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LES PARAS BELGES DESARMENT KISMAYO, Mardi 19 janvier 1993

Les paras-commandos belges engagés dans l'opération «Rendre l'Espoir» en Somalie ont mené lundi matin leur plus importante opération depuis leur arrivée voici près d'un mois, saisissant de nombreuses armes et munitions. Au cours de cette opération «coup de poing», baptisée «Casbah», quelque 150 des 541 militaires belges déployés dans la ville de Kismayo ont bouclé un «quartier chaud» du centre de la ville, où de nombreuses armes étaient stockées selon les informations de la police locale.



Réveillant de nombreux habitants, les soldats des 11e et 13e Compagnies du 1er bataillon parachutiste de Diest, protégés par deux hélicoptères «Alouettes», ont fouillé de fond en comble les maisons et les commerces bordant la place principale de Kismayo.



L'opération s'est soldée par la saisie d'un arsenal composé d'une cinquantaine de fusils et de mitrailleuses de toutes provenances ainsi que de quelque 250 kilos de munitions les plus diverses. Cette action de police, menée en collaboration avec les policiers de la ville récemment réarmés par les Belges, était la première du genre.



Présents à Kismayo depuis le 20 décembre dernier, les troupes belges ont d'abord négocié le retrait des armes lourdes, dont les «technicals». Décrétant ensuite une zone démilitarisée, elles ont établi des barrages aux entrées pour empêcher l'arrivée d'armes. Les paras ont également entamé la confiscation de toutes les armes visibles - sauf celles des gardes de corps des ONG mais pour autant qu'ils possèdent une autorisation et qu'ils soient accompagnés de leur employeur.



L'opération de lundi marque la volonté de poursuivre le désarmement de la seconde ville du pays, l'un des objectifs de la coalition agissant pour le compte des Nations unies, sous commandement américain afin de mettre fin à la guerre civile et à la famine.



Le commandant du contingent, le colonel Marc Jacqmin, a affirmé lundi que ses hommes effectueraient mardi une reconnaissance en direction de la frontière kenyane vers la région «peu sûre» d'Afandou dans la perspective d'un déploiement prochain de troupes. Une trentaine de militaires belges y ont déjà été héliportés par les Américains.



Par ailleurs, les spécialistes du déminage et les hommes du génie parachutistes poursuivent la destruction des 207 tonnes de munitions déjà découvertes.



Contrairement aux Américains, qui ont annoncé qu'ils céderaient le commandement de «Rendre l'Espoir» («Restore Hope») aux Nations unies avant de se retirer, les Belges devraient rester un an en Somalie.



Les forces américaines, dont un premier contingent de 1.170 Marines devait quitter la Somalie ces mardi et mercredi, maintiendront cependant une présence substantielle sur le terrain. (Belga.)

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