Pages

AUX MILITAIRES BURUNDAIS LE COMBAT ET AUTRES PAYS LE COMMANDEMENT EN SOMALIE

Burundi news, le 24/03/2012
Par Gratien Rukindikiza

L'envoi des militaires burundais en Somalie avait soulevé beaucoup de protestations de la part de l'opposition du simple fait que le sujet n'avait pas été évoqué au Parlement. Cet envoi est financé par l'Union Africaine avec des fonds des Européens et Américains. Ce qui était au départ très juteux, une promenade de dollars pour les militaires,  s'est révélé une poudrière à faire des cadavres. Parallèlement, ceux qui connaissaient les dessous de cette intervention ont fait des affaires. Ce sont surtout des dignitaires proches des milieux d'affaires qui ont gagné des dollars dans des livraisons diverses.

Un lourd tribut

Les militaires burundais payent un lourd tribut dans  cette aventure. Ils sont le fer de lance contre les rebelles somaliens. Ce sont les militaires burundais qui ouvrent les voies, qui se battent dans des zones dangereuses. Cela n'empêche pas les militaires burundais de  se bousculer pour être sur la liste des prochains partants vers la Somalie. Le pouvoir burundais pense qu'il peut tenir la communauté internationale par cette présence en Somalie et peut se permettre de violer les droits de l'homme dans l'impunité.

La présence militaire étrangère en Somalie et la nouvelle répartition des postes de commandement de l'AMISOM
La Somalie n'a pas d'armée. Son pouvoir qui était coincé dans l'ancien académie militaire ne contrôlait qu'une petite partie de la ville de Mogadiscio. Grâce aux offensives meurtrières des militaires burundais, le terrain s'est élargi  au delà de la capitale.
Aujourd'hui, il y a sur le terrain somalien 5 200 militaires ougandais, 4 650 militaires burundais. Dans un mois, il y aura 6 660 militaires ougandais, 6 150 militaires burundais, 4 660 militaires kenyans et 1 000 militaires djiboutiens.
Cependant, même si l'Ouganda détient plus de militaires en Somalie plus que le Burundi, ce pays a à son actif moins de combats et de tués sur le terrain que le Burundi.
Les commandants des armées des pays intervenant en Somalie viennent de se partager les postes dans l'Etat Major de l'AMISOM. Le Kenya nouvellement présent dans cette force était présent.
D'une manière générale, celui qui offre plus de troupes sur le terrain de combat et qui s'engage le plus reçoit le poste de  commandement. Le Burundi fait toujours l'exception.

L'Etat Major de l'AMISOM vient d'être  réparti comme suit :
* Chef d'Etat Major de l'AMISOM : Ouganda
* G1; personnel : Ouganda
* G2 ; renseignement militaire : Kenya
* G3 ; opérations militaires : Ouganda
* G4 ; Logistique : Kenya
Et enfin le Burundi
* G5 ; planification : Burundi
* G6 ; communication : Burundi
Cette répartition injuste pour le Burundi ne peut se concevoir sans comprendre comment un pays comme le Burundi a pu l'accepter.

Un chef d'Etat Major de l'Armée burundaise incapable de défendre les intérêts du Burundi
L'honneur d'un pays est défendu par ses fils et filles. Les militaires burundais sur le terrain défendent correctement l'honneur du Burundi qui garde sa fierté depuis Mwezi Gisabo qui a protégé les Burundais de la traite de l'esclavage.
Plusieurs burundais partent en mission en pensant plus aux frais de mission qu'à la mission à accomplir réellement. Combien de fonctionnaires partent à l'étranger en mission et restent à l'hôtel au moment où les autres sont en formation, rencontres etc... Il y en a même qui transforment les missions officielles en mission d'affaires à titre privé.
Le chef d'Etat Major de l'Armée burundaise le général major Godefroid Niyombare représentait le Burundi au cours de cette rencontre qui a eu lieu au début de ce mois de mars 2012. Le général Major Niyombare a le handicap de ne pas bien connaître l'armée burundaise car il n'a connu que les bureaux de l'Etat Major. Il est connu aussi pour des absences inexplicables à son poste dans l'Armée. Il est l'homme qui maintient le système CNDD-FDD dans l'Armée à tel point que l'Armée reste divisée avec les deux casquettes ex FAB et ex FDD.
En acceptant une telle répartition, ce général a failli à sa mission. Il avait de la matière pour s'opposer à une telle répartition. Au minimum, il aurait imposé que les postes de G3, G4 et G2 reviennent au Burundi à défaut du commandement. Le contingent burundais fort de son effectif, de sa combativité et de son ancienneté sur le terrain est relégué aux postes de subalternes dans cet Etat Major.
Le Burundi est un petit pays mais qui a besoin de s'imposer. Il ne doit pas se considérer comme petit dans la cour de la Sous Région. Les dirigeants burundais devraient suivre l'exemple rwandais. La fierté des dirigeants actuels a été remplacée par la cupidité. Le patriotisme, l'honneur national sont des termes qui n'existent plus. Aucun pays ne respectera le Burundi si les dirigeants burundais ne se fassent pas respecter lors de ce genre de rencontres.

Un profil bas pour gagner plus?
Certains analystes militaires burundais pensent que ce profil bas dans la répartition de ces postes de commandement peut cacher un grand coup en préparation au sein de l'Armée burundaise ou du pouvoir. Secrètement, le Burundi cherche des fonds pour acheter des chars, avions de combat, et autres équipements lourds. Ce matériel partirait pour la Somalie en vue d'équiper l'Armée burundaise. Il serait loué en même temps par l'Union Africaine. En clair, l'Union Africaine doit équiper le contingent burundais qui est en Somalie. Le Burundi peut contourner comme le fait l'Ouganda en achetant son matériel et en le faisant louer à celui qui est le financeur du contingent. C'est une opération à gros sous car qui dit un tel achat dit commissions occultes sur l'achat mais aussi sur la maintenance aussi. C'est une question qui divise les dirigeants burundais et l'Armée. Est-ce que c'est parce que la répartition des commissions pose des problèmes ou parce certains pensent déjà aux hélicoptères achetés du temps de Buyoya II qui n'ont jamais décollé?


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire