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Al-Qaida veut recruter chez les jeunes Africains d'Occident

06/04/2012

Les jeunes britanniques issus des communautés africaines pourraient être ciblées en tant que potentielles recrues par le prosélytisme d’Al Qaida, multinationale du terrorisme islamiste en plein développement en Afrique subsaharienne.

Pour prendre conscience de cette éventualité, il suffit de considérer les récentes attaques au Nigéria où sévit l'organisation Boko Haram et de faire le lien avec le conflit en cours en Somalie opposant les forces gouvernementales aux Shebab qui veulent instaurer la charia. Sans oublier les récents troubles au Mali, où les islamistes ont des projets similaires.

C’est l’analyse que fait le Royal United Services Institute (Rusi),dans un rapport relayé par la BBC. Le think tank anglais prévoit qu’un tel phénomène poserait de nouveaux défis pour les services secrets britanniques et occidentaux.

Il met en garde contre une nouvelle ou plus grande radicalisation des jeunes anglais issus de l’immigration somalienne ou ouest africaine d'ores et déjà perçus comme un vivier par Al Qaida.
Selon le rapport publié par le Rusi, ces 15 dernières années, ce fait social s’est surtout observé dans la communauté pakistanaise (dont des membres furent impliqués dans les attentats de Londres en 2005) ainsi que parmi les communautés indienne et nord-africaine. A présent, il pourrait bien concerner les Subsahariens.

En effet, selon Valentina Soria, l’auteur du rapport, le djihadisme évolue et se disperse sur de larges espaces dans les pays africains peu ou mal gouvernés.

Dans le même temps, la redéfinition des tactiques fait que les terroristes envisagent le recrutement de combattants immigrés.

Contre cette menace terroriste locale, les autorités ont choisi d’adopter «une nouvelle stratégie de prévention. A savoir la lutte contre l’idéologie extrémiste et la radicalisation des personnes vulnérables», a réagi la porte-parole du gouvernement.

La représentante ajoute que ce travail se fera en concertation avec les pays africains menacés:
«Nous travaillons également avec les gouvernements en Afrique afin d'améliorer leur capacité à lutter contre la menace terroriste.»
Lu sur BBC

Somalie : "les parents doivent enseigner le djihad islamique à leurs enfants"

09/09/2011

Mais quelle est donc la cause profonde («root cause») du terrorisme, se demandent depuis dix ans les experts et les médias en Occident ?

Somalie-djihad
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Les rebelles Shebaab de Somalie ont interdit l’anglais dans les écoles de la ville portuaire de Kismayo dans la région sud du pays qu'ils contrôlent et exigé que les enseignants changent le programme pour enseigner les études arabes et islamiques.
Les rebelles ont déjà cherché à enrôler des écoliers dans la guerre sainte qu’ils mènent contre le gouvernement somalien et ses alliés. Ils avaient déjà interdit l'anglais et les sciences dans d’autres parties du sud de la Somalie.
Dans une déclaration publiée sur le site el-Shebaab, les militants expliquent qu’ils ont pris ces mesures pour éviter que les élèves n’apprennent des valeurs contraires aux principes de la charia islamique dans les manuels hindous ou chrétiens. Le groupe extrémiste, qui interdit la musique, les films et le football, adhère à sa propre interprétation stricte de la charia. Ils ont décapité et amputé des gens pour les punir.
«Nous voulons éradiquer tout enseignement contraire à la charia islamique et promouvoir les études islamiques. Nous prendrons des mesures en vue de contrôler le système éducatif de nos enfants. Les parents doivent s’assurer d’enseigner les principes du djihad islamique à leurs enfants», déclare un communiqué du groupe, qui veut imposer sa version de la charia sur l’ensemble de la Somalie.

Source : Somali militants order schools to teach Arabic, Reuters, 7 septembre 2011. Traduction partielle par Poste de veille

Somalie : Aïcha, 13 ans, violée, lapidée

Le 06/04/2012

Cruelty to AIsha Ibrahim Duhulow



Aisha Ibrahim Duhulow
Violée par trois hommes, Aïcha Ibrahim Duhulow, une Somalienne de 13 ans, avait cherché de l’aide auprès des autorités de Kismayo, dans le sud du pays. En vain. Ces dernières, sous la coupe d’AlShabab, un groupe armé composé de jeunes militants islamistes qui terrorisent la région, n’ont rien fait pour la secourir. Au contraire. Jugée par un tribunal islamique, Aïcha a été reconnue « coupable » d’adultère et condamnée à la lapidation. Le 17 octobre dernier, l’adolescente a été emmenée dans le stade de Kismayo, et mise de force dans un trou. Ses bourreaux l’ont recouverte de pierres, ne laissant que sa tête à l’air libre. Aïcha a été lapidée par cinquante miliciens, jusqu’à ce mort s’ensuive. Selon des témoignages recueillis par Amnesty international, un millier de personnes ont assisté ce jour-là à son calvaire. L’histoire ne dit pas si les violeurs d’une enfant de 13 ans, mise à mort dans d’atroces souffrances par un tribunal islamique, ont été arrêtés.



Caroline Laurent-Simon

Source : http://www.elle.fr/Societe/News/Somalie-Aicha-13-ans-violee-lapidee-1033987

Les pays est-africains appellent l'ONU à bloquer le port somalien de Kismayo

NAIROBI (Xinhua) - Les pays est-africains - Kenya, Somalie, Soudan, Ouganda, Djibouti et Ethiopie, membres de l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) - ont demandé au Conseil de sécurité de l'ONU de bloquer le port somalien de Kismayo et d'établir une zone d'exclusion aérienne dans les régions contrôlés par les insurgés somaliens, indique un communiqué du ministère kenyan des Affaires étrangères publié samedi.

22 octobre 2011

Ces pays ont lancé cet appel dans une déclaration faite à l'issue d'une session extraordinaire du conseil des ministres de l'IGAD sur la situation en Somalie, dans laquelle ils ont exprimé leur soutien à l'opération de l'armée kenyane en cours contre les insurgés islamistes somaliens Shebab.
Ils se sont également engagés à transférer vers d'autres pays des réfugiés somaliens actuellement accueillis au Kenya afin de réduire ce fardeau que le pays supporte.
"Le conseil des ministres appelle à lever l'embargo sur les armes contre la Somalie et à coordonner les efforts dans la lutte contre la piraterie qui affecte les pays côtiers de l'IGAD, notamment Djibouti et le Kenya", selon le communiqué du ministère kenyan des Affaires étrangères.
Avec le feu vert du gouvernement de transition somalien, l'armée kenyane a lancé une opération, il y a une semaine, à l'intérieur de la Somalie afin de pourchasser les insurgés somaliens Shebab dans le sud de la Somalie, tenus responsables des derniers enlèvements des Européens au Kenya.
Les ministres des pays de l'IGAD ont réaffirmé leur engagement à aider le gouvernement de transition somalien à assurer le contrôle complet sur le territoire de la Somalie.
Ils appellent la communauté internationale à soutenir les décisions et les recommandations de l'IGAD et de l'Union africaine (UA) à "renforcer la capacité des forces de sécurité natonales de la République de Somalie" et la capacité de la Mission de maintien de la paix de l'UA en Somalie (Amisom) à "effectuer efficacement ses opérations de soutien à la paix", indique le communiqué.
La réunion ministérielle de l'IGAD a fait suite à celle des chefs militaires du Kenya, de la Somalie, de l'Ouganda et de l'Ethiopie tenue vendredi à Addis Abeba pour discuter de l'opération militaire kenyane en Somalie.


Somalia : Engagé pour « protéger l’islam »

La Presse, 6 novembre 2011

par Marc THIBODEAU



Une façade criblée d’impacts de projectiles, à Mogadiscio, le 17 août 2011

Les shebabs, qui contrôlent de larges pans de la Somalie, ont récemment abandonné la plupart de leurs positions dans la capitale somalienne, Mogadiscio. Les miliciens islamistes n’en continuent pas moins de peser lourdement sur la vie du pays, a pu constater notre envoyé spécial. Il a rencontré une des jeunes victimes du mouvement fondamentaliste ainsi qu’un déserteur qui en avait ras le bol des « meurtres inutiles ».

Somalia

Le rendez-vous a été fixé dans un restaurant du centre de Mogadiscio. L’homme dans la vingtaine, assis à une table reculée, affiche une nervosité qui ne le quittera pas de tout l’entretien. Cet ex-membre des milices islamistes ne veut pas donner son nom et s’anime lorsqu’un garde de sécurité sort son téléphone, craignant que l’objectif soit de le prendre en photo à son insu. Après avoir longuement inspecté le contenu de la mémoire de l’appareil et découvert à sa satisfaction qu’il ne contient rien de compromettant, Mohamed, qui utilise un nom fictif, accepte enfin de se confier. Pendant trois ans, le Somalien a combattu dans les rangs des shebabs avant de déserter, en août 2011, lorsque ses compagnons d’armes se sont retirés en périphérie de la capitale somalienne. Il se dit convaincu que sa vie est aujourd’hui en danger. « Je suis certain qu’ils me cherchent. Je dois faire attention, puisqu’ils disposent d’un système de renseignements bien plus sophistiqué que celui du gouvernement », murmure-t-il en affichant un sourire de satisfaction qui semble suggérer qu’il admire encore le niveau d’organisation du mouvement.
Des soldats de l’Union africaine, à Mogadiscio, le 20 octobre 2011

Mohamed affirme s’être rallié aux shebabs, il y a trois ans, lorsqu’ils combattaient les troupes éthiopiennes envoyées dans le pays pour stabiliser la situation et soutenir un fragile gouvernement de transition. La rhétorique des shebabs, qui insistaient sur l’appartenance chrétienne des Éthiopiens, l’a conquis. « Ils disaient qu’il fallait lutter contre l’invasion infidèle et protéger l’islam... Nous avons une longue histoire de conflits avec eux », relate-t-il. Au fil des ans, le frêle homme a participé à nombre de combats, notamment contre les troupes de l’AMISOM, force d’interposition africaine qui patrouille aujourd’hui dans les rues de Mogadiscio. « Mais je me suis rendu compte que les combats duraient et duraient et que de jeunes Somaliens mouraient chaque jour sans qu’aucune fin ne soit en vue. Des proches m’ont fait comprendre que ça n’avait pas de sens », dit-il. L’homme affirme aussi qu’il a vu trop de « meurtres inutiles » pour pouvoir continuer. Impossible, cependant, de lui en faire dire plus à ce sujet. « Je sais ce qu’il est en train de faire. Ce chrétien essaie de trouver des informations pour ternir l’image de notre religion », lance-t-il à l’interprète somalien de La Presse. Malgré les assurances données, il continue d’éluder la question. Et multiplie plutôt les critiques contre l’AMISOM, qui a souvent été accusée de cibler sans discrimination et à l’arme lourde des quartiers résidentiels où se terraient les shebabs en faisant beaucoup de victimes civiles. Encore l’été 2011, dit-il, les soldats ougandais et burundais qui composent la force africaine ont tiré sur une position abandonnée où vivaient nombre de civils, alors que les shebabs étaient ailleurs, faisant des victimes inutiles.
Des soldats gouvernementaux contemplent le cadavre d’un shebab, à Mogadiscio, le 20 octobre 2011

Les liens entre les shebabs et Al-Qaïda sont un sujet sur lequel il se montre plus disert. Bien que les dirigeants des milices islamistes aient officiellement prêté allégeance à l’organisation terroriste, l’étroitesse de leurs liens demeure matière à discussion. Notamment parce que le programme des miliciens somaliens semble largement dominé par des préoccupations nationales, voire régionales. Mohamed affirme avoir eu l’occasion, en trois ans, de combattre à diverses reprises avec des combattants étrangers, venus surtout, selon lui, d’Égypte et d’Arabie Saoudite. Il croit aussi savoir que certains commandants viennent de l’étranger. « On ne les voyait jamais, mais on nous relayait leurs salutations et leurs encouragements », dit-il.
Des pêcheurs ramènent un requin marteau, à Mogadiscio, le 4 novembre 2011

Les shebabs font grand cas de leurs convictions religieuses et n’hésitent pas à imposer une interprétation sévère de la charia à une population somalienne habituée à des pratiques plus modérées d’inspiration soufie. Selon Mohamed, leur usage de la religion est très intéressé. « Certains luttent vraiment pour l’islam, mais pour d’autres, ce n’est que le pouvoir qui compte », relate l’ancien milicien, qui est sollicité par le gouvernement pour espionner les islamistes. « Ils font pression sur moi, mais je n’ai pas accepté », indique le jeune homme qui semble se méfier de tout le monde, et particulièrement des Occidentaux. « Canadien ? Peut-être êtes-vous plutôt un espion américain ? », lance-t-il, mi-figue, mi-raisin, avant de partir.
Marc THIBODEAU
Un pêcheur ramène un espadon, à Mogadiscio, le 4 novembre 2011

Somalia : Les Chabaab bannissent le CICR

Reuters, 30 janvier 2012

par Duncan MIRIRI et Jean-Stéphane BROSSE



Des membres d’Al-Shabaab

Les Chabaab, rebelles islamistes somaliens, ont expulsé les employés du Comité international de la Croix-Rouge des régions qu’ils contrôlent dans le centre et le sud de la Somalie.

Somalia

Le 12 janvier 2012, le Comité international de la Croix-Rouge a annoncé la suspension de l’aide alimentaire à destination de 1,1 million d’habitants du centre et du sud de la Somalie, en raison des entraves de rebelles d’Al-Chabaab. Selon l’organisation internationale, l’une des rares encore actives en Somalie, les autorités locales bloquaient l’acheminement de cette aide, depuis la mi-décembre 2011, dans les régions de Shabelle et de Galgadud, aux mains des miliciens islamistes. Le Comité international de la Croix-Rouge avait précisé avoir engagé des pourparlers avec Al-Chabaab, un groupe affilié à Al-Qaïda, en vue de résoudre le problème le plus rapidement possible. "Le Comité international de la Croix-Rouge a trahi de nombreuses fois la confiance de la population locale et, ces dernières semaines, accusé à tort les moudjahidine (chabaab) d’entraver la distribution alimentaire", ont expliqué les rebelles dans un communiqué publié lundi 30 janvier 2012.
Duncan MIRIRI et Jean-Stéphane BROSSE
Des membres d’Al-Shabaab

Somalia : Abdoullahi Youssouf reconnaît la domination des islamistes sur le pays

Le Monde, 16 novembre 2008

Un rebelle à Mogadiscio

Le président somalien, Abdoullahi Youssouf, a reconnu, pour la première fois, dimanche 16 novembre 2008, que les rebelles islamistes en lutte contre le pouvoir central contrôlaient la majeure partie du pays et évoqué un possible effondrement du régime.

Somalia


Les islamistes, chassés du pouvoir par l’armée éthiopienne il y bientôt deux ans, contrôlent une grande partie du sud du pays et ont pris, la semaine dernière, le port de Merka, à 90 km au sud-ouest de Mogadiscio. Les rebelles islamistes ont brièvement occupé, jeudi 13 novembre, trois bourgs situés au sud de Mogadiscio, avant de les évacuer à l’arrivée de détachements éthiopiens venus de la capitale. A Baidoa, siège du gouvernement, un attentat à la grenade a fait quatre morts et neuf blessés, dimanche 16 novembre 2008. "La majeure partie du pays est aux mains des islamistes et nous, nous ne sommes qu’à Mogadiscio et Baidoa, où la guerre fait rage chaque jour", a déclaré le président somalien à des députés de son pays vivant en exil au Kenya. "Nous-mêmes sommes à l’origine des problèmes et nous sommes comptables de cette situation, aujourd’hui et dans l’au-delà. Les islamistes ont pris toutes les villes et contrôlent maintenant Elacha", a une quinzaine de km de la capitale, a ajouté Abdoullahi Youssouf. "Si le gouvernement s’effondre, c’est chacun pour soi", a-t-il conclu dans un étonnant accès de franchise.
Abdullahi Yusuf Ahmed

Trente-deux personnes fouettées pour avoir dansé
Des radicaux islamistes somaliens ont fouetté, samedi 15 novembre, trente-deux personnes accusées d’avoir violé la charia (loi islamique) en dansant entre hommes et femmes, dans une localité contrôlée par la rébellion, a-t-on appris de sources concordantes. "Ils ont été découverts en train de danser sur des chansons traditionnelles, à l’extérieur de Balad, et ont été fouettés ce matin. Ils ont été arrêtés par des combattants islamistes", a expliqué un responsable local. La flagellation a eu lieu à Balad, à 30 km au nord de la capitale Mogadiscio, où les trente-deux personnes avaient été arrêtées, dans la nuit de vendredi 14 novembre à samedi 15 novembre 2008, alors qu’elles exécutaient une danse folklorique.
Avec AFP et Reuters
Des rebelles à Mogadiscio

Le bilan de l'attentat au Théâtre national de Mogadiscio passe à 6 morts

09/04/12 08:38
Somalie



Mogadiscio - Le bilan de l'attentat qui a visé cette semaine une cérémonie officielle au Théâtre national de Mogadiscio à laquelle participait le gotha du gouvernement somalien est désormais de six morts, a indiqué dimanche le ministre somalien de la Santé à l'AFP.


Le chiffre donné par le ministre, Abdulaziz Cheikh Yusuf, n'inclut pas la kamikaze, une jeune femme. Un précédent bilan, recueilli auprès de témoins sur place et d'officiels, faisait état de quatre morts. "Je compatis avec les familles des personnes tuées dans l'attaque, mon ministère est aussi extrêmement préoccupé par les autres blessés," a assuré le ministre.


Parmi les six victimes de l'attentat, perpétré mercredi, figurent deux des plus importants responsables sportifs du pays, le président du comité olympique somalien, Aden Yabarow Wiish, et le président de la fédération somalienne de football, Said Mohamed Nur.


Les islamistes shebab, un mouvement récemment intégré à Al-Qaïda et en lutte depuis des années contre le fragile gouvernement de transition somalien, ont revendiqué l'attaque, tout en niant qu'elle ait été menée par une kamikaze. Ils assurent avoir fait détoner une bombe placée dans le Théâtre avant la cérémonie.


L'explosion est survenue alors que le Premier ministre somalien, Abdiweli Mohamed Ali, venait de prendre la parole. Le Théâtre national avait été rouvert le mois dernier, après avoir été fermé 20 ans en raison de la guerre civile dans le pays. Les shebab font l'objet, depuis plusieurs mois, d'une pression militaire accrue à travers le centre et le sud du pays.


Sous la pression de la force de l'Union africaine en Somalie (Amisom) et des forces gouvernementales, ils ont été contraints de quitter leurs principales bases à Mogadiscio en août. Ils ont depuis perdu d'autres bastions dans le sud et le centre de la Somalie, à l'exception notable du port de Kismayo, face à l'avancée des soldats envoyés fin 2011 par le Kenya et l'Ethiopie. Mais les insurgés continuent de mener des attentats à Mogadiscio, et ont lancé plusieurs contre-offensives dans le sud et le centre du pays.

Reprise en main en vue pour les Djiboutiens de l'AMISOM visiblement à la peine

10/04/2012

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Lu sur le site lavoixdedjibouti.com:

"Dans notre édition du 25 mars 2012, nous avons fait état (au conditionnel) de la mort de six soldats djiboutiens à Mogadiscio parmi les militaires du contingent envoyé là-bas par le dictateur Guelleh au titre de l’Amisom (African Mission in Somalia). Nous sommes aujourd’hui en mesure de confirmer la mort de l’adjudant Hassan Houssein Ahmed. Le corps du sous-officier, dont le régime tait les circonstances du décès, a été rapatrié à Djibouti-ville. Il a été enterré le 14 mars 2012 au cimetière du PK, tombe n°1699. Le défunt laisse une épouse et huit enfants. Sa famille, tenue dans l’ignorance de la cause de sa mort, demande la vérité."

Effectivement, la rumeur de pertes au sein de la première vague de soldats djiboutiens en Somalie a circulé avec insistance. Morts accidentelles ou pertes au combat: les scénarios divergent. C'est en tout cas la première fois que l'identité précise d'une victime est communiquée.

Les rumeurs concernant le bataillon Hiil sont nombreuses. Comme celle de l'arrestation, par l'Amisom, d'un de ses officiers qui aurait vendu des armes aux miliciens islamistes. 

Et mes confrères djiboutiens de poursuivre:


"Par ailleurs, les conditions de stationnement des militaires djiboutiens à Mogadiscio sont difficiles, avec des problèmes de paye et de chaîne de commandement".


Là, il ne s'agit plus de rumeur. Le moral de l'unité déployée en décembre est bas et, surtout, sa formation insuffisante. D'où ses prestations jugées inacceptables.

Tant et si bien que l'on murmure que les soldats djiboutiens pourraient reprendre le chemin de Djibouti pour une reprise en main. Et un complément de formation, avant qu'ils soient en mesure de prendre part à la grande offensive annoncée par le général Nyakairima, de l'Amisom. La phase 4 prévoit que les Djiboutiens (au complet cette fois), aidés par les troupes gouvernementales somaliennes, prennent le contrôle de la région de Hiran (centre). C'est prévu pour août prochain...



Somalia bombing kills 11

MOGADISHU — A bomb blast in a market in the strategic Somali town of Baidoa on Monday killed at least 11 people and wounded many more in the latest in a string of attacks in the war-torn nation, an official said.


The Somali capital was hit by a suicide bomber on April 4 (AFP, Abdurashid Abikar)


"At least 11 people -- most of them women and children -- were killed by a bomb placed in a busy market," said lawmaker Mohamed Ibrahim Habsade.

The attack was the worst in Baidoa since the town was wrested from Al-Qaeda allied Shebab insurgents by Ethiopian-backed Somali forces in February.

"Many more were injured in the explosion, which was biggest since we took control of the town," Habsade said.

Witnesses said the bomb was detonated after Somali government troops entered the market, but that the majority of those killed were civilians.

"This was a disaster," said Adan Hassan, a witness. "I saw several dead bodies of at least nine civilians, most of them women -- the explosion occurred as people were shopping."

"Around 35 people were injured, some of the seriously," said Abdirahman Waney, another witness.

Baidoa, located 250 kilometres (155 miles) northwest of Mogadishu, was the seat of Somalia's transitional parliament until the hardline Shebab captured it three years ago.

African Union troops deployed in the town last week, the first time the force has dispatched troops outside the capital Mogadishu since the 10,000-strong force was set up five years ago.

The AU Mission in Somalia (AMISOM) sent 100 Burundian and Ugandan soldiers to Baidoa following Ethiopia's capture of the town from the hardline Shebab.

No group immediately claimed responsibility for Monday's bombing, but the Shebab have launched a series of recent guerrilla attacks and vowed to topple the Western-backed government.

Last week, six people including two top Somali sports officials were killed in an attack on the newly reopened national theatre in Mogadishu by a female suicide bomber, narrowly missing the prime minister and seven other ministers.

A broad offensive by Ethiopian and Kenyan forces in southern and western Somalia has forced the rebels from many of their strongholds, while AU troops in Mogadishu have advanced on to the outskirts of the city.

Despite the losses, the Shebab -- Somalia's most brutal militia -- remain a serious threat to internationally backed efforts to restore stability in the Horn of African country plagued by a devastating civil war since 1991.

The absence of an effective government in Somalia since it plunged into a civil war two decades ago has allowed armed groups, pirate gangs and extremist militia to carve up the country into mini fiefdoms.

Although the Shebab have lost ground recently, analysts warn that they still remain a serious threat to efforts to restore stability in Somalia.

Since abandoning fixed positions in Mogadishu in August, the Shebab have been chased out of most of their strongholds, with the notable exception of the southern port of Kismayo, switching instead to guerrilla attacks.

Navy's Robot Helicopters Are Getting New Onboard Brains That Will Help Them Fight Somali Pirates

By Clay Dillow Posted 04.09.2012

Fire Scout, Now Hunting Pirates U.S. Navy
 

It’s tough being a pirate these days. Facing off with Navy SEALs and missile cruisers on their home turf of the high seas is tough enough for small-arms wielding pirates in diminutive watercraft. Now, the Navy is bringing in the robots. The Office of Naval Research has plans to imbue its Fire Scout unmanned, ship-launched helicopters with electronic brains capable of identifying the small boats generally used by pirates.

Computer vision of this kind is generally pretty difficult, as object recognition is a really tough computational task. But the pirate-hunting Fire Scout will have an additional piece of technology on its side: LIDAR . This “laser radar” technology bounces laser pulses off of surrounding objects to quickly and accurately render a 3-D image of its environment, even at a distance.

These Fire Scouts will be equipped with a database of watercraft profiles for boats commonly used by pirates in places like the Horn of Africa, where Somali pirates have been increasingly brazen in their attacks on commercial ships. After creating a LIDAR rendering of a boat on the water below, the Fire Scouts will quickly cross reference the parameters of its 3-D image against those in its database. If it determines that the boat in question is a potential piracy threat, it will notify its human operators.

That means Fire Scouts could be deployed in heavily trafficked waters and autonomously keep a lookout for anything suspicious. And, as we’ve seen the Fire Scout weaponized before, it could presumably even be used to interdict if the need arose. That’s not really the purview of the current ONR initiative, but we’ll go ahead and say it since that’s what everyone’s thinking. First tests will take place off the California coast this summer.


Somalie: l'impossible coopération régionale

Depuis l'entrée des troupes kényanes en Somalie en octobre, les pays de la Corne de l'Afrique se mobilisent pour mettre un terme au règne des shebabs. Mais les Etats peinent à travailler ensemble.

Des soldats ougandais de l'Amison dans le district de Mogadiscio, en Somalie, le 6 février 2012.
REUTERS/Handout .


Depuis maintenant quatre mois, l'attention des pays de la Corne de l'Afrique se porte sur la Somalie. Les réunions se multiplient à Addis-Abeba pour l'Union africaine et l'Igad, l'Autorité intergouvernementale pour le développement, qui regroupe sept pays de la Corne: l'Ethiopie, la Somalie, Djibouti, le Soudan, l'Ouganda, le Kenya et le jeune Soudan du Sud.

Tous s'accordent à le dire: il est temps d'en finir avec les shebabs. Depuis plus de 20 ans la Somalie est en proie à une guerre civile qui déstabilise toute la région. Le mouvement islamiste contrôle maintenant le Sud du pays.

Et l'Ethiopie et le Kenya en font les frais. Ils doivent notamment faire face à un afflux de réfugiés de plus en plus conséquent. Ils sont maintenant plus de 160.000 dans les camps éthiopiens de Dolo Ado. Quant à Dadaab, le camp kényan, il atteint des dimensions gargantuesques avec plus de 400.000 personnes qui y résident.

Lors d'un conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine sur la question début novembre, El Ghassim Wane, directeur du département paix et sécurité, le rappelait:
«L'opération militaire kényane est une opportunité exceptionnelle d'en finir avec le mouvement islamiste. Il faut maintenant intensifier les efforts de la part des pays voisins pour en finir avec al-shabaab

Mais c'est là que le bât blesse. Tout le monde veut en finir, mais personne ne s'accorde sur les modalités pour mettre un terme au conflit somalien.

Amisom, régionalisation et confusion


Depuis la mi-octobre, l'armée kényane est en Somalie. Son objectif est de créer une zone tampon à la frontière afin de mettre un terme aux nombreuses incursions des shebabs au Kenya, qui ont multiplié attentats et enlèvements en septembre. L'opération «Linda Nchi» a surpris tout le monde car elle a été décidée unilatéralement par le Kenya, sans concertation avec les pays voisins. L'Union africaine et l'Igad n'avaient plus qu'à acter la chose.

Les deux institutions, malgré leur réunionite aigüe sont pour l'heure témoins d'une régionalisation du conflit qui se fait à leur barbe. Après les Kenyans, ce sont les troupes éthiopiennes qui ont traversé la frontière somalienne mi-décembre. Malgré des témoignages sur le terrain, les autorités éthiopiennes ont choisi de garder leur opération secrète pendant une dizaine de jours.

C'est finalement à l'issue d'une réunion de l'Igad qui appelait encore l'Ethiopie «à prêter main forte à l'Amisom, la mission militaire de maintien de la paix de l'Union africaine en Somalie», qu'un haut responsable éthiopien a reconnu «une petite incursion de quelques semaines afin d'assister les forces kényanes».

Cela fait des semaines que l'Union africaine et l'Igad appellent au renforcement de l'Amisom. Seul Djibouti avait jusqu'alors répondu favorablement. Près de 850 soldats djiboutiens devraient venir soutenir les 9.700 ougandais et burundais de l'Amisom, d'ici à la fin de l'année.

L'Amisom, à contre-coeur


Embourbés depuis un mois à cause des pluies, à quelques kilomètres de Kismayu, un port somalien stratégique pour les shebabs, les Kényans ont finalement accepté de se déployer sous la bannière de l'Amisom. Il fallait donc cela pour que plus d'un mois après son offensive militaire, le Kenya lance une offensive diplomatique et demande non seulement le soutien de ses voisins mais aussi celui des Nations Unies.

Il en va de la santé financière de cet Etat, en pleine année électorale (les présidentielles doivent se tenir en 2012)... Le Kenya dépenserait environ 200 millions de schillings par mois (environ 1.700.000 euros) dans cette guerre, alors qu'il accuse un déficit record de 236 milliards de schillings (soit 2 milliards d'euros).

Le pays n'a plus vraiment les moyens de faire cavalier seul en territoire somalien. Entrer dans le contingent de l'Amisom permettrait au Kenya de bénéficier des fonds que les Etats-Unis, la Chine et l'Union européenne fournissent à l'opération de maintien de la paix.

Quant à l'Ethiopie, elle n'a guère d'autre choix après le fiasco de sa dernière incursion somalienne en 2006. Soutenue par les Etats-Unis, elle s'était lancée dans une campagne militaire pour déloger alors les tribunaux islamiques. Elle en était repartie bredouille en 2009, après s'être elle-même enlisée suite aux pluies et avoir créé un terrain favorable à l'émergence du mouvement shebab.

L'opération militaire éthiopienne avait été très mal vécue par les populations somaliennes qui l'avaient perçue comme une croisade des chrétiens en territoire musulman. Quelques années plus tard, les shebabs jouent la même carte pour exalter leurs partisans.

«Le chemin que vous prenez aujourd'hui est le même que celui qui vous a amené hier à goûter à la mort, à la douleur des balles et aux souffrances de la guerre», ont-ils averti dans un communiqué peu après l'incursion éthiopienne.

«Vous avez depuis longtemps l'ambition de prendre le contrôle de la Somalie, mais nous vous disons que la société musulmane n'acceptera jamais de vivre sous la colonisation. Tant qu'il y aura encore un soldat chrétien en Somalie, nous n'arrêterons jamais de lutter».

Se déployer sous la bannière de l'Amisom reste donc l'unique solution de l'Ethiopie pour atténuer le sentiment d'agression somalien et éviter de réitérer les erreurs du passé. D'ici la fin de l'année, l'Union africaine a promis que les forces de l'Amisom s'étofferont pour atteindre les 12.000 soldats.

Gaëlle Laleix

Source : http://www.slateafrique.com/82353/difficile-regionalisation-du-conflit-somalien