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Somalie: les USA envoient leurs forces spéciales, pas leurs conseillers politiques

Jeudi 23 Février 2012

Londres accueillait jeudi une conférence internationale sur la Somalie. Dévasté par 20 ans de guerre civile, les représentants politiques présents ont loué les progrès politiques et militaires enregistrés dans le pays contre la piraterie, la corruption, et les victoires islamistes. Autant de fléaux dont les puissances occidentales sont pour certains largement responsables par leur contribution au démantèlement politique du pays.


cc flickr utenriksdept
 

A l’heure même où David Cameron ouvrait jeudi à Londres la conférence de la dernière chance pour la Somalie, le très sérieux site américain « Bureau of Investigative Journalism » révélait que depuis 2007, les américains ont procédé à des opérations et dizaines de frappes de drones en territoire somalien provoquant la mort d’au moins 162 personnes, civils et miliciens islamistes. Une « guerre cachée » menée par Le Joint Special Operations Command (JSOC) chargé de diriger et de coordonner les unités des forces spéciales des différentes branches de l'armée américaine.

Seule l’AMISOM (African union Mission in Somalia) forte de 12.000 hommes, et bientôt de 18.000, aidée financièrement et conseillée par des militaires américains était censée croiser le fer avec avec les islamistes.

Plus de 20 ans de guerre civile en Somalie

22/02/2012

Le président somalien Mohamed Siad Barre, le 29 mai 1990
Le président somalien Mohamed Siad Barre, le 29 mai 1990
Dates-clés de la Somalie ravagée par une guerre civile qui a fait au moins 400.000 morts depuis 1991.

Le pays est le théâtre d'une insurrection menée par des islamistes radicaux, les shebab, qui tentent de renverser le gouvernement de transition, soutenu par la communauté internationale et une force africaine.

- 1991: Chute du régime de Mohamed Siad Barre, au pouvoir depuis 1969. Les rebelles du général Mohamed Farah Aidid s'emparent de Mogadiscio. Guerre civile dans la capitale entre partisans des chefs de guerre.


- 1992-1995: La communauté internationale, en particulier les Etats-Unis, intervient à plusieurs reprises pour venir en aide aux populations victimes de la famine et tenter de rétablir la paix. Après un échec politique et militaire, l'ONU met fin à sa mission.

- 2001: Après les attentats du 11-Septembre aux Etats-Unis, la Somalie, soupçonnée d'entretenir des liens avec Al-Qaïda, est placée sous étroite surveillance internationale.

- 2005: Les institutions de transition s'installent en Somalie.

- déc 2006: L'armée éthiopienne et les forces gouvernementales somaliennes reprennent Mogadiscio et les régions contrôlées depuis six mois par les forces des Tribunaux islamistes, sans réussir à pacifier ces régions.

- 2007: Début du déploiement à Mogadiscio d'une force de l'Union africaine (Amisom, actuellement 9.700 hommes).

- jan 2009: Retrait des troupes éthiopiennes. Les shebab prennent Baïdoa, siège du Parlement. Sharif Cheikh Ahmed, soutenu par la communauté internationale, élu à la présidence.

- 18 avr: Le Parlement instaure la charia.

- 20 sept: Les shebab proclament leur allégeance à Oussama Ben Laden, chef d'Al-Qaïda.

- 12 juil 2010: Les shebab revendiquent un double attentat commis la veille à Kampala (76 morts), en représailles au rôle de l'Ouganda dans l'Amisom.

- 6 août 2011: Les shebab qui contrôlent une grande partie du centre et du sud se retirent de Mogadiscio.

- 4 oct: Au moins 82 morts dans un attentat suicide des shebab à Mogadiscio.

- mi-oct: Début d'une offensive de l'armée kényane dans le sud de la Somalie contre les shebab soupçonnés d'une série d'enlèvements au Kenya. En novembre, intervention de troupes éthiopiennes dans l'ouest et le sud de la Somalie.

- 9 déc: Visite de Ban Ki-moon, la première d'un secrétaire général de l'ONU dans la capitale depuis 1993. Réouverture des bureaux de l'ONU en janvier.

- 2 fév 2012: Visite du chef de la diplomatie britannique, William Hague, marquée par la nomination du premier ambassadeur britannique depuis 1991.

- 13 fév: Le Premier ministre Abdiweli Mohamed Ali espère que la Conférence internationale prévue à Londres le 23 février décidera "un plan Marshall" pour sa reconstruction, rejetant toute mise sous tutelle de son pays. Le mandat des institutions somaliennes de transition expire le 20 août prochain.


Somalia ‘destination of choice’ for Britain’s would-be terrorists

February 23, 2012
Source: London Evening Standard


http://www.ishabaydhaba.com/wp-content/uploads/2012/02/ALeqM5jR-385x270.jpgBritons from around the world are travelling to Somalia to train as terrorists amid mounting concern that the country has become the “destination of choice” for extremists.
Official sources say that Asians, north and west Africans, Bangladeshis and members of other ethnic groups in Britain have gone to Somalia to join the al Qaeda-linked al-Shabab group.
Several British Muslim converts have also travelled to the lawless east African state, as well as Somalis living in Britain. Some were previously involved in London street gangs and turned to religious extremism in a bid to escape a life of crime.
Prime Minister David Cameron, Home Secretary Theresa May, US Secretary of State Hillary Clinton and other world leaders and top officials gathered in London today for a conference on tackling terrorism, piracy, famine and disorder in Somalia.
Britain has already described Somalia as the world’s “worst failed state” and discussions will focus on how to build a stable government and reduce the lawlessness which has allowed al-Shabab and pirates to thrive.
One option under consideration is air strikes or commando raids, with one report claiming Attorney General Dominic Grieve has ruled that action would be legal under international law.
The main British concern, however, remains Somalia’s role as a terrorist training camp. About 50 Britons are thought to have gone there to fight since 2006.
A key reason is that the country, which is usually reached via Kenya, is easier to enter than the terrorist training camps in Pakistan, where many of the plots against Britain were created.
One report today claimed some of those going to Somalia had been sent by Islamist radicals in London gangs, although sources suggested this claim was overblown. They thought it more likely that some gang members had embraced radical Islam.
Bilal al Berjawi, a British-Lebanese man from west London, was killed last month while fighting for al-Shabab. There are fears trained terrorists could return to Britain to attack the Olympics, although a bigger concern is a “lone wolf” attack by a self-trained militant.

By Martin Bentham

Source: http://africadefensejournal.wordpress.com/2012/02/23/somalia-destination-of-choice-for-britains-would-be-terrorists/

L’ONU renforce les moyens de l’AMISOM. Nouvelle résolution adoptée

fév 23, 2012
soldat somalien à Mogadiscio (crédit : Amisom)

Elle porte le numéro 2036. C’est la nouvelle résolution que le Conseil de sécurité de l’ONU a approuvé, à l’unanimité, mercredi (22 février) renforçant les moyens de l’AMISOM – la force de paix de l’Union africaine déployée en Somalie – en moyens, en hommes et en financement.

Avertissement au GFT
Les membres du Conseil de sécurité lancent aussi un nouvel avertissement au GFT, le gouvernement fédéral de transition somalien, pour mettre en place tous les aspects de la « feuille de route ». Ils soulignent que la période de transition prendra fin le 20 août 2012 et que toute « extension de cette période de transition serait intenable » ; il appelle donc toutes les parties somaliennes à trouver rapidement des « accords sur la post-transition », à la fois en matière d’inclusion de toutes les tendances.

Al Shabab frappés au porte-monnaie
Un embargo sur le charbon exporté, directement ou indirectement, de Somalie devra être mis en place. C’est une des ressources principales des Al Shabab, à destination essentiellement de la péninsule arabique. Il s’agit de frapper les forces islamiques au porte-monnaie. Chaque Etat membre de l’ONU a 4 mois pour transmettre à New-York les modalités de mise en oeuvre de cette interdiction.

Extension géographique et numérique de l’AmisomLa résolution du Conseil de sécurité autorise l’extension géographique de la force de l’Union africaine, avec une répartition dans plusieurs secteurs, confiés à unou plusieurs pays contributeurs, comme proposé dans un nouveau concept d’opération par le secrétaire général (pour la carte, voir autre article). Chaque secteur serait doté d’une plate-forme logistique, équipée de structures pour abriter le siège, les installations médicales et les stocks.
L’ONU entérine l’augmentation de l’effectif qui sera porté de 12.000 hommes à 17.331, avec incorporation de nouveaux contingents (Kenyans notamment). Ceux-ci devront « être pleinement intégrées dans les structures de commandement et de contrôle de l’AMISOM et opérer dans le respect de son mandat », est-il précisé.

Moyens supplémentaires
L’AMISOM sera également dotée d’une aviation légère : 3 hélicoptères d’attaque et 9 de transport.
Une force de sécurité devrait être créée, chargée de fournir des services de protection, d’escorte et d’assurer la sécurité du personnel de la communauté internationale et des Nations-Unies. Le développement d’une force de police à Mogadiscio est également « encouragée » ; une composante « police » étant créée au sein de l’AMISOM.
Afin de réduire les possibles pertes civiles, une structure spéciale, la Civilian Casualty Tracking, Analysis and Response Cell (CCTARC) va être mise en place, chargée de tracer et analyse les pertes éventuelles causées par l’Amisom et d’apporter des réponses.
Les unités de l’Amisom devraient compter proportionnellement davantage de matériel de déminage blindé – pour faire face tant aux engins explosifs improvisés (IED) qu’aux munitions non explosées – non seulement à Mogadiscio mais dans les autres secteurs, en raison de l’étendue nettement plus grande de la zone à sécuriser.

Financement renforcé
En matière de financement, l’ONU demande à de « nouveaux contributeurs » de faire des offres. Elle précise cependant que certains frais de la force seront pris en charge : les frais d’équipement personnels, les frais de lutte contre les engins explosifs, le soutien médical de niveau 2. Seul le matériel fourni par les pays fournisseurs de contingents et considéré comme leur appartenant sera remboursé, les équipements donnés ou prêtés aux Etats contributeurs, à l’AMISOM, à l’Union africaine ou qui reste la propriété du donateur, ne pourront pas être remboursés.

Lire également : L’UE continuera de soutenir les efforts de l’AMISOM. Mais pas toute seule

Pour télécharger la résolution « Somalie », voir Docs de B2

Source: http://www.bruxelles2.eu/zones/somalie-ouganda/lonu-renforce-les-moyens-de-lamisom.html

Un ambassadeur permanent de l’UE bientôt à Mogadiscio ?

fév 23, 2012


Les Européens étudient l’ouverture d’une délégation permanente de l’Union européenne à Mogadiscio (Somalie). Actuellement, l’ambassadeur de l’UE est domicilié à Nairobi (Kenya), même s’il fait de réguliers séjours dans la capitale somalienne. Les Européens envisagent des possibilités de travailler en commun avec des pays de l’UE – comme les Britanniques – qui ont déjà annoncé leur retour dans la capitale somalienne. Tout est question de sécurité. L’ambassade serait située dans la zone sécurisée de la capitale somalienne, où des agents de l’UE sont déjà (ou seront bientôt) présents. Et il faudra aussi assurer la sécurité de déplacement des diplomates européens dans la ville. Actuellement quand déplacement il y a, ceux-ci sont assurés par l’Amisom – la force de paix de l’Union africaine – qui mobilise pour ce faire plusieurs véhicules blindés.

Source: http://www.bruxelles2.eu/zones/somalie-ouganda/un-ambassadeur-permanent-de-lue-bientot-a-mogadiscio.html

L’opération Atalanta prolongée jusqu’à 2014. Possible extension aux plages




camp de pirates au Puntland (crédit : Eunavfor)

Les ministres des Affaires étrangères devraient entériner, lundi (27 février), la prolongation de l’opération anti-piraterie Eunavfor Atalanta pour deux ans supplémentaires, jusqu’à décembre 2014. Cette décision a été discutée au dernier Comité politique et de sécurité, mardi (21 février). Et nul n’y a fait objection. C’est d’ailleurs le président de la Commission européenne, José-Manuel Barroso, qui a, le premier, confirmé officiellement cette nouvelle lors de sa rencontre hier avec le premier ministre somalien Abdiweli Mohamed Ali. « Une opération qui a prouvé son succès pour combattre la piraterie » a-t-il ajouté devant la presse. NB : Un petit crochepied au passage aux règles institutionnelles qui illustre bien la faiblesse de la Haute représentante actuelle.

Key town recaptured from Somalia’s al-Shabab

February 22, 2012
Source: AlJazeera


http://nazret.com/blog/media/blogs/new/ethiopian_troops_pickup.jpgEthiopian and Somali troops have captured the strategic Somali city of Baidoa from al-Qaeda-linked al-Shabab fighters, who vowed to avenge the loss.
Baidoa, 250km northeast of the capital Mogadishu, is one of the main bases of the anti-government group, and Wednesday’s capture deals a major blow to the fighters, who control large parts of southern and central Somalia.

“We have taken control of Baidoa without a single shot, it is a great day for the people who are now welcoming us warmly,” said Muhidin Ali, a Somali government military commander in Baidoa.

“We are at the centre now and moving towards every corners of the town, to ensure that we are in full control,” Ali added. “The enemy fled the city before our army has reached the town empty.”

Sporadic shooting was reported on the outskirts of the town, but residents said the city was largely calm.

Kenya blames Somali militants for food crisis

February 22, 2012
Source: SAPA/AP/IOL News

iol news afr Somalia Kenya feb 22
AP A Somali government soldier, center-left, rides on
the front of a vehicle shared with Kenyan army
soldiers in Tabda, inside Somalia.
An 80-year-old Somali woman fondly recalled her younger days. There was peace in Somalia then, and people in the town of Tabda in the arid scrublands of the country’s south did not rely on the mercy of others for food.

Khadra Muhamud Aden says food supplies to the area are running low because fighting between Kenyan troops and the al-Qaeda-affiliated Somali militant group al-Shabab is blocking food from both the Kenyan border and the Somali port of Kismayo.

Officials said Somalia’s south is now in the beginning stages of a humanitarian crisis because its residents are not getting the needed supplies, and they urged more relief agencies to step in.

“We want the al-Shabab out of here for good. Life used to be so good. We used to have peace, could sleep at night. Now every day there are gunshots at night. Now when you sleep with fear because al-Shabab can come into your home and kill you,” Aden said

Somalia’s fearsome pirates: unbeaten but under pressure

February 22, 2012
Source: AFP


Somali pirate attacks cost the world nearly $7 billion in 2011, according to the 'Oceans Beyond Piracy' monitoring group (AFP/File, Mohamed Dahir)

Foreign navies and armed guards on boats have badly dented the cutthroat capabilities of marauding Somali pirates, but ending the scourge requires land-based solutions, analysts warn.

Somalia's pirates remain a fearsome force prowling far across the Indian Ocean seizing ships for ransom, costing the world billions of dollars each year and now branching out to increasing land-based attacks.

"Success rates have plummeted, and pirates have a hard time capturing ships," said Stig Jarle Hansen, a Norwegian academic and Somalia expert, noting increased assaults by foreign navies on vessels used as pirate "motherships."

One reason for the decline in successful attacks has been the increased use by shipping of armed guards and other security measures, said J. Peter Pham, of the Atlantic Council think tank.
"Most of the credit actually belongs to the shipping industry... whose adoption of defensive "best practices" and increased deployment of private armed security has effectively hardened vessels against seizure," Pham said.

But as successful attacks decline, ransom prices have risen: the average pay climbed to $5 million in 2011 from $4 million in 2010, according to the US-based Oceans Beyond Piracy monitoring group.
Somali attacks cost the world nearly $7 billion in 2011, including more than $2 billion for military operations, armed guards and equipment to protect ships, the group estimated in a report earlier this month.

Multiple pirate gangs hold a grim trophy haul of at least 34 vessels and over 400 hostages, according to the monitoring group Ecoterra, many seized by the use of small skiffs, grappling hooks and rocket-propelled grenades.

However, while such "aggressive levels" of foreign naval patrols have thwarted attacks, such tactics provide no long-term solution, said Rashid Abdi, a long-time Somalia expert.

"There has been a significant scaling up of these naval operations, but that in itself is no comfort," said Abdi.

"The counter-piracy naval patrols in Somalia may just be simply displacing the problem."

With warships only stopping individual attacks, analysts say that a land-based solution is required to provide impoverished communities with a reason not to resort to piracy.

"The solution is still onshore, especially to build up Puntland," Hansen said, referring to Somalia's semi-autonomous northern region, where many pirate gangs are based.

Ransom cash is funneled to Puntland's cities of Garowe and Bosasso with little long-term benefit for the coastal communities who carry out the attacks, Britain's Chatham House think tank said in January.

Efforts should be made therefore to approach coastal communities to "offer them an alternative that brings them far greater benefits than hosting pirates does," Anja Shortland wrote in the report.

The impact of piracy remains huge, and finding solutions to end the menace was a key driver behind Britain's decision to mobilise international players at a February 23 London conference on Somalia.
"If I were a Somali I would thank Allah for the pirates," wrote Richard Dowden, the director of Britain's Royal African Society, arguing that the world had ignored Somalia for two decades as "civil wars destroyed the country."

"But the seizure of more than 200 ships by kids with guns in small craft has changed all that," Dowden added in a recent paper, noting a recent upsurge in international calls to end the anarchy.

However, pressure at sea means the opportunistic bandits are also branching out to land-based kidnapping, including eyeing potential targets in neighbouring Ethiopia, or aid workers in Somalia's anarchic capital Mogadishu, Hansen said.

"The pirate groups have relocated to the hinterland -- now they are kidnapping foreigners for ransom," said Abdi.

Kidnapping individuals may be an easier target than a merchant vessel bristling with guns and protected by warships, but have still proved troublesome targets for the bandits.

Reports suggest pirates have tightened security after a US Special Forces raid last month rescued two aid workers -- an American and a Dane -- and killed all nine kidnappers who had held them hostage for three months.

Several Western hostages seized on land are believed held by pirates, either kidnapped directly or sold on later to the pirates by other armed gangs.

They include a British tourist and two Spanish aid workers kidnapped in neighbouring Kenya, as well as an American writer seized in central Somalia.

Ending the problem cannot be done by a simple quick fix plan, however.

"We have to look for a comprehensive solution," warned Abdi.

By Peter Martell

US Marines move in to secure the perimeter around Mogadishu airport and sea port 01 March 1995



US Marines move in to secure the perimeter around Mogadishu airport and sea port 01 March 1995 to prevent Somalis from looting items behind by departing UN peacekeepers. US troops landed in Somalia late 28 February as part of Operation United Shield to help the withdrawals of UN troops from Somalia.



US Marines move in to secure the perimeter around Mogadishu airport and sea port 01 March 1995 to prevent Somalis from looting items behind by departing UN peacekeepers. US troops landed in Somalia late 28 February as part of Operation United Shield to help the withdrawals of UN troops from Somalia.



Dormira jamais

" Tout est près. Les pires conditions matérielles sont excellentes. Les bois sont blancs ou noirs. On ne dormira jamais." André Breton, Manifeste du surréalisme, 1924.

La Somalie n’existe plus, entretien avec Matteo Guglielmo.

Créé en 2005 par le think tank américain Fund for peace, le Failed States Index -index des états déliquescents- classe depuis quatre ans la Somalie comme le pays le plus sinistré de la planète, assez loin, par exemple, devant l’Afghanistan ou l’Irak. Ses voisins immédiats, fragilisés par la famine apparue au printemps 2011, présentent tous des situations à risque. C’est le cas notamment de  l’Éthiopie et de l’Érythrée, les deux autres anciennes colonies italiennes dans la Corne de l’Afrique. Si la situation n’est guère enviable au Yémen, vingt mille personnes -essentiellement des Somaliens et des Éthiopiens- rejoignent chaque année ces côtes sur des navires clandestins -on estime qu’un sur dix meurent durant la traversée. Dans un pays où l’ONU fait son retour en janvier 2012 après dix-sept années d’absence, l’approximation est la règle. Selon les estimations des agences d’aide internationale, la population serait de dix millions d’habitants, dont presque la moitié aurait été menacée par la dernière crise alimentaire.

Pour autant, aux yeux de la presse occidentale, l’actualité du pays se concentre sur trois thèmes: la piraterie dans le Golfe d’Aden qui menace les approvisionnements en pétrole et la circulation des navires occidentaux, obligeant au maintien d’une force navale importante, l’immigration largement médiatisée suite à la mort de plusieurs milliers de clandestins en Méditerranée, et la «menace» terroriste liée aux milices islamistes d’Al-Shabbaab, dont le pouvoir semble aujourd’hui largement contesté.

Matteo Guglielmo est un jeune chercheur de l’Université de Naples «l’Orientale», la plus ancienne école de ce type en Europe. Il a consacré en 2008 un livre aux «raisons historiques du conflit» en Somalie, et prépare un deuxième ouvrage sur la géopolitique de la Corne de l’Afrique. Il anime par ailleurs le site insidehoa, entièrement consacré aux événements politique de cette région du monde. Il est un des éléments les plus brillants d’une jeune génération qui réactive en Italie le champ des études postcoloniales, sur les traces d’un pionnier admiré, Angelo del Boca.

Olivier Favier Au Moyen Âge et à l’époque moderne, Mogadiscio est une ville arabisée, un lieu d’échange important entre Orient et Occident. Les premiers Européens à aborder ses côtes sont les Portugais. Dans les années 1880, la Somalie devient, après l’Érythrée, le second territoire que l’Italie, dernière des puissances coloniales européennes, désire acquérir en Afrique. La Somalie est sous protectorat depuis 1889, elle devient colonie en 1905, avant d’être intégrée dans l’Afrique Orientale Italienne de 1936 à 1941. Quels changements apparaissent dans le pays durant l’époque coloniale?

Matteo Guglielmo La présence italienne en Somalie peut se mesurer de deux manières, du point de vue physique (infrastructures, communauté italienne présente dans le pays, etc.) et du point de vue socioculturel. Dans un cas comme dans l’autre, l’impact italien est plutôt limité, même si les conséquences de la colonisation sont nombreuses et graves. Comme rapport entre colonisateurs et colonisés, et donc entre dominants et dominés, les relations entre les Italiens et les Somaliens sont toujours limitées au “strict nécessaire”, et les autochtones n’assument jamais de rôles à responsabilité dans l’administration coloniale. Il suffit de se rappeler que les Somaliens n’ont pas le droit de poursuivre leurs études au-delà du cours élémentaire, marque d’une volonté italienne précise de maintenir la population dans un état d’assujettissement total. La présence italienne est très différente entre le centre et la périphérie. Par exemple à Mogadiscio et dans les plus grandes bourgades du centre et du sud, la communauté italienne est plus présente, et l’administration coloniale gère directement le territoire. Il en va autrement dans l’arrière-pays et dans les régions plus périphériques, où le contrôle du territoire est insuffisant ou confié aux chefs locaux qui agissent comme des intermédiaires entre les autochtones et l’administration.

La Somalie est la plus pauvre des colonies italiennes, aussi parce qu’exception faite des régions situées entre les fleuves Jubba et Shabele, où est introduite une forme d’exploitation agricole, on fait bien peu pour organiser de véritables appareils de production. La Somalie a servi tout au plus aux Italiens de point d’ancrage à la conquête de l’Éthiopie de 1936, et l’importance stratégique réelle du territoire se limite au point de vue géopolitique. L’introduction des lois raciales en 1939 établit aussi dans les colonies un régime d’apartheid, mais elles étaient présentes de manière plus informelle bien avant leur approbation officielle. En Italie, bien peu de gens sont au courant de ce qui se passait dans les colonies, à cause aussi de la totale absence de programmes ou de bourses d’étude accordés par le gouvernement italien aux Somaliens, aux Éthiopiens et aux Érythréens. L’absence de communauté somalienne présente en Italie cache en quelque sorte l’existence même des colonies à l’opinion publique italienne. Et c’est pour cela que, une fois l’expérience terminée en 1941, il n’est pas particulièrement difficile pour la politique italienne d’oublier l’existence et de cacher cet inconfortable passé colonial. La récupération de la mémoire coloniale est le premier défi que doit affronter l’Italie d’aujourd’hui, pour commencer à débattre réellement sur son passé, mais aussi pour affronter les défis du futur.


L'invasion de l'Éthiopie en 1935 se fait sur deux fronts, depuis l'Érythrée et la Somalie. L'Empire est proclamé le 9 mai 1936, avec la création de l'Afrique Orientale Italienne. Le consensus est à son comble autour du fascisme et du Duce qui a donné à l'Italie sa "place au soleil". La violence de la campagne préfigure pourtant la guerre totale qui éclate en Europe trois ans plus tard.

O. F.  Placé de nouveau en 1949 sous contrôle italien par mandat des Nations Unies, la Somalie devient indépendante en 1960. Avec le Cameroun, c’est le seul pays d’Afrique subsaharienne composé de territoires ayant appartenu à deux puissances coloniales, le Somaliland britannique et la Somalie italienne. La côte française des Somalis, devenu un temps Territoire français des Afars et des Issas, n’obtiendra son indépendance qu’en 1977, sous le nom de Djibouti. Le drapeau somalien adopté dès 1954 est une étoile blanche à cinq branches, symbolisant les cinq zones où vivent les Somalis : la Somalie britannique, la Somalie italienne, la Somalie française (Djibouti), l’Ogaden (Éthiopie) et le nord du Kenya. Le fond bleu ciel est un hommage aux Nations Unies qui ont permis l’indépendance. L’hymne sans parole est une composition reprise de Giuseppe Blanc, auteur de la plupart des hymnes fascistes italiens. Par-delà l’anecdote, comment la Somalie s’ouvre-t-elle à l’expérience démocratique, et comment gère-t-elle dans un premier temps les rapports avec les anciennes puissances coloniales, les anciennes colonies qui l’entourent? Le pays a-t-il d’emblée le sentiment d’une unité incomplète?

M.G. Disons que l’indépendance somalienne fut apparemment « sans douleur », puisque confiée par un mandat précis de l’Assemblée des Nations Unies à l’Italie, cas du reste unique dans l’histoire de l’Afrique subsaharienne(1). Toutefois, c’est justement cette indépendance gérée « par le haut » qui deviendra un fort élément de déstabilisation, tant national que régional. Les premiers problèmes relatifs à l’indépendance font leur apparition entre 1949 et 1953, avec le passage à l’Éthiopie de l’Ogaden, du Haud et des Territoires réservés (une bande de terre à la frontière entre l’ex-Somalie britannique et l’Éthiopie). Ces terres sont habitées par des Somaliens, et sous contrôle italien ou alors, jusqu’en 1941, elles sont incluses dans une unique sous-administration qui regroupent ces populations d’ethnie somalienne de l’Afrique Orientale Italienne. La déception des Somaliens, suite au passage des terres revendiquées à l’Éthiopie, où  l’empereur Hailé Sélassié a été entretemps restauré, est énorme et profonde. La Grande-Bretagne a plusieurs fois laissé entendre sa volonté de créer une « grande Somalie », mais la nécessité de préserver les rapports avec le Kenya, qui obtiendra son indépendance seulement en 1963, et avec l’Éthiopie, considérée aussi par les États-Unis comme le pilier du système d’alliances occidentales dans la Corne de l’Afrique, porte les acteurs internationaux à sacrifier les attentes somaliennes, semant de fait les premières graines de la crise qui éclate dans la région quelques années plus tard. C’est là un des nombreux exemples historiques qui expliquent en partie les crises et les rivalités présentes actuellement dans la Corne de l’Afrique.

Les caractéristiques des conflits régionaux se retrouvent toutes dans l’histoire de cette région, et en particulier dans celle de la Somalie. La crise qui bouleverse le pays est marquée encore aujourd’hui par un caractère pluridimensionnel marqué, où les facteurs locaux, régionaux et globaux s’entremêlent, s’enflammant et s’alimentant mutuellement. Et c’est pour cette raison que le problème somalien ne naît pas tant d’une unité inaccomplie, que d’un processus d’autodétermination dirigé de l’extérieur et avenu de manière trop «indirecte», sans réel détachement -même violent- de l’expérience coloniale. Pour une grande partie des pays africains, les luttes anticoloniales sont importantes, mais si nous regardons la décolonisation somalienne, nous découvrons que celle-là a été plutôt atypique par rapport au reste du continent. Peut-être que bien des problèmes somaliens viennent précisément de là.


Mohamed Siad Barre (1911-1995), en médaillon sur cette image de propagande, dirige l'armée somalienne lorsqu'il s'empare du pouvoir en 1969. Après sa chute en 1991, il trouve refuge à Nairobi en 1992, puis à Lagos où il meurt en 1995.

O. F. En 1969, l’année du coup d’état du colonel Khadafi en Libye -une autre ancienne colonie italienne-, le général Mohamed Siad Barre s’empare du pouvoir en Somalie. Il le conserve sans trêve jusqu’en 1991, année où l’Érythrée devient indépendante après une guerre d’indépendance de trente ans contre l’Éthiopie. Dans cette dernière, le Négus Halié Sélassié est renversé par une junte militaire en 1974, qui met comme en Somalie le pays sous l’influence soviétique. Mais la guerre de 1977, qui oppose l’Éthiopie à la Somalie pour la conquête de l’Ogaden, oblige Mogadiscio à rompre avec l’Union Soviétique pour se rapprocher des États-Unis. Comment, derrière la mainmise d’un parti unique et la toute puissance d’un état militaire, se mettent en place les ferments d’une explosion de l’identité politique somalienne?

M.G. Le coup d’état militaire du 21 octobre 1969 marque un tournant décisif pour la Somalie. Il faut cependant souligner que l’inspiration au modèle marxiste-léniniste du régime de Siad Barre n’est qu’apparente, quand les intérêts poursuivis par le gouvernement somalien sont tout autres. Les rapports avec l’Union Soviétique précèdent la montée au pouvoir de Barre. Ils remontent à 1964, année du premier conflit somalo-éthiopien en Ogaden, quand le gouvernement somalien -ne parvenant pas à obtenir des fournitures militaires des États-Unis et de l’Italie- obtient du Kremlin un accord de coopération économique et militaire.
Siad Barre, tout en renforçant l’alignement sur le bloc socialiste, ne néglige jamais les liens avec quelques acteurs occidentaux. Les relations avec l’Italie demeurent plutôt solides, tandis qu’en 1974, grâce à l’adhésion à la Ligue Arabe, le gouvernement somalien commence à entretenir aussi d’excellents rapports avec les pays arabes.

Ce n’est pas tant à travers le parti unique que Siad Barre essaie de donner de l’essor au nationalisme somalien, mais plutôt à travers quelques campagnes politiques, comme celles anti-tribales de l’Ololeh, qui littéralement signifie « brûler ». Pour Siad Barre,  forger une identité nationale somalienne revient à réduire en cendres les liens claniques qui rendaient la société divisée et trop fragmentaire. Le rêve d’une « grande Somalie » se brise dans l’Ogaden. Pour soutenir les activités de guerre on mobilise des ressources considérables. En 1978, suite à la défaite face à une Éthiopie soutenue par l’aide militaire soviétique et cubaine, la Somalie se trouve privée de ressources économiques et avec un flux démesuré de réfugiés provenant des zones en guerre. En cette période, non seulement l’état et les institutions commencent à s’effriter, mais aussi le rêve nationaliste que pendant des années le régime de Barre s’efforce de suivre afin de dominer l’ennemi historique éthiopien et de préserver son pouvoir à l’intérieur du pays.

Dans les années 1980, la Somalie glisse dans un lent et constant déclin , qui mène la junte militaire à augmenter la répression vers les mouvements naissants d’opposition armée à Siad Barre, et à se transformer elle-même en «faction» clanique.

L’effondrement de l’état somalien de janvier 1991 a ainsi des racines profondes. Ce ne sont pas seulement les institutions d’un état qui s’effondrent, mais aussi la société elle-même, divisée désormais selon des lignes claniques. Le rôle du clan (qabiil en somali) est important pour comprendre les caractéristiques de la guerre civile qui jaillit de l’effondrement de l’état. Mais il est peut-être bien plus déterminant de saisir comment le conflit a changé le rôle des liens claniques.


Une vue aérienne de Mogadiscio, plongée dans la guerre civile depuis 1991.

O. F. En 1992, les États-Unis lancent l’opération Restore Hope. Les 3 et 4 octobre 1993, une mission de routine pour capturer le tristement célèbre seigneur de guerre Mohamed Farah Aidid tourne au cauchemar. Un millier de Somaliens, pour la plupart des civils, sont tués pendant les combats, mais l’opinion américaine ne retient que la perte de 18 soldats américains. Les forces de l’ONU prennent le relais jusqu’en 1995, puis le pays s’enfonce dans le chaos. Le Somaliland proclame son indépendance en 1991, et le Puntland son autonomie en 1998. Depuis 2006, la guerre civile a repris de plus bel alors que se multiplient les interventions extérieures, éthiopienne d’abord, puis ougandaise sous mandat de l’Union africaine, kenyane aujourd’hui, une première dans l’histoire étonnamment pacifique de ce pays. À cela s’ajoute une famine qui a fait 30 000 morts pour la seule année 2011.
Si la communauté internationale refait son apparition, force est de constater que les convoitises économiques et les services secrets n’ont jamais totalement déserté les lieux. En quoi les enjeux économiques et politiques peuvent-ils ralentir ou favoriser aujourd’hui une restructuration du pays?

M.G. La Somalie aujourd’hui n’existe pas. Ou mieux, sur la carte, il y a un gouvernement et un drapeau, mais le territoire somalien est fragmenté en différentes réalités d’administration et de pouvoir. La crise somalienne est un problème pour beaucoup, la croissance des mouvements fondamentalistes comme al-Shabaab et l’augmentation des attaques des pirates au large des côtes de la Somalie au centre et au nord sont toutefois des questions qui paraissent plus préoccupantes pour «nous» que pour «eux».

La question est bien celle des intérêts que poursuivent les acteurs internationaux, et en partie aussi les gouvernements régionaux intervenus militairement en Somalie. Ces intérêts ne correspondent pas toujours aux besoins du pays, mais apparaissent pour la plupart conditionnés par la satisfaction des stratégies occidentales. La guerre contre le terrorisme, la montée de la piraterie et de la famine, qui a connu un sommet l’été dernier, sont seulement les résultats de la crise, et non la cause.

Les armes n’ont jamais été une solution, pas plus en Somalie que dans d’autres points chauds du globe, comme l’Afghanistan ou l’Irak. Mais peut-être que maintenir la Somalie dans un état de conflit permanent, dans un entre-deux entre la paix et la guerre, est utile pour beaucoup de gens, et pas seulement pour certains acteurs régionaux, qui préfèrent un pays faible et sous contrôle, mais aussi pour quelques filières globales de la criminalité organisée, qui considèrent le territoire somalien comme un énorme duty-free où l’on peut décharger les « péchés » de l’occident, comme les déchets toxiques(2). Il y a eu des enquêtes sur ce point, mais aucune n’est jamais parvenue à mettre à nu les complicités des états souverains. Les journalistes qui ont essayé, comme Ilaria Alpi, ont été assassinés.

La Somalie continue d’être un trou noir, mais la communauté internationale ne peut se mettre à la place des Somaliens. Ce sont eux qui doivent choisir le meilleur moyen de sortir du tunnel de l’instabilité et de l’insécurité.


La journaliste de télévision Ilaria Alpi et le cadreur Miran Hrovatin sont assassinés le 20 mars 1994 alors qu'ils enquêtent sur un trafic international de déchets toxiques impliquant l'Italie. L'affaire n’a jamais été élucidée. Le prix Ilaria-Alpi est décerné chaque année depuis 1995, en l'honneur de journalistes qui n’hésitent pas à mettre leur vie en jeu pour la liberté de la presse.

O.F. Au-delà des peurs occidentales sur l’immigration, quelle est l’importance de la diaspora somalienne? Comment se répartit-elle et trouve-t-elle les moyens de s’organiser? Quelle fonction occupent les intellectuels dans le débat international? En quoi le lien avec l’Italie, politiquement ou culturellement, joue-t-il ou pourrait-il encore jouer un rôle?

M.G. La diaspora aujourd’hui joue un rôle déterminant. Une partie de la vie économique du pays dépend de la communauté résidente à l’étranger. Pour imaginer ce que signifie l’impact de la diaspora somalienne il suffit de rappeler que sur une population estimée à 10 millions, environ un million vit et travaille à l’étranger. Malheureusement le conflit a eu de fortes répercussions aussi à l’intérieur de la communauté somalienne à l’étranger.

Les principales critiques portent sur la méfiance réciproque, les rivalités claniques, les conflits politiques et intergénérationnels. Même les intellectuels tombent souvent dans la logique d’opposition qui caractérise la situation somalienne, et beaucoup parmi les plus sages ont préféré se retirer de la vie politique et concentrer leurs activités sur d’autres questions.

La diaspora somalienne en Italie est l’une des plus historiques, même si ces dernières années son rôle demeure marginal, tant politiquement que quantitativement. Dans les années 1990, de nombreux Somaliens fuyant la guerre ont trouvé refuge en Italie, mais le manque de travail -surtout pour les plus jeunes- a rendu notre pays moins attrayant. C’est aussi à cause de cet état de fait que les rapports italo-somaliens se distendent, rapports dont la sauvegarde -malheureusement- est beaucoup plus chère au cœur des Somaliens que des Italiens.


Cristina Ali Farah, italo-somalienne, est l'auteure du roman Madre piccola, publié en Italie en 2007 et traduit depuis en anglais. C'est l'une des représentantes majeures de la littérature de l'immigration en Italie, avec l'italo-éthiopienne Gabriella Ghermandi. Source: Flickr / Lettera27.

Entretien traduit de l’italien par Olivier Favier.
Pour aller plus loin:
Quelques livres en français:
  • Nurudin Farah, Hier, Demain, Le Serpent à Plumes, 2001.
  • Dinaw Mengestu, Les belles choses que porte le ciel, Albin Michel, 2007.
Quelques livres en italien:
  • Matteo Guglielmo, Somalia. Le ragioni storiche di un conflitto, Altravista, 2008. Voir son site.
  • Daniele Comberiati, La quarta sponda, Caravan Edizioni, Rome, 2010. Recueil d’entretiens sur les auteures italophones liées à la Corne de l’Afrique (Éthiopie, Somalie, Érythrée).
  • Cristina Ali Farah, Madre piccola, Roma, Frassinelli, 2007.
  • Angelo Del Boca, Italiani in Africa Orientale: Dall’Unità alla Marcia su Roma, Bari, Laterza, 1985.
  • Angelo Del Boca, Italiani in Africa Orientale: La conquista dell’Impero, Bari, Laterza, 1985.
  • Angelo Del Boca, Italiani in Africa Orientale: La caduta dell’Impero, Laterza, Bari, 1986.
  • Angelo Del Boca, Una sconfitta dell’intelligenza. Italia e Somalia. Bari, Laterza, 1993.

  1. Au Cameroun, ancienne colonie allemande, confiée à la France et à la Grande-Bretagne par la Société des Nations puis l’ONU, la décolonisation fut menée par les Français de manière tout aussi désastreuse et dans une totale indifférence de l’opinion publique en métropole. Voir sur ce point mon entretien avec Gaelle Le Roy, Il ne s’est rien passé au Cameroun. []
  2. Voir à ce propos mon entretien avec le photographe Pascal Maitre. []