Pages

Gestion de la crise somalienne : Rawlings propose d’associer les chefs traditionnels

Jerry John Rawlings
Un dossier du 18e sommet de l’Union africaine (UA) qui se tient dimanche et lundi à Addis-Abeba en Ethiopie, la Somalie retrouve progressivement la stabilité, mais pour une atmosphère de confiance durable, l’envoyé spécial de l’UA, Jerry Rawlings, propose d’associer les chefs traditionnels.


Pour l’ancien président ghanéen interrogé samedi par Xinhua, l’influence de ces personnalités importantes n’a pas été suffisamment utilisée pour réaliser les objectifs de paix poursuivis dans ce pays de la corne de l’Afrique en proie à une guerre civile depuis plus 22 ans.
Question : Comment évolue votre mission de rétablissement de la paix en Somalie ?
Réponse : L’armée a pu rétablir une réelle atmosphère de sécurité. C’est mon constat personnel à propos de ce conflit. C’est le travail que nous avions besoin d’accomplir. J’espère que la mobilisation des ressources que nous sollicitons permettre la mise en place des administrations locales, en vue d’assurer la stabilité autant que de garantir aux différentes communautés certains aspects d’autorité. Les gens sont impatients de voir août arriver. C’est pourquoi ils fondent des espoirs dans la conférence de Londres pour qu’elle crée des opportunités dans cette direction. Nous savons que la conférence de Londres renforce les efforts que nous menons.
Mais, je suis aussi impatient au sujet du rendez-vous d’août, parce que nous aurions pu faire mieux pour accomplir la feuille de route qui nous a été confiée, mais je pense que aussi longtemps que nous pourrons nous réjouir de la sécurité qui a été instaurée par les militaires, nous regardons en même temps vers certains chefs traditionnels. Ce sont des acteurs importants. Je ne pense pas que nous leur avons suffisamment accordé la considération nécessaire que nous aurions dû le faire. Sans eux, la paix et la stabilité n’auront pas été possibles. Nous devons utiliser cet avantage pour faire appel à certains d’entre eux pour nous aider à créer une atmosphère de confiance.
Q : Est-ce facile de gérer une telle crise en comptant sur des financements extérieurs ?
R : Il y a beaucoup à faire avec les ressources financières et la communauté internationale fait du mieux qu’elle peut. Nous avons encore de beaucoup de ressources. Mais, j’insiste que nous devrions utiliser de manière efficiente les capacités des gens sur le terrain. Les chefs traditionnels, je ne pense pas que nous utilisons suffisamment leur influence à la mesure de ce qu’ils peuvent nous apporter pour la stabilité recherchée.
Q : Quelle est aujourd’hui la situation humanitaire ?
R : Il y a une amélioration. Mais, nous aurions tort de dormir sur nos lauriers. La situation demeure obscure et préoccupante. J’espère que les milices al Shabab ne sont pas en train de se retirer pour créer des poches d’insécurité inaccessibles à l’intérieur du territoire somalien. Il est bien vrai qu’elles sont toujours armées et que leur capacité de nuisance reste une source d’inquiétude, mais cela ne doit pas nous faire penser que le processus engagé reste long. Nous avons néanmoins besoin encore d’assistance et je sais pas dans quelle mesure nous pourrions faire appel aux entreprises italiennes afin de régler cette crise.
Propos recueillis par Raphaël MVOGO et Liu Fang

Source: http://www.fratmat.info/

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire