Roland Marchal
Texte intégral en libre accès disponible depuis le 13 mars 2006.
L'opinion publique internationale s'est émue, par journalistes interposés, du spectacle de désolation qu'offraient certaines zones de la Somalie à l'automne 1992 et de ces adolescents armés de kalashnikov aux mines farouches qui s'adonnaient, tantôt aux tâches de sécurité, tantôt au pillage le plus éhonté de l'aide d'urgence. Elle a respiré d'aise lorsque les soldats de la force internationale sont intervenus en décembre 1992 pour mettre fin aux rapines et nourrir ceux qui mourraient de faim. Cette candeur devant des images génériques de tout désastre humanitaire fait problème pour de nombreuses raisons. Pourquoi s'émouvoir et se scandaliser devant la tragédie somalienne, alors que celle-ci durait déjà depuis de très longs mois sans réaction de la communauté internationale ? Pourquoi concentrer une telle attention sur quelques zones de la Somalie, alors qu'ailleurs dans le monde, à commencer par le Soudan voisin, les droits les plus élémentaires étaient bafoués mettant en péril la vie de centaines de milliers d'innocents ? Pourquoi, enfin, occulter une fois de plus le rôle ambigu que joue dans toutes les situations de guerre l'aide humanitaire, qui fut, notamment dans la Corne de l'Afrique, l'une des composantes de l'économie politique des conflits1 ? La réponse à ces questions n'est certes pas immédiate, car elle exige une analyse non seulement des situations de crise, mais également des sociétés où le marché humanitaire s'est le mieux développé. Un analyste notait sur un ton désabusé à propos des interventions internationales dans les famines de la Corne de l'Afrique que “Toutes ont eu lieu entre une élection présidentielle américaine et la fin de l'année. Les semaines qui suivent l'élection ou la réélection d'un candidat à la présidentielle, “dévoué à la cause de tous et à la lutte contre la récession intérieure”, alors que Thanksgiving et Noël approchent, constituent une période où la conscience politique américaine est la plus vulnérable”2. Force est de constater en tout cas qu'il n'y a aucun lien obligé entre l'intensité d'une crise et l'attention prodiguée par la communauté internationale. Cette absence de facteurs objectifs dans la réaction extérieure n'est pas la moindre aporie dans la constitution d'un droit d'ingérence humanitaire. La Somalie fournit un bon paradigme pour s'interroger sur les relations ambiguës qu'entretiennent le militaire et l'humanitaire. On pense immédiatement à l'intervention de décembre 1992 de l'United Task Force (UNITAF) dont le mandat, défini par la résolution 794 le Conseil de sécurité, permettait l'emploi de la force pour assurer la distribution de l'aide d'urgence aux mouroirs somaliens, et à ONUSOM II (Opération des Nations unies pour la Somalie), qui a pris la relève en mai 1993, et qui est la première opération de l'O.N.U., depuis sa fondation, à être basée sur le chapitre VII de sa charte autorisant l'utilisation de la force pour appliquer le mandat donné par la résolution 814. Mais, les péripéties de cette action et l'attitude des acteurs somaliens s'inspirent également d'un legs historique plus ancien : le régime Siyad Barre lui-même dont la chute en 1991 inaugure la crise et les deux ans qui séparent l'insurrection de Mogadiscio de l'arrivée de l'UNITAF dans la capitale somalienne.
Marines in “Operation Restore Hope” Somalia and one great user submit story (31 Photos)
Many of these photos were user submits from the guys of 1st Battalion, 7th Marines (1/7), Bravo Company, 1st Platoon
En 1993, l’opération « Restore Hope » avait été un échec
- La guerre et la sécheresse avaient déclenché une grave famine en Somalie de 1991 à 1993.
- L’opération militaro-humanitaire Restore Hope s’était terminée par un fiasco.
Mais, très vite, la situation dégénère, les combats s’intensifient entre les casques bleus et les groupes armés. Les États-Unis retirent l’essentiel de leurs troupes fin 1993, bientôt suivis par les autres nations. Beaucoup d’ONG abandonnent leur programme dans la foulée.
Droit d’ingérence
La première intervention militaire au nom du droit d’ingérence humanitaire se termine par un échec sur toute la ligne. « Quand des casques bleus commencent à tirer sur les populations qu’ils sont censés protéger, c’est un signe que l’aide devient un problème et non une solution, observe le docteur Jean-Hervé Bradol, alors responsable des programmes pour Médecins sans frontières. De plus, la mobilisation a été trop tardive. Les personnes les plus vulnérables sont décédées avant l’arrivée des secours. »L’alerte à la famine est pourtant lancée dès 1991. La sécheresse tue le bétail, les prix des céréales explosent, la guerre civile paralyse les secours, l’insécurité règne. Intervenir dans le chaos général est un combat quotidien.
« On était obligés de travailler avec des gardes armés, se souvient Angela Gussing, déléguée du CICR en Somalie à l’époque. Pour le moindre mouvement, pour acheminer des vivres, il fallait négocier un droit de passage avec une trentaine de chefs de clans. »
UA : trop de patients autour du malade ?
Hier S.E. l’ambassadeur Lawrence Rossin, secrétaire général adjoint délégué pour les opérations de l’Otan, a accordé un entretien à AGS ICI, il revient sur le rôle de l'OTAN dans le Golfe d'Aden, son soutien à l'UA et à sa mission en Somalie. A la lecture de cet entretien quelques réflexions et questions me sont venues.
Pour reprendre l’expression employée dans un article que j’ai récemment lu, concernant le soutien international aux capacités africaines de maintien de la paix, n’y a-t-il pas trop de médecins autour du patient?
Je m’explique. De nombreux programmes ont été mis sur pied pour soutenir les appropriations africaines
- entre autres EURORECAMP (France puis UE), ACOTA (USA) et des partenariats bilatéraux divers.
- De même autour de l’UA se multiplient aussi les soutiens internationaux (surtout l’UE avec le Partenariat pour la paix) et dans les années à venir l’US Africom devrait jouer un rôle important dans ces programmes militaires d’appui.
- Sans compter toutes les initiatives bilatérales pour accroître les capacités de l’organisation elle-même (construction par la Chine-150 millions de $- d’un centre de conférence à Addis Abeba -photo-, d’un nouveau bâtiment pour le département paix et sécurité par l’Allemagne -21 millions d'€…). Aussi les initiatives et les programmes de soutien et de formation ne manquent pas.
En quoi l’expertise apportée par l’OTAN est nécessaire et complémentaire ? Quel rôle concret joue l’OTAN dans la montée en puissance des FAA ?Au niveau de l’UA et/ou des brigades régionales ? Compte t-elle soutenir les brigades si ça n’est pas le cas ?
Pirates somaliens: la Marine indienne utilise des canons acoustiques
NEW DELHI, 29 septembre - RIA Novosti
Les bâtiments de guerre indiens, qui participent à la lutte contre la piraterie au large des côtes somaliennes, utilisent des canons acoustiques capables de terrifier les "écumeurs des mers", a annoncé jeudi l'agence IANS, citant des sources proches des forces navales.
Selon l'agence, cette arme équipe déjà de nouveaux navires indiens, notamment le destroyer INS Mysore et la frégate INS Satpura. Le canon acoustique (Long Range Acoustic Device, LRAD) émet des sons pénibles et perçants d'une puissance de 150 décibels, bruit plus fort que le vrombissement des moteurs d'un Boeing au moment du décollage. Un tel bruit paralyse la volonté de l'ennemi et l'amène à se rendre.
A la fin de 2010, des pirates somaliens ont commencé à attaquer des navires dans la partie occidentale de l'océan Indien. Depuis le début de 2011, la Marine indienne a été obligée d'ouvrir le feu à plusieurs reprises. Au total 120 pirates ont été capturés et envoyés à Bombay pour être traduits en justice.
La lutte contre la piraterie au large des côtes somaliennes est menée depuis décembre 2008 dans le cadre de l'opération navale de l'UE Atalante, renforcée en août 2009 par l'opération de l'Otan, Ocean Shield. Ces opérations - qui consistent à patrouiller dans le golfe d'Aden et à escorter des cargos dans cette région infestée de pirates - réunissent des bâtiments de guerre de différents pays, dont des frégates russes.
Source: http://fr.rian.ru/world/20110929/191293395.html
L'AMISOM capture plus de terrain au-delà de Mogadiscio
Le 16 février 12
Les Force de l'UA, ce matin, ont effectué une opération réussie contre les terroristes d'Al-Qaïda à la périphérie de Mogadiscio, capturant deux sites d’importance tactique. Dans une progression qui a commencé à environ 5 heures du matin, le contingent burundais de l’AMISOM a récupéré la colline Al Janale, qui donne une vue sur les approches sud de l’aéroport international de Mogadiscio, ainsi que l'immeuble Maslah qui se trouve sur la route d'Afgoye, un bastion terroriste.
Le Commandant Adjoint de la Force, le Général de Brigade Audace Nduwumunsi a dit que ce mouvement faisait partie des efforts de l'AMISOM visant à sécuriser la capitale somalienne et anéantir la capacité des terroristes de s’infiltrer et de faire des attaques sur la population. "L'AMISOM ne va pas s’endormir sur les lauriers après ses récents succès. Les opérations sont en cours pour étendre la zone de sécurité à Mogadiscio", a-t-il dit.
Au mois d'Août de l'année dernière, l'AMISOM a aidé les forces du Gouvernement Fédéral de Transition à forcer le groupe terroriste, Al-Shabaab-qui a maintenant fusionné avec Al-Qaïda – à fuir ses bases dans la ville. Depuis lors, beaucoup de progrès ont été accomplis dans le commencement de rebâtir l’Etat somalien.
Au mois de Septembre, les dirigeants somaliens de toutes les principales factions se sont rencontrés à Mogadiscio pour adopter une Feuille de route politique afin de rétablir un gouvernement permanent en Août 2012. Au mois de Janvier, la première conférence constitutionnelle nationale a eu lieu dans la ville de Garowe, et les principes régissant la rédaction d’une nouvelle constitution et la réforme du Parlement ont été adoptés. Il est prévu qu'une conférence de suivi va commencer plus tard au cours de cette semaine.
Sources: http://www.burunditransparence.org/amisom_terrain.html
http://amisom-au.org/
Général de Brigade Audace Nduwumunsi |
Le Commandant Adjoint de la Force, le Général de Brigade Audace Nduwumunsi a dit que ce mouvement faisait partie des efforts de l'AMISOM visant à sécuriser la capitale somalienne et anéantir la capacité des terroristes de s’infiltrer et de faire des attaques sur la population. "L'AMISOM ne va pas s’endormir sur les lauriers après ses récents succès. Les opérations sont en cours pour étendre la zone de sécurité à Mogadiscio", a-t-il dit.
Au mois d'Août de l'année dernière, l'AMISOM a aidé les forces du Gouvernement Fédéral de Transition à forcer le groupe terroriste, Al-Shabaab-qui a maintenant fusionné avec Al-Qaïda – à fuir ses bases dans la ville. Depuis lors, beaucoup de progrès ont été accomplis dans le commencement de rebâtir l’Etat somalien.
Au mois de Septembre, les dirigeants somaliens de toutes les principales factions se sont rencontrés à Mogadiscio pour adopter une Feuille de route politique afin de rétablir un gouvernement permanent en Août 2012. Au mois de Janvier, la première conférence constitutionnelle nationale a eu lieu dans la ville de Garowe, et les principes régissant la rédaction d’une nouvelle constitution et la réforme du Parlement ont été adoptés. Il est prévu qu'une conférence de suivi va commencer plus tard au cours de cette semaine.
Sources: http://www.burunditransparence.org/amisom_terrain.html
http://amisom-au.org/
Des renforts pour l'AMISOM dès la semaine prochaine ?
16 février 2012
Les protagonistes de la résolution des Nations unies proposant un renforcement des forces de l’Union africaine en Somalie essaient de presser le Conseil de sécurité à prendre cette mesure au milieu de la semaine prochaine.
L’AMISOM passerait ainsi de 12.000 à 17.000 soldats.
Les soldats sont entrés en Somalie en 2007 et sont constitués de troupes ougandaises et burundaises. Ils ont déjà réalisé quelques victoires contre les Chebab qui s’étaient déjà installés dans le centre et le sud du pays.
Bien que l’AMISOM ne soit pas une force des Nations unies, elle est financée en grande partie par l’ONU à raison d’environ 400 millions d’euros par an. Les salaires des soldats sont pris en charge par l’Union européenne. Les Etats-Unis et la France ont exprimé leurs soucis quant au coût élevé de cette opération mais vont sans doute se ranger du côté des partisans de la résolution.
La Somalie est en proie à de graves instabilités depuis 1991, dues à des rivalités entre Seigneurs de guerre. L’actuel gouvernement ne contrôle que certaines parties du pays.
source : Reuters
Les protagonistes de la résolution des Nations unies proposant un renforcement des forces de l’Union africaine en Somalie essaient de presser le Conseil de sécurité à prendre cette mesure au milieu de la semaine prochaine.
L’AMISOM passerait ainsi de 12.000 à 17.000 soldats.
Les soldats sont entrés en Somalie en 2007 et sont constitués de troupes ougandaises et burundaises. Ils ont déjà réalisé quelques victoires contre les Chebab qui s’étaient déjà installés dans le centre et le sud du pays.
Bien que l’AMISOM ne soit pas une force des Nations unies, elle est financée en grande partie par l’ONU à raison d’environ 400 millions d’euros par an. Les salaires des soldats sont pris en charge par l’Union européenne. Les Etats-Unis et la France ont exprimé leurs soucis quant au coût élevé de cette opération mais vont sans doute se ranger du côté des partisans de la résolution.
La Somalie est en proie à de graves instabilités depuis 1991, dues à des rivalités entre Seigneurs de guerre. L’actuel gouvernement ne contrôle que certaines parties du pays.
source : Reuters
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