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La conférence de Londres au chevet de la Somalie

22/02/2012

Près de vingt ans après le terrible échec des Etats-Unis et de l'opération Restore Hope (« Restaurer l'espoir »), la Somalie est toujours l'un des « pires drames du continent africain », comparable à celui du Soudan, souligne un diplomate européen. Ce jeudi 23 février, une conférence internationale à Londres qui réunira les représentants de quelque 40 pays et organisations multilatérales, se penche sur le sort de ce pays de la Corne de l'Afrique. Diplomates et experts dressent un tableau relativement sombre de la situation de la Somalie, qui est, selon un rapport publié hier par International Crisis Group, « l'exemple type de l'Etat défaillant ». Certes les soldats de l'Union africaine (Amisom), ougandais et rwandais, ont « libéré » Mogadiscio des shebab. De plus, certains diplomates ont noté un certain retour de la diaspora, comme le Premier ministre Abdiweli Mohamed Ali, qui a également la nationalité américaine. En dépit de ces progrès, les militants islamistes, qui se sont rapprochés récemment d'Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), « continuent à faire sauter des bombes dans la capitale » et l'opération de reconquête ne concerne que Mogadiscio et quelques zones.

L'un des objectifs de la conférence de Londres est de porter les effectifs de l'Amisom de 12.000 à 17.000 soldats en intégrant un contingent kényan et quelques militaires djiboutiens. L'une des interrogations porte aujourd'hui sur le financement de cette force, qui est assuré actuellement pour 300 millions de dollars (226 millions d'euros) par l'ONU. En outre, 130 millions d'euros sont versés par l'Union européenne pour payer les soldes. Un montant qui pourrait être augmenté de 90 millions pour couvrir la hausse des effectifs. L'un des enjeux de la conférence sera de trouver de nouvelles sources de financement, notamment auprès des pays du Golfe. Mais le grand enjeu sera de demander au gouvernement fédéral de transition de s'impliquer plus fortement dans le processus. Le peut-il vraiment ? En tout cas, la piraterie au large de la Somalie est la conséquence de l'instabilité du pays. Or quelque 20.000 navires par an transitent par le golfe d'Aden...
JACQUES HUBERT-RODIER, Les Echos

Source: http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/0201910855342-la-conference-de-londres-au-chevet-de-la-somalie-292680.php

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