Source: AFP | |
MOGADISCIO — Un insurgé islamiste somalien a perpétré un attentat suicide mardi contre une base de l'armée éthiopienne à Beledweyne, dans le centre de la Somalie, ont déclaré des responsables et insurgés.
Les rebelles shebab ont revendiqué l'attentat, assurant dans un communiqué que 33 soldats éthiopiens avaient été tués. Ce bilan ne pouvait être confirmé immédiatement de source indépendante.
"Une grosse explosion a complètement secoué la ville, cela s'est produit sur la base où sont stationnées les forces éthiopiennes et les premiers renseignements indiquent qu'il s'agit d'une attaque suicide", a déclaré de son côté à l'AFP Mohamed Osman, un responsable local de la sécurité.
L'assaillant "a été tué par les gardes de la sécurité avant qu'il n'atteigne la porte et il a fait sauter le véhicule", a poursuivi Mohamed Osman, indiquant qu'une enquête était en cours sur cette attaque menée contre l'armée éthiopienne, installée dans la ville de Beledeweyne depuis début janvier.
"Un des combattants moudjahidine a mené une mission suicide et a détruit la plus grande base de soldats chrétiens venant d'Ethiopie", a affirmé pour sa part un commandant shebab, demandant à ne pas être nommé.
Selon des témoins, le kamikaze était au volant d'un minibus rempli d'explosifs.
"C'était une très forte explosion qui a secoué les bâtiments dans la plus grande partie de la ville. J'ai vu des flammes et de la fumée dans le ciel mais personne ne peut s'approcher de la zone maintenant car les troupes éthiopiennes ont bloqué la zone", a indiqué Abdulkadir Isak, un habitant.
L'armée éthiopienne a lancé une offensive dans l'ouest du pays en novembre et a délogé les rebelles shebab de Beledweyne, une ville située à une trentaine de kilomètres de la frontière avec l'Ethiopie et au carrefour de voies stratégiques.
Les islamistes, qui se revendiquent d'Al-Qaïda et ont juré la perte du fragile gouvernement de transition soutenu par la communauté internationale, contrôlent toujours de grandes parties du sud et du centre de la Somalie mais font face à une pression militaire accrue depuis l'entrée des troupes kényanes au sud en octobre, puis éthiopiennes à l'ouest.
Ces soldats s'ajoutent aux quelque 10.000 hommes de la force de l'Union africaine installés à Mogadiscio en soutien aux troupes du gouvernement de transition.
L'attaque de mardi "fait partie d'une nouvelle stratégie adoptée par les moudjahidine en réponse aux ennemis de plus en plus hostiles qui ont envahi la Somalie", indique le communiqué des shebab. "Le simple retrait d'une ville n'empêche pas forcément les moudjahidine de coordonner et de mener des actions de grande ampleur", ajoute le document.
La Somalie est sans gouvernement effectif et en état de guerre civile depuis 20 ans.
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