Les «marines» sont à Mogadiscio. L'aide humanitaire s'organise. Le pont aérien est la grande affaire de ces prochains jours.
Il ne suffit pas de gagner une bataille, encore faut-il en organiser les conséquences, éminemment lorsque celles-ci sont humanitaires. En débarquant sur une plage de Somalie, les marines américains, avant-garde des forces internationales appelées par les Nations unies, avaient pour objectif de «rendre l'espoir» à un pays affamé et martyrisé. Au grand soulagement de Washington, la première phase, celle du débarquement, la plus délicate, s'est déroulée rapidement et les forces américaines contrôlent totalement Mogadiscio.
photographe: Theys Christian @ DG Com |
Cette première intervention «humanitaire armée» ne pouvait en aucun cas déraper et donner l'impression que le militaire prenait le pas sur l'humanitaire; tout devait être fait pour qu'il soit bien clair que, cette fois-ci, les armes étaient au service des plus faibles, des pauvres et des affamés. Aussi, alors même que les premiers nageurs de combat américains gagnaient la plage de débarquement, le secrétaire général des Nations unies précisait solennellement la mission de la force mandatée par l'ONU pour nourrir des populations mourantes: Ouvrir la voie à la reconstruction politique, économique et sociale du pays. Alors que l'effort militaire est engagé, précisait M. Boutros-Ghali, les Nations unies vont travailler aux solutions à long terme qu'il convient d'apporter aux problèmes de la Somalie en coopération avec son peuple. S'adressant précisément à ce peuple, le secrétaire général lui a lancé un message de solidarité au nom de la communauté internationale: Le monde refuse d'accepter votre souffrance et votre disparition. Désormais, cette solidarité doit jouer à fond, par l'arrivée des contingents internationaux et par l'organisation du pont aérien amenant les vivres.