blindés, vers le siège de l’ONU. A peine arrivés et débarrassés de nos gilets pare-balles, nous entendons une déflagration, de moyenne intensité mais proche, suivie d’une courte rafale de tirs.  Une grenade a été lancé dans l’enceinte voisine, où l’ONU fait construire de nouveaux locaux, nous informe-t-on. Pas de blessés. La routine quoi…
Après un court point-presse, nous réenfilons casques et gilets pare-balles pour nous diriger vers le quartier général de l’Amisom où nous attend le commandant. A bord de notre blindé un responsable de la sécurité, assis en face de moi, reçoit un message par talkie walkie: des personnes non autorisées sont montées dans un véhicule du convoi. Je commence à regarder autour de moi, un tantinet inquiète à l’idée d’un possible kamikaze parmi mes compagnons de route. Le convoi stoppe, les véhicules sont contrôlés et trois journalistes somaliens mis dehors… ouf !
Le QG de l’Amisom est à l’aéroport, quelques préfabriqués plantés entre les dunes. Le commandant en chef nous reçoit dans son bureau climatisé. Un exploit. D’ailleurs, dehors, le climatiseur sue à grosses gouttes. Impérial, il nous assure que Mogadiscio “est sécurisé à 98%”. “Les gens vont à la plage le vendredi, les femmes s’habillent comme elles le souhaitent”, bref la paix est revenue même s’il y a “des activités terroristes de temps en temps”.
Les journalistes laissent néanmoins poindre leurs doutes. “Et quand les soldats du gouvernement abandonnent leurs positions (faute d’avoir été payés pendant quatre mois) cela ne vous pose pas de problème ?” “Si, certainement, c’est un “challenge”, concède le commandant, mais il faut les comprendre, “si vous n’êtes pas payés, le moral baisse”.
Après cet échange quelque peu surréaliste, nous filons prendre notre avion. Remisant pour de bon et sans regrets nos gilets pare-balles, nous apprenons sur le tarmac qu’un attentat a eu lieu à quelques dizaines de mètres du centre de nutrition que nous avons visité, juste après notre départ. Bilan: six morts et onze blessés. Hasard ou tentative d’attentat à notre encontre ? Mystère. Mais jeudi, comme tous les jours sans doute depuis des années, des civils sont morts, assassinés, à Mogadiscio.

Source: http://mariewolfrom.wordpress.com/
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