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"Les Marolles"

Le 21 février 1993, tout l'Escadron prit ses quartiers dans "les Marolles".
Chaque section s'appropriant ce qui restait des batiments (c'est-à-dire 4 voire 3 murs sans ou partie de toit).
Tous les hommes retroussèrent leurs manches pour faire de ces ruines, un lieu de vie plus ou moins convenable. De plus, des installations communes furent réalisées comme des douches, latrines et positions de tirs.
Le remplissage des sacs de sables, par cette chaleur, fut particulièrement éprouvant.
D'ailleurs, cette nuit-là, ces positions d'alertes furent déjà mise à contribution. Des tireurs isolés prirent le campement pour cible. Prémice des combats qui se déroulèrent en villes à partir de cette nuit.

Entrée de l'Esc F dans les Marolles

Prise en charge des batiments

Installation sommaire et spartiate du personnel.
Un coin de paradis...


Premières nuits...

Les premières nuits de l'Esc se passe sur "Hamburger Hill", cantonement du Pl Mortier para/commando belge. Les Vikings comme ils s'aiment se nommer.
Ces premiers jours se déroulent sous tentes, sous une chaleur caniculaire.
Les uniformes étaient trempés de sueurs et de grosses goutes ruisselaient sur les visages!


Village de toiles sur Hamburger Hill, fief des Vikings.

Les premiers CVR-T de l'Escadron allignés sur "Hamburger Hill" le premier jour.
Ils sont tout beau, tout propre avec leur parure blanche... ca ne durera pas!


Marine Base

Photo aérienne du port de Kismayo avec l'emplacement de la Marine Base,
où logeait une partie des unités belges, surnommé "Les Marolles" en souvenir d'un quartier de Bruxelles.
Vue aérienne de la Marine Base et du port de Kismayo

La flèche rouge indique l'emplacement de la base principale de l'Esc F/4ChCh (Esc B du 4ChCh)

Airfield protection

A l'entrée de la zone de sécurité de l'aéroport, un check point américain.

Les soldats US sont lourdement armés et ont le doigt posé sur la détente, assez prompts à la "riposte"...
La moindre détonation et voilà que toutes leurs armes se mettent à cracher le plomb mortel contenu dans les chargeurs.

Ce sont les GI's de la 10th Mountain Divison (unité d'élite de l'US Army) qui sécurisent la zone.

Ceux-ci portent encore l'ancienne tenue désert avec le camouflage dit "chocolat".


Protection de la zone de l'Airfield par la 10th Mountain Division US

Arrivée (Kismayo Airfield)

20 février 1993.
"(...) nous comptons dans nos rangs un certain nombre de visages pâles.Cela nous indique que des renforts sont arrivés.
(...), nous avons vu atterir l'Escadron B du 4ChCh. Avec ses véhicules blindés, il constitue un élément idéal pour la reconnaissances et les escortes sur les pistes ensablées..."

Lettre n°9
Col. JACQMIN

Section de Scimitar du "Peloton d'Installation"
en StandBy, le long de l'Airfield, pour escorte.

En descendant du "géant des airs" qu'est le Galaxy,
constatation est faite que le comité d'accueil est déjà là, à attendre en bordure de l'Arrival de l'Airfield de Kismayo.

Deux Scimitar (Sci) arrivés quelques jours avant, avec le P.I. (Poste d'Installation).

Ils conduiront les nouveaux arrivants au cantonnement, une ancienne base de la marine somalienne, près du port de Kismayo.

Chargement du C-5 Galaxy (26 février 1993)

CVRT Scimitar du Pl 3-0 Esc B/4ChCh au chargement
Les CVR-T du 4ChCh, ici un Scimitar, commence à monter dans l'avion.

Comme vous le remarquez, ces véhicules sont déjà en blanc.

Au départ, l'Escadron de Reconaissance partait sous mandat ONU, donc, tout le charroi fut peint en blanc avec de grand marquage "UN".
A la dernière minute, les ordres changèrent et  les marquages UN furent masqués avec des sticks aux couleurs nationales belges.
Mais plus le temps de remettre les véhicules en vert kaki.

26 février 1993, Airfield de Melsbroek (Bruxelles-Zaventem).

C-5 Galaxy au moment du chargement sur le taxiway
de Melsbroek, en partance pour Kismayo via Frankfurt
et le Caire.
26 février 1993, Melsbroek (Bruxelles).

Un des C-5 Galaxy servant de taxi pour le 4ChCh, vient de se poser.
Un bel et grand oiseau qui, soit dit en passant, est en retard d'inspection...

Eh oui, retard prit à cause de la première guerre du Golf quelques années auparavant.

Par sécurité, l'équipage américain ne le chargeront qu'à la moitié de sa capacité d'emport.

''Opération Restore Hope (Somalie-1992/1993)''



Origine des troubles

En 1969, Mohammed Siad Barre devient le chef de la Somalie après un coup d'état militaire. Durant un peu plus de 20 ans de pouvoir mouvementés, il dirige la Somalie jusqu'a ce qu'une coalition de deux clans opposés (l'United Somalia Congress) ne le renverse, en janvier 1991. Peu après cette révolution, la coalition éclate en deux clans, l'un dirigé par Ali Mahdi et l'autre par Mohammed Farah Aidid.

Cet affrontement détruit peu à peu les réserves agricoles de la Somalie, conduisant a la famine des populations civiles.


L'opération Restore Hope
L'ONU demande tout d'abord un cessez-le-feu aux deux clans, mais devant les pillages des convois humanitaires et le non-respect du cessez-le-feu, l'ONU demande de l'aide, et les État-Unis proposent d'envoyer une force armée pour rétablir l'ordre. Cette proposition est acceptée le 5 décembre 1992, et ainsi, le 9 décembre 1992, les premiers marines Us débarquent sur les plages.
Les États-Unis engagent 28 000 soldats, et d'autres forces armées s'engagent dans le conflit, notamment le Pakistan.

La force internationale de l'ONU a aussi pour but de désarmer les differents clans somaliens pour pouvoir mettre un terme à la violence. Cependant, de nombreux accrochages font que leur mission ne se déroule pas dans de bonnes conditions : le 5 juin 1993, 24 soldats pakistanais sont tués par des manifestants armés lors de l'inspection d'un site de stokage d'armes somalien. Aidid est tenu pour responsable par les États-Unis qui mettent sa tête a prix et offrent 25 000 $ pour toute information menant à lui, le 19 juin 1993.

Du 12 au 16 juin 1993, les forces Onusienes et États-unienes attaquent la ville de Mogadishu, bastion d'Aidi. Des hélicoptères Cobra attaquent une maison de Mogadishu où se déroulait une réunion de chef de clan. Lorsque 4 journalistes occidentaux tentent d'approcher de la scene, ils sont battus à mort par la foule en colère.

Les Américains tentent alors de captuerer Aidi, et montent une opération pour l'enlever. Cette opération se déroule le 3 octobre 1993 et précipite le départ des forces Américaines.


L'opération du 3 octobre 1993

Pour mettre un terme à la guerre civile, les commandants Américains projettent de capturer Aidi dans Mogadishu. Cependant, aux États-Unis, l'administration Clinton crée un plan pour négocier secrètement avec Aidi, information qui ne parvient pas aux quartiers généraux Américains en Somalie.

 
Le 3 octobre 1993, les Rangers et la Delta Force investissent par héliportage l'Olympique Hotel de Mogadishu pour trouver Aidi. Mal coordonnés, les forces Américaines se retrouvent progressivement isolées et l'opération tourne à la débacle. Coincés dans la ville, les groupes de Rangers et la Delta Force attendent les secours pendant plus de 70 heures. Cette opération fera 19 morts Américains, 1 mort malais et plusieurs centaines de morts somaliens (peut etre même 1000, selon certaines sources).

De plus, des corps de Marines sont exposés par les foules en colère aux médias occidentaux, et choquent particulierement les familles Américaines, ce qui conduit les états majors États-Uniens à annoncer leur départ prochain.


Le retrait de l'ONU

Les États-Unis annoncent leur départ pour le 31 mars 1994 et qu'une solution politique doit etre trouvée d'ici là. Une première conférence est organisée sous les bons offices de l'Éthiopie à Addis-Abéba. Elle ne permet pas d'aboutir. De nouvelles discussions s'ouvrent en janvier 1994 entre les deux principaux clans du pays. Une paix est trouvée entre les Haber Gidir et les Abgal (les deux clans rivaux). Puis, le 24 mars 1994, un accord de paix est signé à Nairobi, mais sans donner de garantie sur le calme dans le pays.


Après le départ des forces Américaines, 20 000 troupes de l'ONU étaient toujours présentent, mais à la fin de l'été 1994, l'ONU se retire, mettant fin à l'opération Restore Hope.