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Somalie : Premiers soldats de la force de l'UA déployés hors de Mogadiscio

Jeudi 05 avril 2012

MOGADISCIO (© 2012 AFP) - La force de l'Union africaine (UA) en Somalie (Amisom), qui intervient en soutien des fragiles autorités de transition du pays contre les insurgés islamistes shebab, a annoncé avoir déployé jeudi un premier groupe d'hommes hors de la capitale Mogadiscio.

Des soldats de l'Amisom chargent un tank dans un quartier de Mogadiscio, en Somalie, le 30 mars 2012.
© AFP/ARCHIVES MOHAMED ABDIWAHAB .

"Aujourd'hui, les premiers soldats de la force de l'Amisom à Mogadiscio ont été déployés à Baïdoa", ville du sud somalien récemment prise aux shebab par l'armée éthiopienne, affirme un communiqué de l'Amisom.
"Ce sont les premiers hommes envoyés dans un grand centre urbain à l'extérieur de la capitale depuis que la mission de l'Union africaine a été déployée en Somalie en 2007", selon le texte.
Jeudi, l'Amisom a envoyé, aux côtés des troupes éthiopiennes, 100 soldats (50 Burundais et 50 Ougandais) dans cet ex-bastion des rebelles islamistes, troisième plus importante ville de Somalie.
Ils serviront d'"éléments précurseurs" avant l'envoi, en plusieurs phases, de 2.500 hommes supplémentaires, l'Amisom cherchant à étendre ses opérations hors de Mogadiscio.

L'idée, pour la force de l'UA, est, selon le communiqué, de "soulager" les troupes éthiopiennes dans l'ouest du pays et de "graduellement affirmer le contrôle, en soutien du gouvernement somalien, à travers tout le centre-sud de la Somalie".

Le commandant en second de l'Amisom, le général Audace Nduwumunsi, a estimé que cette étape était "majeure pour la mission de l'Union africaine et quiconque veut voir la paix en Somalie".

"Ce déploiement est la pointe acérée de la lance qui va s'enfoncer au coeur des territoires contrôlés par les extrémistes soutenus par Al-Qaïda," a-t-il poursuivi, estimant que l'Amisom était désormais "capable d'aider le gouvernement somalien à apporter la paix et la stabilité dans des zones du pays éloignées de la capitale".

"Ensemble, avec l'armée somalienne, nous mettons en échec les violents extrémistes," a affirmé le général. "Ils perdent du terrain et perdent des amis à travers toute la Somalie," a-t-il estimé.

L'Amisom, stationnée à Mogadiscio, a largement contribué en août dernier au départ des shebab de la capitale.

Les insurgés, récemment intégrés à Al-Qaïda et qui continuent à perpétrer des attaques de type guérilla à Mogadiscio, contrôlent encore largement le centre et le sud somaliens. Mais ils font là aussi l'objet d'une pression accrue, celle de troupes éthiopiennes et kényanes entrées l'an dernier dans le pays.

Les soldats kényans ont récemment été intégrés à l'Amisom, jusque là composée de quelque 10.000 hommes, essentiellement des Burundais et des Ougandais.

La force de l'UA a été autorisée en février, par le Conseil de sécurité de l'ONU, à porter son contingent à un maximum de 17.731 hommes, contre un précédent plafond de 12.000 soldats, pour lui permettre de combattre plus efficacement les shebab.


Somalie: le bilan de l'attentat au Théâtre national de Mogadiscio passe à 6 morts

08/04/2012 à 12h:23 | AFP

Somalie: le bilan de l'attentat au Théâtre national de Mogadiscio passe à 6 morts
Somalie: le bilan de l'attentat au Théâtre national de Mogadiscio passe à 6 morts© AFP

 
 
Le bilan de l'attentat qui a visé cette semaine une cérémonie officielle au Théâtre national de Mogadiscio à laquelle participait le gotha du gouvernement somalien est désormais de six morts, a indiqué dimanche le ministre somalien de la Santé à l'AFP.

Le chiffre donné par le ministre, Abdulaziz Cheikh Yusuf, n'inclut pas la kamikaze, une jeune femme. Un précédent bilan, recueilli auprès de témoins sur place et d'officiels, faisait état de quatre morts.

"Je compatis avec les familles des personnes tuées dans l'attaque, mon ministère est aussi extrêmement préoccupé par les autres blessés," a assuré le ministre.

Parmi les six victimes de l'attentat, perpétré mercredi, figurent deux des plus importants responsables sportifs du pays, le président du comité olympique somalien, Aden Yabarow Wiish, et le président de la fédération somalienne de football, Said Mohamed Nur.

Les islamistes shebab, un mouvement récemment intégré à Al-Qaïda et en lutte depuis des années contre le fragile gouvernement de transition somalien, ont revendiqué l'attaque, tout en niant qu'elle ait été menée par une kamikaze. Ils assurent avoir fait détoner une bombe placée dans le Théâtre avant la cérémonie.

L'explosion est survenue alors que le Premier ministre somalien, Abdiweli Mohamed Ali, venait de prendre la parole. Le Théâtre national avait été rouvert le mois dernier, après avoir été fermé 20 ans en raison de la guerre civile dans le pays.

Les shebab font l'objet, depuis plusieurs mois, d'une pression militaire accrue à travers le centre et le sud du pays.

Sous la pression de la force de l'Union africaine en Somalie (Amisom) et des forces gouvernementales, ils ont été contraints de quitter leurs principales bases à Mogadiscio en août. Ils ont depuis perdu d'autres bastions dans le sud et le centre de la Somalie, à l'exception notable du port de Kismayo, face à l'avancée des soldats envoyés fin 2011 par le Kenya et l'Ethiopie.

Mais les insurgés continuent de mener des attentats à Mogadiscio, et ont lancé plusieurs contre-offensives dans le sud et le centre du pays.


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Attentat à Mogadiscio : les chebab accusés

Le Monde.fr |

"L'attentat contre moi et d'autres responsables gouvernementaux était la dernière ruade d'un cheval à l'agonie", affirme Abdiweli Mohamed Ali.

L'attentat contre moi et d'autres responsables gouvernementaux était la dernière ruade d'un cheval à l'agonie", affirme Abdiweli Mohamed Ali. | AFP/MUSTAFA ABDI


Le premier ministre somalien pense qu'il a été la cible d'un attentat à Mogadiscio mercredi 4 avril. "L'attentat contre moi et d'autres responsables gouvernementaux était la dernière ruade d'un cheval à l'agonie", affirme Abdiweli Mohamed Ali dans un entretien à l'Agence France-Presse.

Quatre personnes, dont deux des plus importants responsables sportifs du pays, ont été tués mercredi dans un attentat-suicide, dans lequel a également été tuée la kamikaze, une jeune femme, selon des témoins sur place et des sources officielles.

Les islamistes chebab, en lutte depuis des années contre le fragile gouvernement de transition somalien soutenu par la communauté internationale, ont revendiqué l'attaque et assuré qu'ils avaient placé une bombe dans le Théâtre national de Mogadiscio. L'explosion est survenue alors que le premier ministre venait de prendre la parole dans cette salle fermée pendant vingt ans en raison de la guerre civile dans le pays, rouverte le mois dernier.

M. Ali a assuré qu'il "ne se laisserai[t] pas intimider" et que "dans quelques mois les islamistes seraient chassés du pays". "Les chebab sont à l'agonie, ils perdent la plupart de leurs bastions et ils sont affaiblis tant moralement que militairement", estime le premier ministre. "L'acte terroriste lâche dans lequel une jeune fille somalienne a été utilisée mercredi illustre l'état de dépression de cette organisation", ajoute M. Ali.

Militaires en faction devant le Théâtre national de Somalie, à Mogadiscio, le 5 avril 2012.
Militaires en faction devant le Théâtre national de Somalie, à Mogadiscio, le 5 avril 2012. | REUTERS/FEISAL OMAR

 


Sous la pression d'une force de l'Union africaine, l'Amisom, les chebab ont été contraints l'an dernier d'abandonner Mogadiscio. Face à l'avancée des soldats envoyés à la fin de 2011 par le Kenya et l'Ethiopie, ils ont perdu la plupart de leurs bastions dans le sud et dans le centre de la Somalie, à l'exception notable du port de Kismayo. Ils ont cependant mené une série d'attentats à Mogadiscio et plusieurs contre-offensives dans le sud et dans le centre du pays.

Sur la politique intérieure, M. Ali est resté évasif quant à son éventuelle intention de briguer la présidence du pays à l'expiration des actuelles institutions de transition, prévue le 20 août. "Nous devons avant tout assurer le bien-être de la Somalie, et toute ambition personnelle doit rester secondaire. Je peux prétendre à n'importe quel poste, c'est Dieu qui décidera en dernier ressort", a-t-il commenté. Mais l'entourage du premier ministre, un Somalien issu de la diaspora américaine, a laissé entendre que ce dernier comptait briguer la présidence, alors que le chef de l'Etat actuel, Sharif Cheikh Ahmed, issu du mouvement islamiste, devrait être candidat à sa succession.

Somalie: un journaliste de 22 ans abattu

AFP Publié

Dernières nouvelles de la piraterie (8 avril)

avr 8, 2012

(BRUXELLES2)

Un cargo chinois libéré par la marine iranienne
Un cargo chinois, battant pavillon panaméen, le Xianghuamen, a été capturé vendredi (6 avril), au petit matin, à proximité des côtes iraniennes (à 13 miles environ), près du port de Chabahar (à 25° Nord et 57° Est). Le capitaine a donné l’alerte. Et les 28 hommes d’équipage (tous chinois) se sont réfugiés dans la « citadelle » du navire. Mais les pirates ont réussi à prendre en otage certains marins. Malgré une demande expresse du capitaine à la marine iranienne de ne rien tenter par la force, celle-ci a lancé l’assaut, sur la demande de Pékin apparemment. Plusieurs échanges de tirs ont eu lieu entre les militaires et les pirates. Les 28 marins ont été libérés et 9 pirates arrêtés. Le ministre chinois des Affaires étrangères a adressé dimanche (8 avril), un télégramme de félicitations à son homologue iranien le remerciant pour son intervention et expliquant qu’une coopération plus importante entre les deux pays pourraient se développer pour lutter contre la piraterie.
17 suspects libérés par la marine danoise
La frégate danoise Absalon a relâché, jeudi (5 avril), sur la plage somalienne, 17 pirates présumés. Ils avaient été arrêtés, le 27 février dernier, lorsque l’Absalon avait libéré un bateau de pêche utilisé comme bateau-mère par les pirates, ainsi que 16 marins pakistanais et iraniens (2 otages avaient été tués lors de cette action). Les autorités danoises, « sur la base des preuves recueillies, ont étudié toutes les possibilités de remettre les pirates présumés en vue de poursuites dans n’importe quel pays dans la région » indique le commandement danois des opérations dans un communiqué. Mais cela n’a pas été possible. D’où la libération plus d’un mois après la capture. Les marins libérés – et les corps des défunts – avaient été remis à leurs autorités nationales respectives lors d’une escale au Kenya le 15 mars. Lire également : Un bateau mère libéré, deux marins iranien et pakistanais tués

(crédit : ministère français de la Défense / DICOD)
Un Awacs français et un Atlantique2 sur zone
Un avion Atlantique 2 a relevé, le 2 avril, le Falcon 50 de la marine nationale basé à Djibouti dans le cadre de l’opération européenne de lutte anti-piraterie Eunavfor Atalanta. Au cours de son déploiement, l’Atlantique 2 de la flottille 23 F effectuera « des vols réguliers d’une dizaine heures au dessus du Golfe d’Aden et de l’océan Indien », précise l’armée. « Les images et données recueillies par les différents senseurs de l’aéronef et sa douzaine de membres d’équipage (seront) exploitées par des spécialistes du renseignement, en particulier à bord du navire amiral de la Task Force 465, et permettent de mieux coordonner l’action des bâtiments de surface et de leurs hélicoptères embarqués. »
Un Awacs 3EF de l’armée de l’air est déjà engagé sur place permettant une meilleure couverture de toute la zone. C’est un officier supérieur français qui a pris le commandement d’Eunavfor. Lire également : Un Français aux commandes de l’opération Atalanta sur zone (Maj)
Renforts pour l’opération Eunavfor Atalanta
Deux navires – un Néerlandais (la frégate multirôle HNLMS Van Amstel) et un espagnol (la frégate ESPS Reina Sofia sont arrivés dans l’Océan indien et le Golfe d’Aden pour renforcer la mission européenne anti-piraterie Eunavfor Atalanta. Tous les deux disposent d’hélicoptères embarqués qui permettent ainsi d’augmenter le rayon d’action des navires. Eunavfor « dispose désormais d’une dizaine de navires prêts à faire face à une recrudescence attendue de la piraterie après la fin de la saison des moussons » précise le QG d’Atalanta.
La marine iranienne libère un cargo par la force
Le MV Eglantine, un cargo iranien battant pavillon bolivien, transportant du sucre du Brésil vers l’Iran, avait été capturé dans l’Océan indien par les pirates le 26 mars. Il a fallu 48 heures de « feu intensif » selon l’agence officielle Fars pour venir à bout des assaillants début avril. 13 pirates ont été arrêtés.
Le Enrica Lexie, maintenu en saisie
La Haute Cour de Kerala s’est opposée, début avril, à la levée de la saisie frappant le navire italien Enrica Lexie retenu en Inde. Selon le tribunal indien, la demande de levée de la saisie aurait dû être adressée d’abord au tribunal local de Kollam – qui avait pris la première décision de saisie – et ensuite à la Haute Cour. Outre les deux fusiliers marins italiens incarcérés, le commandant du navire, U. Vittelli, et les 4 autres fusiliers marins sont entendus comme témoins par la justice indienne pour la mort de pêcheurs. Les expertises balistiques n’ont pour l’instant rien donné. Mais les policiers indiens soupçonnent les Italiens d’avoir fait disparaître l’arme qui a tué les pêcheurs. Lire également :
Décrue de la piraterie au 1er trimestre 2012. Un Thaïlandais à la tête de la CTF 151
C’est un contre-amiral thaïlandais Tanin Likitawong qui a pris le commandement fin mars de la CTF 151 – la force anti-piraterie initiée par la marine US – relevant le Commodore de la marine danoise Aage Buur Jensen, Royal Danish Navy, à bord de l’USS Halsey (DDG 97). A l’occasion de cette passation de commandement, le commodore Jensen a souligné combien la « coordination entre toutes les forces de l’Union européenne, de l’OTAN et d’autres déploiements était importante » pour combattre la piraterie. Cet « exemple remarquable de coopération internationale montre la volonté de faire de leur mieux pour atteindre l’objectif commun de vaincre la piraterie ».

Selon le bilan qu’il a dressé, la CTF 151 a déjoué 4 groupes d’action pirates et conduit plusieurs missions d’observation de la piraterie dans le nord de la Corne de l’Afrique et le sud de la côte somalienne. La piraterie a nettement décru au premier trimestre 2012. Tant le nombre d’attaques et que le nombre de prises ont nettement diminué : le nombre d’attaques est passé de 41 à 11 tandis que le nombre de captures passait de 13 à 4.

Source : http://www.bruxelles2.eu/piraterie-maritime/dernieres-nouvelles-de-la-piraterie-8-avril.html

Col. Beary (EUTM Somalia) : former les Somaliens, un bon investissement !

avr 9, 2012




(BRUXELLES2) La troisième session de formation des soldats somaliens en Ouganda par les forces européennes (EUTM Somalia) est en passe de se terminer. La cérémonie de remise des diplômes a lieu le 10 mai prochain. Quelques semaines avant cette nouvelle étape, B2 a pu – avec un confrère de l’Agence europe – rencontrer le commandant de l’opération.
Venu de l’infanterie irlandaise, ancien directeur de la formation de l’armée, le colonel Beary dirige depuis presque un an cette mission assez originale dans le panorama européen : puisqu’il s’agit de former, concrètement, les troupes et encadrement d’une armée partant au combat.
On pourrait être étonné de voir un gradé d’un pays aussi attaché à la neutralité que l’Irlande diriger une telle opération. Mais ce serait oublier que « l’Irlande a toujours été très impliquée dans les opérations de gestions de crise ou de maintien de la paix ». Et si l’armée n’occupe qu’un faible pourcentage du PIB, l’Irlande se situe dans le top 3 des forces déployées à l’extérieur : 20% des soldats servent en outre-mer. » 7 soldats servent ainsi en Ouganda, bientôt 10 avec un renfort d’une composante CIS. Pour lui cette mission est l’exemple même d’une « mission peu couteuse – maximum 125 personnes (*) avec un budget de 4,8 millions d’euros, pour un bon « return ». Autrement dit, « c’est un bon investissement », explique-t-il

La formation des formateurs a commencé
Le principe de la mission reste le même auquel B2 avait assisté à son commencement. Les forces ougandaises forment les recrues (environ 350 lors de cette 3e session), les Européens forment les noyaux plus spécialisés des compagnies (médical, anti-IED, communications…), les sous-officiers et officiers (environ 250 en tout, à la 3e session). Dernière évolution, la formation de formateurs de l’armée. « Nous avons commencé à former des formateurs lors de la précédente session. Nous en formons 66 actuellement. On s’adapte tout le temps avec l’expérience. »

La question de la langue ?
Pour cela, les Européens sont assistés d’interprètes kenyans qui parlent le Somali. « La plupart des soldats ne parlent que le somali, très peu l’anglais ou l’italien. Et nombre d’entre eux sont analphabètes. » La question de la langue « est un véritable défi. Plusieurs formateurs européens apprennent des rudiments de somali. Ils peuvent ainsi communiquer à un niveau de l’enseignement de base. »

L’envie d’apprendre ?
« Techniquement, ce n’est pas très difficile. Les Somaliens apprennent vite. Ils sont incroyablement brillants. Ils sont généralement jeunes, autour de 20 ans. Nous n’avons pas de mineurs et faisons très attention à cela. (…) Ils me surprennent parfois par ce qu’ils connaissent. Ils ont accès à l’information » développe le Col. Beary. « C’est intéressant, révélateur de voir ceux ci donner leur propre vision, leur propre lecture du terrain. Nous avons véritablement espoir de voir l’armée somalienne se développer ».

Presque 4000 soldats formés par Européens et Ougandais
La plupart sont jeunes, en général autour de 20 ans et proviennent des régions qu’il faut sécuriser : surtout des Hawiye et des Darod, venant de Mogadiscio et des environs. Dans la prochaine session, il y aura davantage de recrues provenant du sud, « pour avoir une armée composée des différentes parties, des différents clans qui forment la Somalie ». L’objectif de l’armée du GFT est d’avoir environ 12.000 soldats selon le projet présenté par le chef d’Etat-major du GFT somalien, le général Al Dini. Plus de 3000 soldats et officiers ont déjà ainsi été formés, la prochaine session démarre début juin. Et elle accueillera environ 650 élèves, sur le même modèle « qu’aujourd’hui, avec la formation de recrues, d’unités spécialisées et de formateurs ». Elles devraient former le noyau dur de « trois brigades « d’élite » d’une division ».

 

Le comportement sur le terrain
De retour sur le terrain en Somalie, les soldats subissent une « période de réintégration de deux mois, pour se mettre au courant de la situation, encadrés et entraînés par les forces ougandaises » qui travaillent dans le cadre de l’Amisom, la force de maintien de la paix de l’Union africaine. Le taux d’attrition reste « faible. Au départ, ce taux était de 4,6 %, il est descendu aujourd’hui à 1,9 %, On a un taux d’attrition très proche, voire plus faible, de ce qui se passe dans nos pays. » Une raison à cela, assez pragmatique. « Le système de paiement des soldats fonctionne. Ils reçoivent 100 $ par mois, c’est une forte incitation » à rester. Les premiers éléments formés sur le terrain se sont d’ailleurs « bien comportés » et ont participé notamment à l’offensive menée à Mogadiscio » pour déloger les Al-Shabbaab qui contrôlaient le marché de Bakaara.

Une expérience reproductible ?
La mission a un double intérêt. Pour les Somaliens, les « Européens fournissent une formation que personne ne peut apporter », avec une diversité d’expérience, d’enseignement. Les soldats formés « vont fournir les bases d’une force disciplinée et loyale pour le GFT. Cela permet également d’accomplir un développement significatif pour la réforme des structures de sécurité » du futur Etat somalien. Et coté européen, cette formation est aussi une « expérience » utile. « Ce « paquet » de formation pourrait « être utilisé dans un autre théâtre, par exemple au Soudan, si l’Union européenne veut faire çà, ou ailleurs. On ne perdra pas cette expérience. »
(*) Il s’agit du maximum. Il y en a 121 actuellement (85 formateurs et 36 membres de soutien et commandement) venant de 12 Etats membres : 25 Français, 16 Portugais, 15 Allemands, 14 Espagnols, 11 Italiens, 10 Irlandais, 7 Finlandais, 7 Suédois, 6 Belges, 4 Hongrois, 4 Maltais, 2 Britanniques.

Source : http://www.bruxelles2.eu/zones/somalie-ouganda/colonel-beary-eutm-somalia-un-bon-investissement.html