Mercredi 17 septembre 1997, LE PROCES EN APPEL DEVANT LA COUR MILITAIRE A ETE REMIS SINE DIE SOMALIE: DE NOUVELLES PLAINTES CONTRE LES PARAS BELGES

La Cour militaire a reporté sine die le procès en appel de Kurt Coelus et de Claude Baert, deux anciens paras du troisième bataillon de Tielen. Les deux militaires, accusés d'avoir suspendu un jeune Somalien autour d'un brasero, avaient été acquittés fin juin par le Conseil de guerre. Le tribunal militaire estimait en effet que le jeune garçon s'était sorti sans trop de mal de la mésaventure et que rien n'indiquait qu'en étant accroché au-dessus du feu, il se soit vraiment senti en danger de mort. La mansuétude du tribunal militaire avait profondément choqué et le parquet avait fait immédiatement appel.

C'est pourtant l'Auditeur militaire lui-même qui a demandé ce mardi le report du procès : l'ambassade belge à Nairobi a en effet recueilli une série de nouvelles plaintes et des témoignages de violences commises par les deux paras lors de la mission «Restore Hope» des Nations unies en 1993. Le parquet militaire a demandé à la police judiciaire d'enquêter sur ces faits pour lesquels on disposerait de noms, de dates et de lieux. Il n'est pas impossible que la victime du brasero ait pu ainsi être identifiée.

Me Wallyn, avocat du Centre pour l'égalité des chances et la lutte contre le racisme qui s'est constitué partie civile, a demandé qu'on interroge également un nouveau témoin, un para de Tielen qui participait à la mission.

L'avocat de Kurt Coelus s'est opposé à la remise : son client a entamé aujourd'hui une carrière au sein des forces navales. Et voudrait tourner la page...

La Cour militaire pourrait aussi requalifier les faits reprochés à Coelus et Baert. Pour rappel, les deux paras ont été poursuivis pour coups et blessures volontaires avec menaces. Le Centre pour l'égalité des chances et la lutte contre le racisme, qui s'est constitué partie civile, estime qu'on pourrait inculper les deux ex-Casques bleus pour infraction à la loi sur le racisme et aux lois sur la guerre.

M. Vdm

Source : archives.lesoir.be