Les 500 paras belges seront-ils engagés dans le nord ou dans le sud de la Somalie lors des opérations Unosom destinées à protéger des convois d'aide humanitaire? Hier, aux Affaires étrangères et à la Défense nationale, on en attendait la demande de la part des Nations unies réunis pour la conférence sur la Somalie à Genève.
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Il y a un peu plus d'un mois, le gouvernement belge avait répondu favorablement à la demande de l'ONU d'envoyer un bataillon renforcé de paras, quelque 500 hommes, en Somalie afin d'y protéger des convois de nourriture. Une demande similaire émanant de l'ONU avait été adressée au gouvernement autrichien. Les Casques bleus autrichiens seraient engagés dans le nord du pays.
À l'heure actuelle, tout porte à croire que les Nations unies pourraient décider d'un troc entre les secteurs réservés initialement aux troupes belges et autrichiennes. L'indécision de la part du gouvernement de Vienne en serait la cause. Comme depuis la semaine passée l'ONU a conclu un accord avec les chefs de clans locaux dans le nord de la Somalie, ce qui n'est pas encore le cas dans le sud, et que les paras belges sont prêts à partir dans les quelques heures, cet échange est jugé de plus en plus probable.
À la Défense nationale, on affirmait hier que nos paras n'attendent plus que le fameux «go». Le porte-parole disait que la Belgique ne voyait aucun inconvénient à troquer les secteurs, mais qu'elle n'en avait pas encore reçu la demande. Cette demande pourrait toutefois tomber incessamment.
CE SERAIT BERBERA
Dans ce cas, les paras belges seraient envoyés vers Berbera et non vers Kismayo. Berbera, jusqu'en 1941 la capitale de la Somalie britannique pour devenir plus tard (sous Siad Barre) un point d'appui pour la marine soviétique, est un port situé dans le Golfe d'Aden, à 1.500 km de la capitale Mogadiscio mais relativement près de Djibouti. Le territoire, détaché du reste du pays depuis mai 1992, est contrôlé par Issak Abdulrahman Tour.
Le navire de commandement et de soutien logistique A.961 «Zinnia» prévu dans le cadre de cette opération d'aide humanitaire servira d'hôpital flottant, de base de ravitaillement et de centre des communications pour les paras belges. Malgré que l'envoi de ce vétéran du Golfe doive d'abord encore passer le conseil des ministres, vu les aspects financiers que cela impliquera indéniablement, le navire vieux d'un quart de siècle subit actuellement une cure de jouvence dans la base navale de Zeebrugge. À la marine, on confirme que le «Zinnia» sera prêt pour appareiller pour la Somalie début novembre.
Contrairement aux missions antérieures du «Zinnia» dans le cadre des conflits dans le golfe Persique, le navire ne fera pas office de bâtiment de commandement d'une flotille. Il se limitera à rester en rade d'un port afin d'aider au maximum les paras. C'est la raison pour laquelle seuls septante marins - au lieu de cent cinquante - composeront l'équipage sous les ordres du commandant André Vinck.
SOPHISTICATION
Un centre de communications ultra-sophistiqué devrait être installé d'ici la fin du mois. Sur le pont, les enrouleurs de câbles destinés aux dragueurs de mines feront place à des voitures tout-terrain. Des congélateurs supplémentaires ont été installés afin que l'équipe renforcée des cuisiniers puisse journellement fournir des repas chauds pour 150 paras en plus de l'équipage. Une antenne chirurgicale composée d'un chirurgien, d'un médecin-anésthésiste, d'un infirmier spécialisé, d'un médecin généraliste et d'un dentiste sera également du voyage.
EDDY SURMONT
Source : archives.lesoir.be
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