MOGADISCIO (© 2012 AFP) - La force de l'Union africaine (UA) en Somalie (Amisom), qui intervient en soutien des fragiles autorités de transition du pays contre les insurgés islamistes shebab, a annoncé avoir déployé jeudi un premier groupe d'hommes hors de la capitale Mogadiscio.
Des soldats de l'Amisom chargent un tank dans un quartier de Mogadiscio, en Somalie, le 30 mars 2012. © AFP/ARCHIVES MOHAMED ABDIWAHAB . |
"Aujourd'hui, les premiers soldats de la force de l'Amisom à Mogadiscio ont été déployés à Baïdoa", ville du sud somalien récemment prise aux shebab par l'armée éthiopienne, affirme un communiqué de l'Amisom.
"Ce sont les premiers hommes envoyés dans un grand centre urbain à l'extérieur de la capitale depuis que la mission de l'Union africaine a été déployée en Somalie en 2007", selon le texte.
Jeudi, l'Amisom a envoyé, aux côtés des troupes éthiopiennes, 100 soldats (50 Burundais et 50 Ougandais) dans cet ex-bastion des rebelles islamistes, troisième plus importante ville de Somalie.
Ils serviront d'"éléments précurseurs" avant l'envoi, en plusieurs phases, de 2.500 hommes supplémentaires, l'Amisom cherchant à étendre ses opérations hors de Mogadiscio.
L'idée, pour la force de l'UA, est, selon le communiqué, de "soulager" les troupes éthiopiennes dans l'ouest du pays et de "graduellement affirmer le contrôle, en soutien du gouvernement somalien, à travers tout le centre-sud de la Somalie".
Le commandant en second de l'Amisom, le général Audace Nduwumunsi, a estimé que cette étape était "majeure pour la mission de l'Union africaine et quiconque veut voir la paix en Somalie".
"Ce déploiement est la pointe acérée de la lance qui va s'enfoncer au coeur des territoires contrôlés par les extrémistes soutenus par Al-Qaïda," a-t-il poursuivi, estimant que l'Amisom était désormais "capable d'aider le gouvernement somalien à apporter la paix et la stabilité dans des zones du pays éloignées de la capitale".
"Ensemble, avec l'armée somalienne, nous mettons en échec les violents extrémistes," a affirmé le général. "Ils perdent du terrain et perdent des amis à travers toute la Somalie," a-t-il estimé.
L'Amisom, stationnée à Mogadiscio, a largement contribué en août dernier au départ des shebab de la capitale.
Les insurgés, récemment intégrés à Al-Qaïda et qui continuent à perpétrer des attaques de type guérilla à Mogadiscio, contrôlent encore largement le centre et le sud somaliens. Mais ils font là aussi l'objet d'une pression accrue, celle de troupes éthiopiennes et kényanes entrées l'an dernier dans le pays.
Les soldats kényans ont récemment été intégrés à l'Amisom, jusque là composée de quelque 10.000 hommes, essentiellement des Burundais et des Ougandais.
La force de l'UA a été autorisée en février, par le Conseil de sécurité de l'ONU, à porter son contingent à un maximum de 17.731 hommes, contre un précédent plafond de 12.000 soldats, pour lui permettre de combattre plus efficacement les shebab.