Dans un rayon de 80 km autour de Bardera - l'un des huit centres de distribution de l'aide humanitaire, situé à 360 km à l'ouest de Mogadiscio -, des Marines ont apporté par hélicoptère des vivres aux habitants de cinq villages.
De leur côté, plus de 2.000 soldats français, pour la plupart arrivés pendant le week-end de Noël, se sont déployés dans le secteur de responsabilité humanitaire de Hoddur, à 300 km au nord-ouest de Mogadiscio.
Dans le même temps, les Marines déployés à Mogadiscio ont pour la première fois franchi la «ligne verte» qui divise la capitale pour aller s'installer dans le nord de la ville, repaire de bandits et de pillards. Selon leur porte-parole, le colonel Fred Peck, ils patrouilleront deux fois par jour le secteur nord de Mogadiscio et renforceront progressivement leur présence dans cette zone. Notre objectif est d'assurer la sécurité dans Mogadiscio, ce qui signifie dans la ville entière, a déclaré le colonel Peck.
En dépit des promesses des deux hommes forts de Mogadiscio, Ali Mahdi Mohamed et Mohamed Farah Aïdid, qui s'étaient engagés à mettre fin aux divisions et aux exactions dans la capitale, un porte-parole militaire de la force internationale a déclaré que des bandes rivales avaient échangé des tirs, lundi soir, juste devant l'ambassade des États-Unis, dont les Marines ont fait l'une de leurs bases. Selon le capitaine Jim Davis, la fusillade a duré une trentaine de secondes. Quelques tirs d'armes automatiques ont atteint les murs de l'ambassade. Les Marines n'ont pas riposté.
Autre incident: un bus transportant des employés locaux du Comité international de la Croix-Rouge a été mitraillé, mardi, à l'aube. Quatre passagers ont été abattus, a déclaré un porte-parole du Comité. Un cinquième Somalien, employé par Care, a été tué lors du vol d'une voiture de cette agence humanitaire sur la «ligne verte». Deux autres occupants somaliens du véhicule ont été blessés.
Et on n'est pas au bout de sinistres découvertes en Somalie. Le «New York Times» rapportait ainsi hier qu'un clan somalien a massacré plus de cent dirigeants religieux, hommes d'affaires et autres habitants en vue du port de Kismayo la veille du débarquement américain à Mogadiscio. Selon des témoins et des diplomates américains cités par le journal, des dizaines de personnes ont été pourchassées de porte en porte et tuées, trois nuits durant, par des partisans d'Omar Jess, chef du clan Ogadeni contrôlant la ville. Cette tuerie avait pour but d'éliminer des personnes susceptibles de guider l'action des Américains, dit le journal. Toutes les victimes appartenaient au clan Harti, originaire de la région de Kismayo et qui tient les autres clans pour des occupants, précise le «New York Times». Selon certains témoins, ce massacre connaîtrait encore des prolongements sporadiques. (D'après AP et Rtr.)
Source: http://archives.lesoir.be/