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Attentat à Mogadiscio : les chebab accusés

Le Monde.fr |

"L'attentat contre moi et d'autres responsables gouvernementaux était la dernière ruade d'un cheval à l'agonie", affirme Abdiweli Mohamed Ali.

L'attentat contre moi et d'autres responsables gouvernementaux était la dernière ruade d'un cheval à l'agonie", affirme Abdiweli Mohamed Ali. | AFP/MUSTAFA ABDI


Le premier ministre somalien pense qu'il a été la cible d'un attentat à Mogadiscio mercredi 4 avril. "L'attentat contre moi et d'autres responsables gouvernementaux était la dernière ruade d'un cheval à l'agonie", affirme Abdiweli Mohamed Ali dans un entretien à l'Agence France-Presse.

Quatre personnes, dont deux des plus importants responsables sportifs du pays, ont été tués mercredi dans un attentat-suicide, dans lequel a également été tuée la kamikaze, une jeune femme, selon des témoins sur place et des sources officielles.

Les islamistes chebab, en lutte depuis des années contre le fragile gouvernement de transition somalien soutenu par la communauté internationale, ont revendiqué l'attaque et assuré qu'ils avaient placé une bombe dans le Théâtre national de Mogadiscio. L'explosion est survenue alors que le premier ministre venait de prendre la parole dans cette salle fermée pendant vingt ans en raison de la guerre civile dans le pays, rouverte le mois dernier.

M. Ali a assuré qu'il "ne se laisserai[t] pas intimider" et que "dans quelques mois les islamistes seraient chassés du pays". "Les chebab sont à l'agonie, ils perdent la plupart de leurs bastions et ils sont affaiblis tant moralement que militairement", estime le premier ministre. "L'acte terroriste lâche dans lequel une jeune fille somalienne a été utilisée mercredi illustre l'état de dépression de cette organisation", ajoute M. Ali.

Militaires en faction devant le Théâtre national de Somalie, à Mogadiscio, le 5 avril 2012.
Militaires en faction devant le Théâtre national de Somalie, à Mogadiscio, le 5 avril 2012. | REUTERS/FEISAL OMAR

 


Sous la pression d'une force de l'Union africaine, l'Amisom, les chebab ont été contraints l'an dernier d'abandonner Mogadiscio. Face à l'avancée des soldats envoyés à la fin de 2011 par le Kenya et l'Ethiopie, ils ont perdu la plupart de leurs bastions dans le sud et dans le centre de la Somalie, à l'exception notable du port de Kismayo. Ils ont cependant mené une série d'attentats à Mogadiscio et plusieurs contre-offensives dans le sud et dans le centre du pays.

Sur la politique intérieure, M. Ali est resté évasif quant à son éventuelle intention de briguer la présidence du pays à l'expiration des actuelles institutions de transition, prévue le 20 août. "Nous devons avant tout assurer le bien-être de la Somalie, et toute ambition personnelle doit rester secondaire. Je peux prétendre à n'importe quel poste, c'est Dieu qui décidera en dernier ressort", a-t-il commenté. Mais l'entourage du premier ministre, un Somalien issu de la diaspora américaine, a laissé entendre que ce dernier comptait briguer la présidence, alors que le chef de l'Etat actuel, Sharif Cheikh Ahmed, issu du mouvement islamiste, devrait être candidat à sa succession.

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