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Des tirs font six morts dans un camp de déplacés en Somalie

19 mars 2012

Le campement, situé près du palais présidentiel à Mogadiscio, a été frappé en pleine nuit par des obus de mortier. Les islamistes shebab ont revendiqué les tirs.

Au moins six civils ont été tués dans la nuit de dimanche à lundi par des tirs de mortier contre un camp de déplacés installé près du palais présidentiel, dans la capitale somalienne Mogadiscio, ont rapporté lundi des témoins.
Les insurgés islamistes shebab ont revendiqué cette attaque, mais ils ont assuré que les projectiles avaient atteint la présidence somalienne et ils n'ont pas fait état de victimes civiles dans le camp de déplacés voisin, dans des messages postés sur leur compte twitter.
«Un père, une mère et deux de leurs enfants ont été tués par un tir de mortier contre leur abri, et un autre tir a tué deux autres civils. Nous ne savons même pas d'où ces tirs provenaient», a rapporté un des témoins interrogés par l'AFP, Abdiwahid Mohamed.
«Nous sommes en train d'enterrer les membres de la famille tués dans un cimetière non loin du camp», a ajouté ce témoin interrogé dans la matinée.

Versions contradictoires

Un responsable des services de sécurité gouvernementaux, le colonel Bare Mohamed, a confirmé le décès de «plusieurs civils» du camp de déplacés. «D'après ce que nous savons, il était minuit et les gens dormaient quand les projectiles ont commencé à tomber», a précisé cet officier.
«Au moins six projectiles sont tombés autour du camp et trois à l'intérieur», a rapporté un autre témoin, Muktar Ali. «Outre les morts, sept autres personnes ont été blessées», a-t-il ajouté.
Les islamistes shebab ont de leur côté affirmé qu'«une attaque aux tirs de mortier avait touché à minuit le palais présidentiel», et qu'«au moins cinq (soldats) ougandais et onze membres des milices (somaliennes progouvernementales) avaient été tués».
Ce bilan a été catégoriquement démenti par le porte-parole de la force de l'Union africaine (Amisom) à Mogadiscio, Paddy Ankunda, qui a affirmé à l'AFP que les seules victimes étaient civiles et que les mortiers étaient tombés à 300 mètres du palais présidentiel.
Quelque 185 000 déplacés, selon l'ONU, vivent encore dans des camps de fortune dans Mogadiscio, après avoir fui l'an dernier une sécheresse et une famine qui ont tué plusieurs dizaines de milliers de personnes dans le sud et le centre de la Somalie.
Cette catastrophe humanitaire est survenue sur fond de combats persistants entre les insurgés islamistes shebab, qui contrôlent une bonne partie du sud du pays, et les soldats d'un fragile gouvernement de transition somalien soutenu par la communauté internationale, en particulier par la force de l'Union africaine de 9 700 soldats, quasi-exclusivement ougandais et burundais, cantonnés à Mogadiscio.

(AFP)

http://www.liberation.fr/monde/01012396897-des-tirs-font-six-morts-dans-un-camp-de-deplaces-en-somalie

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