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Une présence d’Al Qaida en Somalie ?

En Somalie, l’islam est arrivé dès les VIIème-VIIIème siècles de notre ère, surtout par le contact des marchands arabes. Aujourd’hui, 98 % de la population est musulmane. L’islam somalien se caractérise par la présence de confréries soufies, en particulier la Qaadiriya et l’Ahmediya. Le sunnisme orthodoxe est la norme, avec un clergé en général proche des élites dirigeantes. Il a fallu attendre la guerre civile consécutive à la chute de Siad Barre en 1991 pour voir l’islam véritablement jouer un rôle important en politique. Le mouvement Al-Ittihad, un des principaux groupes armées de la guerre civile somalienne, avait d’ailleurs été mis sur la liste des organisations terroristes par les Etats-Unis en 1998 ; on peut le considérer comme un surgeon des Frères Musulmans. Il avait des liens avérés avec la mouvance Al Qaïda.

Des shebab, un groupe djihadiste inféodé à al-Qaida,
Mogadiscio, Somalie, le 1er janvier 2010.
REUTERS/Feisal Omar

Que dire d’ailleurs de la présence d’Al Qaïda en Somalie ? Il semblerait que les premiers éléments soient arrivés sur place en février 1993, depuis Peshawar, au Pakistan. Ils auraient même joué un rôle dans les attaques conduites contre les troupes de l’ONU et les Américains cette année-là. Plus vraisemblablement, la Somalie de l’immédiat après-Siad Barre était un excellent point de recrutement pour l’organisation, qui a surtout fourni de l’entraînement à certains Somaliens, fonctionnant un peu comme un camp de forces spéciales. Les membres d’Al Qaïda se heurtent d’ailleurs au problème clanique : leurs convois sont souvent attaqués, et le message a du mal à passer auprès d’une population soucieuse d’abord de se protéger contre les clans voisins. Il est intéressant de voir que l’organisation islamiste se heurte au même problème que les Américains : elle n’arrive pas à cerner le contexte local, et le discours salafiste grippe devant la question de l’enseignement soufi, très développé en Somalie. Elle arrive cependant à conquérir certains secteurs, en particulier le port de Ras Kamboni, sur l’Océan Indien, proche de la frontière avec le Kenya dans le sud du pays ; ce sera d’ailleurs l’un des bastions de l’UTI. Des camps d’entraînement y sont installés pour des volontaires étrangers, non sans opposition locale d’ailleurs


Sources:

http://mecanoblog.wordpress.com
http://www.lemonde.fr/afrique
http://www.slateafrique.com
http://jssnews.com