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Somalia : Abdoullahi Youssouf reconnaît la domination des islamistes sur le pays

Le Monde, 16 novembre 2008

Un rebelle à Mogadiscio

Le président somalien, Abdoullahi Youssouf, a reconnu, pour la première fois, dimanche 16 novembre 2008, que les rebelles islamistes en lutte contre le pouvoir central contrôlaient la majeure partie du pays et évoqué un possible effondrement du régime.

Somalia


Les islamistes, chassés du pouvoir par l’armée éthiopienne il y bientôt deux ans, contrôlent une grande partie du sud du pays et ont pris, la semaine dernière, le port de Merka, à 90 km au sud-ouest de Mogadiscio. Les rebelles islamistes ont brièvement occupé, jeudi 13 novembre, trois bourgs situés au sud de Mogadiscio, avant de les évacuer à l’arrivée de détachements éthiopiens venus de la capitale. A Baidoa, siège du gouvernement, un attentat à la grenade a fait quatre morts et neuf blessés, dimanche 16 novembre 2008. "La majeure partie du pays est aux mains des islamistes et nous, nous ne sommes qu’à Mogadiscio et Baidoa, où la guerre fait rage chaque jour", a déclaré le président somalien à des députés de son pays vivant en exil au Kenya. "Nous-mêmes sommes à l’origine des problèmes et nous sommes comptables de cette situation, aujourd’hui et dans l’au-delà. Les islamistes ont pris toutes les villes et contrôlent maintenant Elacha", a une quinzaine de km de la capitale, a ajouté Abdoullahi Youssouf. "Si le gouvernement s’effondre, c’est chacun pour soi", a-t-il conclu dans un étonnant accès de franchise.
Abdullahi Yusuf Ahmed

Trente-deux personnes fouettées pour avoir dansé
Des radicaux islamistes somaliens ont fouetté, samedi 15 novembre, trente-deux personnes accusées d’avoir violé la charia (loi islamique) en dansant entre hommes et femmes, dans une localité contrôlée par la rébellion, a-t-on appris de sources concordantes. "Ils ont été découverts en train de danser sur des chansons traditionnelles, à l’extérieur de Balad, et ont été fouettés ce matin. Ils ont été arrêtés par des combattants islamistes", a expliqué un responsable local. La flagellation a eu lieu à Balad, à 30 km au nord de la capitale Mogadiscio, où les trente-deux personnes avaient été arrêtées, dans la nuit de vendredi 14 novembre à samedi 15 novembre 2008, alors qu’elles exécutaient une danse folklorique.
Avec AFP et Reuters
Des rebelles à Mogadiscio

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