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Réglements de compte à Kismayo après la fuite des shebab

Vue du port de Kismayo, en Somalie

Vendredi 12 octobre 2012

Le grand port de Kismayo, dans le sud de la Somalie, était livré dimanche aux règlements de compte, dans le vide de pouvoir créé par la fuite des islamistes shebab, tandis que les soldats somaliens et kényans qui encerclent la ville n'y ont toujours pas pénétré, ont rapporté plusieurs témoins.
Les shebab, un mouvement insurrectionnel intégré à Al-Qaïda, ont fui dans la nuit de vendredi à samedi Kismayo, qu'ils contrôlaient depuis quatre ans, face à l'assaut imminent de soldats kényans et somaliens qui avaient débarqué vingt quatre heures plus tôt aux abords du port.
 
Depuis leur départ, au moins trois civils, dont un chef traditionnel, ont été tués dans ce qui
apparait comme des règlements de compte, ont rapporté des habitants interrogés par téléphone depuis Mogadiscio.
 
Alors que les shebab ont menacé régulièrement de mener des représailles sur le sol kényan face à l'avancée de l'armée kényane en Somalie, un attentat non revendiqué a tué un enfant et blessé neuf autres dimanche dans une église de la périphérie de Nairobi, ont rapporté des témoins sur place.
L'armée kényane a revendiqué avoir mené des raids sur Kismayo contre des positions shebab, dans lesquels ont été tués deux chefs du mouvement islamiste selon elle.

Un contingent de l'armée kényane est entré en octobre dernier en Somalie pour contribuer à neutraliser les islamistes shebab, et il a depuis été intégré au sein d'une force de l'Union africaine en Somalie (Amisom).
 
L'abandon de Kismayo consacre une série de revers militaires accumulés depuis un an par le mouvement islamiste lié à al-Qaïda.
 
Les shebab, qui combattent depuis 2007 les fragiles autorités somaliennes soutenues par la communauté internationale, perdent avec Kismayo leur poumon économique -- via notamment l'exportation de charbon de bois -- et leur principal moyen de se faire livrer des armes depuis l'Océan indien.

Source : AFP