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Piraterie - Une plaie de plus en plus coûteuse pour la navigation mondiale

22/05/2012


Un Somalien armé contemple un navire au large.Photo
AFP/Mohamed Dahir
Le procès des pirates du Ponant qui s’ouvre à Paris sera, une fois de plus, l’occasion de se pencher sur une forme de criminalité aussi vieille que la navigation.

Les pirates d’aujourd’hui ont troqué le drapeau noir à tête de mort pour le GPS et le téléphone portable, mais leurs méfaits sont les mêmes que ceux commis par leurs ancêtres.
En revanche, les pays dont les navires ont été victimes d’actes de piraterie ont dû revoir leur arsenal juridique tout en expédiant dans les secteurs sensibles des bâtiments chargés d’assurer la liberté du trafic et du commerce maritimes.

Les pirates d’aujourd’hui ont troqué le drapeau noir à tête de mort pour le GPS et le téléphone portable, mais leurs méfaits sont les mêmes que ceux commis par leurs ancêtres.
En revanche, les pays dont les navires ont été victimes d’actes de piraterie ont dû revoir leur arsenal juridique tout en expédiant dans les secteurs sensibles des bâtiments chargés d’assurer la liberté du trafic et du commerce maritimes.

La France a ainsi voté une loi réprimant la piraterie maritime et aérienne en 2011. Plusieurs actes de piraterie perpétrés contre des bateaux français ont conduit à mettre en place un nouveau texte. La précédente loi datait de 1825 ! Elle avait été abrogée en 2007. Mais l’ampleur des opérations de brigandage au large de la Somalie a conduit la France à se doter d’un outil juridique destiné à encadrer les opérations menées par la Marine nationale. Il faut savoir que si la France était préoccupée, comme tous les États victimes de la piraterie, la Cour européenne des droits de l’homme a défendu, elle, le droit des pirates à bénéficier de toutes les garanties.

4000 actes de piraterie

En début d’année, le Sénat a mis en place une commission chargée de faire le point sur l’application de cette loi et, plus largement, sur la lutte contre la piraterie.

Le rapport des sénateurs Jean-Claude Peyronnet et François Trucy rappelle que, « selon le Bureau maritime international, plus de 4000 actes de piraterie auraient été recensés au cours de ces vingt dernières années ». Les zones les plus dangereuses se situent dans le Golfe d’Aden et au large de la Somalie, ainsi que dans le détroit de Malacca, au large de l’Indonésie et dans le golfe de Guinée.

L’Union européenne a lancé en 2008 l’opération Atalante de protection et d’intervention au large de la Somalie. Cette opération s’appuie sur plusieurs résolutions des Nations unies.

Depuis cette date, le rayon d’action des bâtiments de guerre engagés dans ce combat s’est considérablement élargi. Les pirates, de plus en plus aguerris et de mieux en mieux équipés, opèrent jusqu’au large de l’Inde ou de Madagascar. Au total, la zone couverte par Atalante équivaut à une fois et demi la surface du continent européen.

Les Européens ne sont pas seuls à entretenir une force navale dans l’océan Indien. Les Américains, les Russes ou les Chinois ont également envoyé des navires de guerre dans ce secteur.

Cette mobilisation explique que les actes de pirateries ont décru. Le rapport sénatorial fait état de 168 attaques en 2011 contre 215 en 2009. Le nombre de navires capturés est également en baisse. En revanche, les rançons payées n’ont jamais été aussi élevées. Elles sont passées de quatre millions de dollars en moyenne en 2010 à 5,3 millions l’an dernier. Si on ajoute aux rançons, l’augmentation des primes d’assurance, le coût des opérations militaires et bien d’autres charges, le coût global de la piraterie maritime est estimé « entre 7 et 8 milliards de dollars par an », selon les sénateurs français.

Les élus ont également mis le doigt sur d’étonnantes pratiques. Ainsi, il existe des sociétés qui se sont spécialisées dans la négociation des rançons. Elles prélèvent, évidemment, leur pourcentage sur la somme versée.

Ces pratiques et quelques autres font dire aux sénateurs français qu’ « au regard de l’importance des sommes en jeu, on peut s’interroger. Certains ne tirent-ils pas un profit direct de la piraterie maritime et n’ont-ils pas un intérêt à ce que ce phénomène se prolonge dans les prochaines années ? »

 

La mission Jack Lang

La communauté internationale s’est aussi préoccupée du sort des pirates faits prisonniers. Il faut savoir que la plupart sont relâchés, faute de juridiction capable de les juger. Le Kenya, qui avait donné son accord, y a finalement renoncé.

Un rapport, commandé par l’Onu à l’ancien ministre français Jack Lang, également juriste, aboutissait à plusieurs propositions. Il proposait notamment de créer des zones spécialisées au Puntland et au Somaliland, dans le territoire somalien, mais sous statut international. Rien n’a été lancé depuis, alors que la piraterie, elle, continue de prospérer sur fond de guerre civile.

URL Source : http://www.lalsace.fr/actualite/2012/05/22/une-plaie-de-plus-en-plus-couteuse-pour-la-navigation-mondiale

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