1. LE CONTEXTE QUI A MENE A L’OPERATION DU 17 JUIN :
- Une situation qui échappe rapidement à tout contrôle.
Il serait fastidieux de dresser ici une chronologie détaillée de l’ensemble des actions diplomatiques, politiques et militaires qui ont amené à justifier l’opération Restore Hope. Le lecteur pourra, s’il souhaite en savoir plus, se reporter à l’article très complet de Jean-Paul Broder paru sur le site Culture et Conflits. Disons simplement qu’à partir du 4 mai 1993, l’intervention militaire menée par l’Italie, la France et les Etats-Unis, s’est transformée en une mission de l’Onu (UNISOM II pour Seconde Opération des Nations Unies en Somalie) impliquant de nouveaux contingents et chargée de distribuer l’aide humanitaire, d’assurer le bon déroulement de la transition politique et de surveiller le cessez le feu. Une tâche trop ambitieuse pour les forces déployées et qui se heurta bien vite aux différentes factions armées, dont la plus féroce, à Mogadiscio, était contrôlée par le général Aïdid. Le 5 juin 1993, ses forces tendent une embuscade aux troupes pakistanaises qui doivent déplorer 24 morts. La psychose s’empare des troupes de l’Onu qui se retranchent dans leurs camps et, de fait, ne peuvent assurer leurs missions dans la capitale.
- L’intervention des troupes françaises à Mogadiscio.
Dés lors, il est demandé aux contingents français et marocains de déployer des éléments blindés pour stabiliser la situation. Après accord des autorités gouvernementales, un sous groupement blindé motorisé français appartenant au BIAS (bataillon interarmes de Somalie) sous les ordres direct du commandant du bataillon, le colonel Pierre de Saqui de Sannes, se déploie le 9 juin. Il comprend 200 hommes et 50 véhicules répartis comme suivent :
- Un PC tactique.
- Deux sections VAB du 9éme RCP.
- Un peloton d’ERC 90 du 5éme RIAOM.
- Deux sections sur VLRA du 5éme RIAOM.
- Un groupe de combat du génie du 17éme RGP.
- Un poste de secours renforcé du 5éme RIAOM – BCS.
- Un élément logistique du 5éme RIAOM.
A partir du 12 juin, un détachement ALAT vient renforcer les éléments au sol avec un HLR, deux Puma, dont un avec canon de 20mm, et deux Gazelle HAC armées de missiles HOT.
- Une situation qui échappe rapidement à tout contrôle.
Il serait fastidieux de dresser ici une chronologie détaillée de l’ensemble des actions diplomatiques, politiques et militaires qui ont amené à justifier l’opération Restore Hope. Le lecteur pourra, s’il souhaite en savoir plus, se reporter à l’article très complet de Jean-Paul Broder paru sur le site Culture et Conflits. Disons simplement qu’à partir du 4 mai 1993, l’intervention militaire menée par l’Italie, la France et les Etats-Unis, s’est transformée en une mission de l’Onu (UNISOM II pour Seconde Opération des Nations Unies en Somalie) impliquant de nouveaux contingents et chargée de distribuer l’aide humanitaire, d’assurer le bon déroulement de la transition politique et de surveiller le cessez le feu. Une tâche trop ambitieuse pour les forces déployées et qui se heurta bien vite aux différentes factions armées, dont la plus féroce, à Mogadiscio, était contrôlée par le général Aïdid. Le 5 juin 1993, ses forces tendent une embuscade aux troupes pakistanaises qui doivent déplorer 24 morts. La psychose s’empare des troupes de l’Onu qui se retranchent dans leurs camps et, de fait, ne peuvent assurer leurs missions dans la capitale.
- L’intervention des troupes françaises à Mogadiscio.
Dés lors, il est demandé aux contingents français et marocains de déployer des éléments blindés pour stabiliser la situation. Après accord des autorités gouvernementales, un sous groupement blindé motorisé français appartenant au BIAS (bataillon interarmes de Somalie) sous les ordres direct du commandant du bataillon, le colonel Pierre de Saqui de Sannes, se déploie le 9 juin. Il comprend 200 hommes et 50 véhicules répartis comme suivent :
- Un PC tactique.
- Deux sections VAB du 9éme RCP.
- Un peloton d’ERC 90 du 5éme RIAOM.
- Deux sections sur VLRA du 5éme RIAOM.
- Un groupe de combat du génie du 17éme RGP.
- Un poste de secours renforcé du 5éme RIAOM – BCS.
- Un élément logistique du 5éme RIAOM.
A partir du 12 juin, un détachement ALAT vient renforcer les éléments au sol avec un HLR, deux Puma, dont un avec canon de 20mm, et deux Gazelle HAC armées de missiles HOT.
Cet élément aéromobile, directement et uniquement placé sous les ordres du commandant français sur le terrain, sans participer directement aux combats, s’avérera indispensable au succès de l’entreprise.
Dans la capitale somalienne, où la situation se dégrade un peu plus chaque jour et où la population se fait défiante à l’égard des troupes onusiennes, la mission du détachement français est celle d’une force d’action rapide destinée à intervenir en soutien des autres contingents en cas de coup dur. Du 10 au 16, le sous groupement ne reste pas inactif, loin de là : il évacue l’ambassadeur de France et des ressortissants, participe à des missions d’escorte, des fouilles d’habitation et détruit puis occupe la zone des antennes de Radio Mogadiscio, tenue par les rebelles d’Aïdid, en soutien d’unités US.
Chaque nuit, durant cette période, les AC-130 gunships de l’USAF pilonnent les quartiers où se concentrent Aïdid et ses miliciens et il devient rapidement évident que le succès ou l’échec de l’UNISOM II dépendent de la capture et de la neutralisation de cet ennemi qui n’entend pas laisser le contrôle de la ville lui échapper.
Le 17 juin, un nouvel accrochage dans le quartier des forces adverses va dégénérer en un affrontement meurtrier qui va durer jusqu’au soir et impliquera lourdement le sous groupement français.
2. PREPARATION AU COMBAT…
Les différentes missions mentionnées plus haut, même si elles n’ont pas permis l’arrestation du chef rebelle, ont été fort utiles sur bien des points.
- La cohésion des hommes :
Les hommes composant le sous-groupement n’avaient jamais manœuvré ensemble auparavant et, pour assurer une bonne tenue au combat dans cet environnement particulièrement brutal qu’était Mogadiscio, il fallait au commandant réussir à établir une cohésion tactique parfaite entre des troupes très diverses : marsouins, parachutistes, engagés et appelés. Rappelons qu’à cette époque, seules quelques unités de l’armée de terre étaient entièrement professionnalisées et que le sous groupement comprenait un certain nombre d’EVAT (engagé volontaire de l’Armée de Terre) et de VSL (volontaire service long), ces derniers étant en fait des appelés du contingent ayant signé un document leur autorisant un déploiement en opérations extérieures.
Cette cohésion tactique passait par un apprentissage des différents matériels, un amalgame entre les « bleus » et les anciens plus chevronnés et un entraînement qui aura lieu sur le terrain même où se dérouleront les combats. Ainsi, dans le feu des actions précédant l’engagement, les hommes apprirent à s’estimer et à se connaître jusqu’à pouvoir mettre un visage sur chaque voix qu’ils entendaient à la radio. Cet élément allait s’avérer essentiel puisqu’il fut décidé de mettre tout le sous groupement sur le même réseau radio, ce qui a conduit à limiter les appels préliminaires, à réduire les délais d’identification et
D’un assemblage disparate de troupes valeureuses, le colonel de Saqui de Sannes va faire en moins d’une semaine, au contact direct des réalités de la ville en guerre, un sous groupement parfaitement soudé et discipliné qui se montrera capable, le moment venu, d’agir en parfaite cohésion, de respecter les ordres reçus et de ne pas céder à la panique en appliquant une violence disproportionnée contre les civils mêlés aux miliciens.
- Etudier les tactiques de l’ennemi.
En examinant les circonstances de l’embuscade meurtrière dont les pakistanais avaient été victimes le 5 juin, le commandement put cerner les grandes lignes de la tactique des miliciens d’Aïdid et en tirer des enseignements sur ce à quoi il fallait s’attendre et les conduites à éviter.
En effet, la méthode employée par les partisans d’Aïdid était simple mais efficace : tout d’abord, les unités de l’ONU étaient encerclées par une foule exubérante, bruyante, de femmes et d’enfants qui manifestait son mécontentement, voire son hostilité. La pression, sans être ouvertement violente, était telle que la foule entrait en contact avec les troupes et cherchait à voler des pièces d’équipement. Des tirs de semonce étaient alors ordonnés. Lorsque la foule des civils désarmés refluait, des tireurs cachés en son sein se dévoilaient soudain et ouvraient le feu sur des cibles choisies (chefs d’unité, servants d’armes collectives) pour désorganiser le dispositif. Souvent, des snipers dissimulés dans les immeubles alentour se joignaient aux tireurs pour faire le maximum de victimes en un minimum de temps, toute l’action se déroulant dans la confusion la plus grande, augmentée encore par la présence de nombreux civils complices. Ainsi, une technique classique pour les snipers se trouvant dans les immeubles consistait à mettre devant les ouvertures une femme, parfois avec son enfant dans les bras. Soudain, la femme s’effaçait, un tireur apparaissait et lâchait quelques coups avant de laisser à nouveau sa place aux civils qui le camouflaient. Riposter aveuglément, dans ses conditions, ne pouvait que provoquer un massacre[2]. Le colonel de Saqui de Sannes savait tout cela mais ne comptait pas rentrer dans cet engrenage infernal. Laissons lui la parole :
« Venant de Djibouti, on connaissait bien la culture somalienne. Nous savions que mêler les femmes et les enfants aux combats leur paraissait naturel car quand un clan se bat, c’est le clan tout entier qui va au combat. Ils savaient bien sur que cela nous choquait et en profitaient. Quoi qu’il en soit, nous nous comporterions en soldats occidentaux et ne tirerions pas sur les femmes et les enfants. C’était une question d’éthique mais je savais aussi que derrière cette journée, l’opération continuerait et que le clan Aïdid ne nous aurait jamais pardonné d’avoir massacré ses femmes et ses enfants. Cependant il me fallait résoudre un problème immédiat sans déraper. J’ai donc donné l’ordre à l’ERC de tirer à la mitrailleuse sur le mur. Je signifiais ainsi à tout le monde que nous étions capable de frapper fort si cela devait monter d’un cran. (…) Des deux côtés tout le monde a apparemment compris le message. On se battra mais on ne fera pas non plus n’importe quoi. »
- Prendre des mesures de protection pour les hommes et les véhicules.
Sur les P4 et les VLRA, qui ne bénéficient d’aucun blindage, les soldats fixent des sacs de sable sur les capots et en ceinture de caisse qui offrent une certaine protection contre les munitions de petit calibre. Pour éviter le piége de la foule, tous les véhicules sont équipés de rouleaux de fil de fer barbelé : en cas d’arrêt, ces obstacles peuvent être déployés instantanément à plusieurs dizaines de mètres de l’unité et éviter ainsi le contact direct avec les manifestants.
Pour faciliter l’identification air sol, deux grands panneaux sont fixés sur chaque engin. Ces marqueurs seront d’une utilité évidente pour les éléments de l’ALAT mais aussi, plus inattendu, en donnant un effet de masse et de puissance aux véhicules ils auront un impact psychologique certains sur les adversaires.
Enfin, en plus des préparatifs décrits plus haut, tous les signes distinctifs de commandement (fanions, galons) sont ôtés et les hommes perçoivent une importante dotation en grenades OF pour disperser la foule sans provoquer de pertes.
3. LA JOURNEE DU 17 JUIN.
- Pakistanais et Marocains sous le feu :
Dés 07h30, de sévères accrochages se produisent dans le quartier des partisans d’Aïdid. Les Pakistanais se retrouvent englués dans une foule compacte et surexcitée et, rapidement, un de leurs officiers est tué. Traumatisés par le souvenir des terribles pertes du 5 juin, ils commencent à entamer un mouvement de repli. Parallèlement, le détachement marocain est dans une situation encore plus grave à la lisière nord du quartier : leur convoi bloqué par la foule, selon la tactique habituelle des miliciens, les deux plus hauts officiers se présentent pour parlementer et obtenir le retrait des manifestants. Tragique erreur : en se dévoilant comme responsables, ils sont immédiatement identifiés et abattus par des snipers. Le chef de corps tombe, tué sur le coup, son second est grièvement blessé. En quelques secondes, le détachement marocain est décapité et les hommes qui ne sont plus commandés se retranchent sous le feu incessant des miliciens dissimulés dans les immeubles. A la fin des combats, les marocains déploreront cinq morts et trente cinq blessés.
Les renseignements qui parviennent alors au sous groupement français sont confus et contradictoires mais la situation apparaît rapidement comme potentiellement catastrophique : les miliciens somaliens ont pris l’ascendant psychologique et un nouveau massacre est à craindre. Dés 08h30, les français reçoivent l’ordre de venir dégager les marocains.
- Les français entrent dans la bataille : quelle approche choisir ?
Dés lors, un problème se pose au commandant français : par quelle voie doit il aborder la situation depuis sa base de départ ? La solution la plus logique et la moins risquée consisterait à contourner par le sud (l’Avenue du 21 octobre) toute la zone avant d’obliquer à gauche pour arriver au contact, juste entre les deux contingents attaqués. Cette approche ne satisfait pas le colonel de Saqui de Sannes qui craint de se retrouver englué avec les marocains, en plein dans l’axe de tir des pakistanais, dans une zone où les véhicules ne pourraient pas circuler et où ils auraient été débordés de tous les côtés. Loin d’améliorer la situation, cette solution ne pouvait qu’ajouter des cibles supplémentaires dans la nasse de feu intense créée par les miliciens somaliens.
Au contraire, pour engager son sous groupement, il choisit l’offensive, la surprise et la masse : le colonel a repéré un terre plein au nord dominant la zone des combats. Pour l’atteindre et l’occuper, les français traverseront le dispositif des renforts d’Aïdid (la via Lénine) et s’empareront du carrefour au nord avant d’obliquer à droite vers le terre plein à partir duquel ils pourront utiliser au mieux l’allonge de leurs armes et prendre les miliciens à revers pour donner de l’air aux marocains dont la situation est dramatique.
Il divise donc ses forces en trois échelons : une section sur VLRA restera sur la base de départ avec les éléments sanitaires ; une section sur VAB, une section VLRA et les P4 du sous groupement tiendront le carrefour, vital pour permettre de se désengager, éviter l’encerclement et garder la voie ouverte pour les évacuations sanitaires. Enfin, le troisième échelon comprenant le commandant, son VAB PC, le peloton ERC, une section VAB et un groupe de sapeurs prendra position sur le terre plein pour permettre le retrait du contingent marocain en l’appuyant de ses feux.
Les hélicoptères du détachement ALAT ont pris l’air pour renseigner et, éventuellement, appuyer les troupes au sol.
- L’engagement :
Les ordres donnés, le groupement déboule à fond dans le dos du dispositif somalien. Pour ces derniers, la surprise est complète et seuls quelques accrochages mineurs et une dizaine de coups de RPG mal ajustés s’opposent à la masse qui fonce vers ses objectifs. Le premier échelon prend position sur le terre-plein, à 150 mètres des marocains, tandis que le carrefour plus au nord est occupé comme prévu.
Les miliciens, d’abord totalement décontenancés par cette manœuvre imprévue, se reprennent vite : des renforts arrivent du marché de Bakara situé à l’est et tous les tirs se concentrent désormais sur les nouveaux arrivants ce qui permet au contingent marocain de se dégager en ramenant ses morts, ses blessés et son matériel.
Mais, au carrefour, la situation est critique pour le deuxième échelon : les tirs de snipers venant de l’hôpital militaire blessent un chef de groupe VAB à la tête. Son second le traîne à l’abri du blindage et prend le commandement. Soudain, la foule s’écarte et deux « technicals » engagent les français à la mitrailleuse lourde. Deux roquettes de RPG manquent leurs cibles et les deux véhicules somaliens sont détruits à la mitrailleuse de 12,7. Pour se donner de l’air, la section portée, appuyée par les mitrailleuses de la section VAB, prend d’assaut et nettoie le bâtiment principal de l’hôpital militaire mettant 25 à 30 miliciens hors de combat. Lorsque le troisième échelon, qui comprend les moyens sanitaires, est violemment attaqué à son tour, la situation menace de tourner au désavantage des français. Le Puma réclame avec insistance des objectifs pour son canon de 20mm et l’autorisation d’ouvrir le feu. Le colonel, sachant que de tels tirs provoqueront un massacre, refuse.
Mais la prise de l’hôpital permet aux tireurs français placés dans l’immeuble de prendre les somaliens sous leurs feux depuis les hauteurs et la situation bascule du côté français. Les blessés peuvent être évacués et la pression se relâche sur le carrefour.
- Les miliciens rompent le combat.
Déjà bousculés lors de l’engagement initial, souffrant de lourdes pertes, ayant perdus le contrôle du carrefour et de l’hôpital militaire, leurs véhicules détruits, les renforts subissant de plein fouet le feu des français maintenant solidement installés sur leurs positions, les miliciens doutent et, craignant l’encerclement par des forces dont ils surestiment vraisemblablement le nombre, refluent peu à peu. Les tirs s’espacent et, à 13h30, la situation est enfin maîtrisée. Les deux premiers échelons se regroupent pour avancer et réoccuper les postions marocaines.
Des rumeurs contradictoires font état de la présence d’Aïdid dans les bâtiments alentour et ordre est donné au sous groupement de fouiller la zone avec le renfort d’une unité mécanisée italienne. Cette opération ne rencontrera pas de réelle opposition mais le général rebelle restera introuvable.
Finalement, à 18h00, le sous groupement reçoit l’ordre de se désengager et le dernier des hélicoptères qui ont assuré la couverture aérienne se pose à 18h30.
4. BILAN DE L’OPERATION :
Pour un engagement de cette violence dans un environnement aussi rude qu’une ville en proie au chaos, les pertes françaises sont très légères : un blessé grave et deux blessés légers. Les pertes somaliennes sont, bien sur, impossibles à déterminer avec précision mais elles dépassent probablement la cinquantaine pour ce qui est des miliciens. Les pertes civiles ont vraisemblablement été minimes.
La consommation en munitions a été la suivante :
- 1500 coups de FAMAS.
- 2000 coups de 7,62 (FRF2 et ANF1)
- 500 coups de 12,7.
Afin d’éviter des pertes civiles inacceptables, le colonel avait interdit le tir d’obus explosif au canon de 90mm des ERC de même que l’emploi du canon de 20mm armant l’un des Puma. Les ERC ont appuyé l’action avec leurs mitrailleuses de bord et les hélicoptères ont essentiellement servis au renseignement et, par leur présence constante au dessus du champ de bataille, ont joué un rôle dissuasif, le bruit continuel des rotors ajoutant au stress des combattants somaliens qui perdaient l’initiative.
En examinant cette opération, on réalise la difficulté, pour une unité militaire, de graduer la force et de s’adapter à un adversaire qui utilise la population pour agir et se dissimuler. Le colonel de Saquis de Sannes regrettera après coup que le règlement interdise l’emport d’obus à blanc mélangé aux munitions classiques dans les soutes des ERC. De même, les gaz lacrymogènes, non disponibles, auraient sans doute pu disperser la masse des manifestants (mais auraient imposés le port du masque aux soldats…).
L’action du chef du sous groupement s’est appuyée sur quatre critères principaux :
- Limiter au maximum les pertes amies. (1)
- Limiter au maximum les pertes dans la population civile. (2)
- Maintenir la cohésion psychologique du groupement. (3)
- Maintenir la liberté d’action. (4)
Par sa manœuvre d’approche, il a su réaliser les objectifs 3 et 4 ; la discipline de feu imposée a contribué à l’obtention des objectifs 2 et, indirectement, 1 ; les actions préalables à cette journée ont permis le 3 et le 1.
CONCLUSION :
Le 17 juin 1993, l’armée française, encore formatée par des combats de haute intensité contre un adversaire de composition identique, s’est trouvée brusquement plongée dans un environnement totalement inédit, face à un ennemi qui ne jouait pas sur la même partition avec le risque, moralement et psychologiquement inacceptable, de provoquer un carnage parmi les populations civiles. L’action efficace du chef du groupement, le sang froid et la discipline de feu des hommes ont seuls permis d’éviter des pertes inutiles.
Sources :
http://reflexionstrategique.blogspot.com/search/label/Tactique
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