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Somalie: les islamistes essuient un revers majeur avec la perte de Baïdoa

22/02/12
Source : http://www.lamontagne.fr/france-monde/actualites/a-la-une/international/2012/02/22/somalie-les-islamistes-essuient-un-revers-majeur-avec-la-perte-de-baidoa-188292.html

Les forces pro-gouvernementales somaliennes, appuyées par l'armée éthiopienne, ont annoncé avoir pris mercredi le contrôle de la ville de Baïdoa, bastion des islamistes shebab, sans avoir rencontré de résistance.</br>Credit : Abdurashid Abikar
Les forces pro-gouvernementales somaliennes, appuyées par l'armée éthiopienne,
ont annoncé avoir pris mercredi le contrôle de la ville de Baïdoa, bastion
des islamistes shebab, sans avoir rencontré de résistance.
Credit : Abdurashid Abikar
Les insurgés islamistes shebab ont subi mercredi leur plus grand revers depuis leur retrait de Mogadiscio en août, contraints, sans combattre, de déserter leur bastion de Baïdoa face à l'avancée des troupes éthiopiennes et du gouvernement somalien.
A la veille d'une conférence internationale à Londres sur l'avenir de la Somalie, les forces somaliennes ont annoncé avoir pris le contrôle de cette ville stratégique aux côtés des troupes éthiopiennes, entrées dans le pays en novembre.
"L'une des plus importantes villes du sud-ouest de la Somalie, Baïdoa, vient juste d'être reprise aux shebab", a déclaré depuis la capitale britannique le Premier ministre somalien, Abdiweli Mohamed Ali.

Un peu plus tôt, un responsable militaire somalien, Muhidin Ali, avait précisé que les forces progouvernementales avaient avancé "sans tirer un seul coup de feu", car les shebab ont "fui avant que notre armée atteigne la ville, désertée".
Les islamistes ont confirmé s'être retirés de la localité, située à 250 kilomètres au nord-ouest de Mogadiscio. Mais, comme ils l'avaient déjà affirmé en quittant leurs positions clé dans la capitale, ils ont invoqué des raisons "tactiques".
"La conquête (de Baïdoa ne signifie) pas que l'ennemi pourra profiter de la ville," a lancé Cheik Mohamed Ibrahim, commandant shebab dans le couloir d'Afgoye, assurant que les zones conquises seraient "le tombeau des envahisseurs chrétiens et de leurs milices somaliennes apostates".
Afgoye, à une trentaine de kilomètres seulement de Mogadiscio, voit elle-même actuellement converger les soldats du gouvernement somalien de transition (TFG) appuyés par la force de l'Union africaine en Somalie (Amisom).
Frappée de plein fouet par la famine du début des années 1990, Baïdoa, dans la province de Bay, avait alors été surnommée la "cité de la mort". Elle est aussi la dernière ville somalienne à avoir reçu un président américain, George Bush, venu visiter un orphelinat en janvier 1993 et saluer les troupes américaines alors envoyées en Somalie dans le cadre de l'opération "Restore hope" pour protéger l'aide internationale dans un pays déjà livré à la guerre civile et aux pillages.
Entre 2006 et 2009, Baïdoa a ensuite abrité le Parlement somalien de transition avant de passer aux mains des shebab en 2009. La ville était devenue le principal fief des rebelles dans le sud somalien, avec le port de Kysmayo, poumon économique des insurgés.

L'ONU augmente le plafond de l'Amisom
Depuis l'entrée des troupes kényanes puis éthiopiennes à partir de la mi-octobre, le contrôle par les insurgés du centre et du sud de la Somalie a été sérieusement entamé, dans ce pays livré à la guerre civile depuis la chute du président Mohamed Siad Barre en 1991.
C'est pour tenter de sortir de ce chaos que Londres accueille jeudi une conférence internationale. Aux côtés de responsables somaliens, plus de 40 gouvernements y seront représentés. Sont notamment attendus le Premier ministre éthiopien, Meles Zenawi, le président kényan, Mwai Kibaki, et son homologue ougandais, Yoweri Museveni, dont le pays fournit une large partie du contingent de l'Amisom.
En attendant, le Conseil de sécurité de l'ONU a approuvé mercredi, à l'unanimité, une résolution portant les effectifs de la force de l'Unon africaine en Somalie (Amisom) à un maximum de 17.731 hommes. Elle était jusqu'ici plafonnée à 12.000 soldats et actuellement composée de 9.700 militaires.
Mais analystes et diplomates avertissent que la force seule ne suffira pas à sortir le pays des violences et de l'instabilité.
L'Ethiopie, qui avait déjà engagé une grande offensive en Somalie en 2006, envoyant 30.000 soldats pour renverser un mouvement islamiste qui régnait déjà sur l'essentiel du sud, en a fait l'expérience : son armée avait dû se retirer trois ans plus tard sans avoir pu rétablir un ordre durable, créant même les conditions d'émergence des shebab.

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