Des soldats du gouvernement de transition somalien (TFG) se préparent à monter au front le 20 janvier 2012 à Mogadiscio. Mohamed Abdiwahab afp.com
MOGADISCIO - Le gouvernement de transition somalien (TFG) a affirmé samedi avoir consolidé ses nouvelles prises à Mogadiscio, au lendemain d'une offensive pour repousser encore davantage de la capitale les insurgés islamistes shebab, qui promettent, eux, de nouveaux combats.
"Nos forces ont consolidé les positions prises hier et la situation est calme ce matin, mais la campagne militaire pour éliminer les éléments violents de Mogadiscio continuera," a affirmé un responsable gouvernemental, Abdulahi Mohamed.
"Il y a encore quelques poches de résistance des terroristes mis en échec, ils ont lancé au moins six contre-attaques désespérées la nuit dernière, mais les soldats du TFG et de l'Amisom (force de l'Union africaine qui soutient le gouvernement) les ont repoussés," a-t-il poursuivi.
Les forces progouvernementales somaliennes ont lancé vendredi une offensive d'ampleur pour conquérir les derniers bastions islamistes du nord de Mogadiscio. Même si ses soldats ougandais et burundais ont déjà effectué des percées au delà des limites de la capitale ces derniers mois, l'Amisom a aussi affirmé à cette occasion avoir, pour la première fois, conquis une position hors de Mogadiscio.
Les shebab, qui se revendiquent d'al-Qaïda et ont juré la perte du fragile gouvernement de transition soutenu par la communauté internationale, avaient été contraints de se retirer de la quasi-totalité de leurs positions à Mogadiscio en août. Ils ont depuis multiplié les actes de guérilla dans la ville, dont ils contrôlent toujours les abords.
Selon Abdulahi Mohamed, six soldats somaliens sont morts depuis vendredi à Mogadiscio et 18 autres ont été blessés. Vendredi, un photographe de l'AFP avait indiqué que trois militaires et un fonctionnaire somaliens avaient été tués dans une embuscade contre un convoi amenant des journalistes sur un site réputé conquis ce jour-là dans l'offensive des forces progouvernementales.
Un nouvel étranger kidnappé
Le responsable gouvernemental a également affirmé que l'offensive de vendredi avait fait au moins 22 morts dans les rangs shebab, une information démentie par les insurgés qui affirment s'être retirés de certaines positions pour des raisons tactiques.
"L'ennemi chrétien et leurs alliés, les infidèles soldats somaliens, ont attaqué nos positions sur quatre côtés," a affirmé à des journalistes Sheikh Abdulaziz Abu Musab, un porte-parole shebab. "Ils ont échoué à pénétrer sur trois côtés, mais ont réussi à traverser une route, où ils ont perdu de nombreux soldats, y compris des responsables militaires haut gradés."
"Les combats vont continuer," a-t-il averti.
Selon des témoins, l'Amisom et le TFG ont répliqué par de lourds tirs d'artillerie à l'embuscade menée par les shebab après leur propre offensive vendredi.
"Nous n'avons pas bien dormi la nuit dernière à cause des lourds bombardements," a raconté l'un d'eux, Abdinasir Ahmed. "Il y avait de la lumière partout dans le ciel la nuit dernière". Lui dit avoir vu au moins huit cadavres à la suite des affrontements.
Sous pression à Mogadiscio, les shebab ont également vu ces derniers mois leur emprise sur le sud et le centre de la Somalie fragilisée par une offensive des soldats kényans et une incursion de troupes éthiopiennes. Samedi, Nairobi leur a aussi promis une défaite proche.
La Somalie est sans gouvernement effectif et en état de guerre civile depuis 20 ans.
Ces combats incessants ont aggravé ce que les Nations unies considèrent comme la pire crise humanitaire au monde actuellement : l'ONU estime que la famine touche encore trois provinces et 250.000 personnes en Somalie.
Ces violences font aussi du pays l'un des plus dangereux au monde où travailler pour les étrangers. Ce samedi encore, un ressortissant étranger, dont la nationalité et la profession restaient incertaines, a été enlevé par des miliciens locaux dans la province proclamée semi-autonome de Galmudug (centre), ont affirmé des responsables locaux et des témoins.
© 2012 AFP
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