Burundian troops serving with the African Union Mission in Somalia (AMISOM) together with forces of the Somali National Army (SNA) have been mounting 'snap' foot patrols in villages and areas to the east of Baidoa where Al Qaeda-affiliated extremist group Al Shabaab mount attacks against local herdsmen, villages and travellers along the busy Baidoa-Mogadishu road. Patrolling in and around the village of Modmoday, approx. 40km east of the Biadoa, the capital of Somalia's Bay and Bakool Region, the AMISOM troops also use the patrols as an opportunity to provide occasional free medical treatment and fresh, potable drinking water for residents in the area. Images taken 15 October, 2013. All Photos: AU/UN IST PHOTO / ABDI DAKAN.
Restore Hope : il y a vingt ans, les Belges tentaient de pacifier la Somalie
lundi 10 décembre 2012 à 16h58
L'armée belge célèbre mercredi, mais en toute discrétion, le 20ème anniversaire de son arrivée en Somalie, où elle a tenté durant un an de rétablir un semblant d'ordre, dans un pays en pleine guerre civile, au prix de six morts.
Soldat belge en mission dans les rues de Kismayo en mars 1993. © Image Glob
Aucune commémoration particulière n'a été organisée pour marquer l'arrivée, le 12 décembre 1992, des premières troupes belges à Mogadiscio, la capitale somalienne, dans le cadre de l'opération "Restore Hope" ("Rendre l'Espoir") dirigée par les Etats-Unis afin de mettre fin au pillage de l'aide humanitaire dans ce pays de la Corne de l'Afrique en proie à l'anarchie.
Les premiers Belges étaient arrivés à Mogasdiscio peu avant la mi-décembre. Ils avaient rapidement été dirigés vers la ville portuaire de Kismayo, dans le sud de la Somalie, se souvient leur commandant de l'époque, le général-major - désormais en retraite - Marc Jacqmin. Il était alors lieutenant-colonel et dirigeait le 1er bataillon parachutiste de Diest, qui formait le noyau de la participation belge à cette grande opération humanitaire comptant plus de 38.000 hommes.
Une compagnie de ce bataillon avait débarqué à Kismayo le 20 décembre, à bord d'engins amphibies de l'US Navy pour y établir une tête de pont de l'opération "Restore Hope" aux côtés de troupes américaines. Le reste des troupes belges avait suivi le 21 puis le 24 décembre, avant l'arrivée du navire "Zinnia" de la Marine, puis d'un bâtiment transportant le charroi lourd, dont des blindés légers de type CVRT, en janvier 1993.
"Je commandais alors un contingent de quelque 950 hommes", a raconté à l'agence BELGA le général Jacqmin, qui avait été promu colonel sur place, le 26 décembre 1992.
Les Américains s'étaient toutefois rapidement retirés de Kismayo, laissant les Belges contrôler tant bien que mal cette ville d'importance stratégique, son port, et la basse vallée de la Juba disputés par les milices de "seigneurs de la guerre" - principalement le général Mohamed Said Hersi (dit "Morgan", le beau-frère de l'ancien président Siad Barré, renversé en 1991) et le colonel Ahmed Omar Jess.
En mai 1993, l'opération était passée sous le commandement des Nations Unies, devenant l'ONUSOM (Opération des Nations Unies en Somalie), avec quelque 20.000 Casques bleus et huit mille civils munis d'un mandat "musclé".
Les troupes américaines avaient pour leur part quitté la Somalie le 31 mars 1994, après la mort de 18 GI's le 3 octobre 1993 à Mogadiscio, lors d'une désastreuse tentative de capture d'un des principaux chefs de guerre, le général Mohamed Farah Aïdeed. Une désastreuse mission qui servira de fil narratif à Black Hawk Down (La Chute du Faucon Noir ), un film de Ridley Scott.
Les premiers Belges étaient arrivés à Mogasdiscio peu avant la mi-décembre. Ils avaient rapidement été dirigés vers la ville portuaire de Kismayo, dans le sud de la Somalie, se souvient leur commandant de l'époque, le général-major - désormais en retraite - Marc Jacqmin. Il était alors lieutenant-colonel et dirigeait le 1er bataillon parachutiste de Diest, qui formait le noyau de la participation belge à cette grande opération humanitaire comptant plus de 38.000 hommes.
Une compagnie de ce bataillon avait débarqué à Kismayo le 20 décembre, à bord d'engins amphibies de l'US Navy pour y établir une tête de pont de l'opération "Restore Hope" aux côtés de troupes américaines. Le reste des troupes belges avait suivi le 21 puis le 24 décembre, avant l'arrivée du navire "Zinnia" de la Marine, puis d'un bâtiment transportant le charroi lourd, dont des blindés légers de type CVRT, en janvier 1993.
"Je commandais alors un contingent de quelque 950 hommes", a raconté à l'agence BELGA le général Jacqmin, qui avait été promu colonel sur place, le 26 décembre 1992.
Les Américains s'étaient toutefois rapidement retirés de Kismayo, laissant les Belges contrôler tant bien que mal cette ville d'importance stratégique, son port, et la basse vallée de la Juba disputés par les milices de "seigneurs de la guerre" - principalement le général Mohamed Said Hersi (dit "Morgan", le beau-frère de l'ancien président Siad Barré, renversé en 1991) et le colonel Ahmed Omar Jess.
En mai 1993, l'opération était passée sous le commandement des Nations Unies, devenant l'ONUSOM (Opération des Nations Unies en Somalie), avec quelque 20.000 Casques bleus et huit mille civils munis d'un mandat "musclé".
Les troupes américaines avaient pour leur part quitté la Somalie le 31 mars 1994, après la mort de 18 GI's le 3 octobre 1993 à Mogadiscio, lors d'une désastreuse tentative de capture d'un des principaux chefs de guerre, le général Mohamed Farah Aïdeed. Une désastreuse mission qui servira de fil narratif à Black Hawk Down (La Chute du Faucon Noir ), un film de Ridley Scott.
Les derniers Casques bleus de l'ONUSOM avaient plié bagage le 2 mars 1995 en plein désarroi, sans résoudre les causes profondes de la crise somalienne, où les combats entre factions rivales ont conduit à l'éclatement du pays en continuant à faire des morts malgré plusieurs conférences de paix. Vingt-et un ans après la chute de Siad Barré, la Somalie reste en effet sans autorité centrale, partagée en de multiples régions sous contrôle de chefs de clans locaux, malgré la mise en place d'un gouvernement national de transition (GNT) en août 2000.
Les militaires belges avaient pour leur part cédé le relais à Kismayo à la mi-décembre 1993 à un contingent de Casques bleus indiens lourdement armés - notamment avec des chars d'assaut T-72 de conception soviétique.
"Restore Hope" et l'ONUSOM se sont soldées par la mort de trente soldats américains, de 68 militaires d'autres nationalités (dont six Belges) et de 262 blessés parmi les Casques bleus. Les victimes somaliennes se sont chiffrées par milliers.
L'armée belge, qui était à l'époque déjà présente en ex-Yougoslavie sous l'égide de l'ONU, avait enchaîné avec une mission au Rwanda, où dix Casques bleus avaient trouvé la mort à Kigali, le 7 avril 1994.
Après le départ des troupes étrangères, la Somalie avait replongé dans le chaos. Elle n'en émerge que petit à petit avec la mise en place de nouvelles institutions encore fragiles - parlement, gouvernement et président - en septembre dernier, qui ont repoussé, avec l'aide de troupes africaines, les islamistes shebab de plusieurs régions qu'ils occupaient depuis des années. Les activités des pirates somaliens ont aussi reculé, grâce à la présence de plusieurs flottilles de navires de guerres occidentaux, mais aussi russes et asiatiques.
Les militaires belges avaient pour leur part cédé le relais à Kismayo à la mi-décembre 1993 à un contingent de Casques bleus indiens lourdement armés - notamment avec des chars d'assaut T-72 de conception soviétique.
"Restore Hope" et l'ONUSOM se sont soldées par la mort de trente soldats américains, de 68 militaires d'autres nationalités (dont six Belges) et de 262 blessés parmi les Casques bleus. Les victimes somaliennes se sont chiffrées par milliers.
L'armée belge, qui était à l'époque déjà présente en ex-Yougoslavie sous l'égide de l'ONU, avait enchaîné avec une mission au Rwanda, où dix Casques bleus avaient trouvé la mort à Kigali, le 7 avril 1994.
Après le départ des troupes étrangères, la Somalie avait replongé dans le chaos. Elle n'en émerge que petit à petit avec la mise en place de nouvelles institutions encore fragiles - parlement, gouvernement et président - en septembre dernier, qui ont repoussé, avec l'aide de troupes africaines, les islamistes shebab de plusieurs régions qu'ils occupaient depuis des années. Les activités des pirates somaliens ont aussi reculé, grâce à la présence de plusieurs flottilles de navires de guerres occidentaux, mais aussi russes et asiatiques.
53rd anniversary of the Somali National Army (SNA)
12 April 2013 marked the 53rd anniversary of the Somali National Army (SNA) and was celebrated by a military parade at the newly refurbished Ministry of Defence in the Somali capital Mogadishu attended by Presdient Hassan Sheik Mohamud and commanders of the Somali military and the African Union Mission in Somalia (AMISOM). The country is rebuilding it's army, along with many state institutions and facilities after being racked by years of internal conflict and division and is enjoying it's longest period of relative peace since major operations by the SNA supported by forces of the African Union Mission in Somalia forced the Al-Qaeda-affiliated extremist group Al Shabaab out of the Somali capital in August 2011.
All Photos: AU-UN IST PHOTO / STUART PRICE.
Somalie : la (re)découverte d’un conflit
mars 26, 2013
En 1991, le régime dictatorial de Siad Barré s’effondre, transformant la Somalie en entrelacs ingouvernables de fiefs de chefs de guerre rivaux. Le Conseil de sécurité de l’ONU adopte le 24 avril 1992 la résolution 751, instituant la première mission onusienne sur place : ONUSOM 1, dont la mission est principalement la protection des convois humanitaires. La résolution 794 du 3 décembre 1992 autorise la création de l’UNITAF (Forces d’Intervention Unifiées) par les états membres. Elle comptera jusqu’à 40000 personnels (dont 30 000 américains de l’opération Restore Hope) sous égide de l’ONU, mais sous commandement des Etats participants. La résolution 814 du 26 mars 1993 décide de la création de la mission ONUSOM 2 qui reprend les activités de l’UNITAF mais sous commandement ONU.
Préoccupés par la situation de la Somalie, les pays voisins, sous supervision de l’UA, organisent à Djibouti en mai 2000 la Conférence nationale de réconciliation somalienne, avec pour résultat la création du GFT. Mais ce n’est qu’à partir de 2006 que ce gouvernement réussira à siéger en Somalie, à Baïdoa. Au même moment commencent les affrontements entre les milices pro-gouvernementales et l’Union des Tribunaux Islamiques (UTI), milice islamiste qui devient le principal opposant au GFT. L’Ethiopie se décide à intervenir de plus en plus ouvertement en territoire somalien, à la fois par crainte d’une extension des combats sur son sol, mais aussi par volonté d’étendre son influence sur un Etat somalien encore bien trop faible pour s’opposer à son puissant voisin. Face aux demandes de ce dernier, l’UA accepte en janvier 2007 le déploiement d’une force de paix de l’UA avant que l’ONU ne prenne (en théorie) le relais : l’African Mission in Somalia (AMISOM).
Suite à des actions des milices islamistes sur le territoire kenyan, ce dernier décide d’une intervention militaire majeure à la mi-octobre 2011, avec des opérations ambitieuses mais rapidement stoppées dans le sud de la Somalie. L’Ethiopie profite de la diversion kenyane pour relancer le 25 novembre 2011 l’offensive dans le centre de la Somalie (2), après quelques atermoiements dus à sa première expérience mitigée en territoire somalien. Son implication dans le conflit est autant souhaitée que redoutée par les autres pays : son potentiel militaire en fait la première puissance militaire régionale. Des deux côtés, le but est de s’emparer de villes-clé, pour couper la milice islamiste de ses sources de financement et de sa base sociale. Les deux offensives ont des résultats mitigés, mais affaiblissent considérablement le groupe Al-Shabab en l’obligeant à se battre sur plusieurs fronts. Le fait que cette milice se revendique d’Al-Qaïda depuis début février 2012 est probablement le signe d’une perte de soutien populaire et d’un besoin urgent de renforts internationaux de la part de la « communauté terroriste ». La conférence internationale de Londres du 23 février 2012 est le premier signe d’un engagement international plus soutenu en faveur de la Somalie.
En parallèle, les forces éthiopiennes, en coordination cette fois avec l’AMISOM, mènent des offensives au centre du pays et capturent Baïdoa le 22 février 2012 (3). Les forces armées du Burundi, avec l’aide des forces ougandaises, reprennent la ville d’Afgoye le 24 mai 2012. Les forces kenyanes mènent de leur côté de manière autonome des offensives dans le Sud de la Somalie. Elles annoncent avoir capturé la ville d’Afmadow le 30 mai 2012 (4). LA vie politique somalienne poursuit elle son retour à une certaine normalité avec, le 10 septembre 2012, une nouvelle élection présidentielle, qui porte à la Présidence du pays Hassan Sheikh Mohamoud.
Pierre-Marie Meunier est l’auteur du blog Les Forges de Vulcain.
1Historique de l’opération AMISOM en date du 15 juillet 2010
2“Kenyan army hit by new IED as Ethiopia moves into Somalia”, Jane’s Defense Weekly, 25 novembre 2011
3“KDF emphasise long game in Somalia”, Jane’s Defense Weekly, 27 février 2012
4“AMISOM advances on two fronts in Somalia”, Jane’s Defense Weekly, 1er juin 2012
5“Somalia”, Jane’s World Armies, dernière mise à jour le 19 novembre 2012
6“AMISOM advances on two fronts in Somalia”, Jane’s Defense Weekly, 1er juin 2012
7“Kenyan troops formally join AMISOM”, Jane’s Defense Weekly, 7 juillet 2012
8“Uganda deploys helicopters to Somalia”, Jane’s Defense Weekly, 9 août 2012
9« The Kenyan military intervention in Somalia », International Crisis Group, Africa Report n°184, 15/02/2012
10« Kenyan forces take Kismaayo », Jane’s Defense Weekly, 5 octobre 2012
11Rapport du Général William E. Ward, Commandement militaire des Etats-Unis d’Amérique pour l’Afrique,
devant le comité des forces armées du Sénat, 9 mars 2010, pp. 39-40
Source : http://alliancegeostrategique.org/
Par Pierre-Marie Meunier. L’opération ratée de récupération de l’otage Denis Allex aura au moins été l’occasion de nous intéresser à nouveau au pays le plus emblématique du concept de failed-states. Rappel de l’histoire récente du pays.
En 1991, le régime dictatorial de Siad Barré s’effondre, transformant la Somalie en entrelacs ingouvernables de fiefs de chefs de guerre rivaux. Le Conseil de sécurité de l’ONU adopte le 24 avril 1992 la résolution 751, instituant la première mission onusienne sur place : ONUSOM 1, dont la mission est principalement la protection des convois humanitaires. La résolution 794 du 3 décembre 1992 autorise la création de l’UNITAF (Forces d’Intervention Unifiées) par les états membres. Elle comptera jusqu’à 40000 personnels (dont 30 000 américains de l’opération Restore Hope) sous égide de l’ONU, mais sous commandement des Etats participants. La résolution 814 du 26 mars 1993 décide de la création de la mission ONUSOM 2 qui reprend les activités de l’UNITAF mais sous commandement ONU.
Les Etats-Unis poursuivent de leur côté avec l’opération Gothic Serpent, dont le point culminant est la bataille de Mogadiscio du 3 et 4 octobre 1993. Les Etats-Unis retirent leurs troupes peu après et le mandat de l’ONUSOM 2 prend fin en mars 1995, laissant la Somalie sombrer dans l’anarchie pendant 5 ans.
Préoccupés par la situation de la Somalie, les pays voisins, sous supervision de l’UA, organisent à Djibouti en mai 2000 la Conférence nationale de réconciliation somalienne, avec pour résultat la création du GFT. Mais ce n’est qu’à partir de 2006 que ce gouvernement réussira à siéger en Somalie, à Baïdoa. Au même moment commencent les affrontements entre les milices pro-gouvernementales et l’Union des Tribunaux Islamiques (UTI), milice islamiste qui devient le principal opposant au GFT. L’Ethiopie se décide à intervenir de plus en plus ouvertement en territoire somalien, à la fois par crainte d’une extension des combats sur son sol, mais aussi par volonté d’étendre son influence sur un Etat somalien encore bien trop faible pour s’opposer à son puissant voisin. Face aux demandes de ce dernier, l’UA accepte en janvier 2007 le déploiement d’une force de paix de l’UA avant que l’ONU ne prenne (en théorie) le relais : l’African Mission in Somalia (AMISOM).
Cette décision est entérinée par le Conseil de sécurité via la résolution 1744 du 20 février 2007. Cette mission quin’atteindra jamais les effectifs prévus, est un demi-succès qui assure surtout le maintien d’un statu quo fragile. Le 21 aout 2007, L’ONU décide du premier prolongement de l’AMISOM, compte tenu de l’absence d’évolution du contexte sécuritaire. En septembre 2007, l’UTI se scinde en plusieurs mouvements dont certains négocient des cessez-le-feu avec le GFT. Le groupe armé Al-Shabab, issu de l’aile jeunesse radicale de l’UTI, décide lui de poursuivre la lutte contre le GFT. Le 15 janvier 2010, les forces armées éthiopiennes achèvent leur retrait de Somalie, où le rapport de force reste globalement inchangé entre GFT et le groupe Al-Shabab (1).
Suite à des actions des milices islamistes sur le territoire kenyan, ce dernier décide d’une intervention militaire majeure à la mi-octobre 2011, avec des opérations ambitieuses mais rapidement stoppées dans le sud de la Somalie. L’Ethiopie profite de la diversion kenyane pour relancer le 25 novembre 2011 l’offensive dans le centre de la Somalie (2), après quelques atermoiements dus à sa première expérience mitigée en territoire somalien. Son implication dans le conflit est autant souhaitée que redoutée par les autres pays : son potentiel militaire en fait la première puissance militaire régionale. Des deux côtés, le but est de s’emparer de villes-clé, pour couper la milice islamiste de ses sources de financement et de sa base sociale. Les deux offensives ont des résultats mitigés, mais affaiblissent considérablement le groupe Al-Shabab en l’obligeant à se battre sur plusieurs fronts. Le fait que cette milice se revendique d’Al-Qaïda depuis début février 2012 est probablement le signe d’une perte de soutien populaire et d’un besoin urgent de renforts internationaux de la part de la « communauté terroriste ». La conférence internationale de Londres du 23 février 2012 est le premier signe d’un engagement international plus soutenu en faveur de la Somalie.
En parallèle, les forces éthiopiennes, en coordination cette fois avec l’AMISOM, mènent des offensives au centre du pays et capturent Baïdoa le 22 février 2012 (3). Les forces armées du Burundi, avec l’aide des forces ougandaises, reprennent la ville d’Afgoye le 24 mai 2012. Les forces kenyanes mènent de leur côté de manière autonome des offensives dans le Sud de la Somalie. Elles annoncent avoir capturé la ville d’Afmadow le 30 mai 2012 (4). LA vie politique somalienne poursuit elle son retour à une certaine normalité avec, le 10 septembre 2012, une nouvelle élection présidentielle, qui porte à la Présidence du pays Hassan Sheikh Mohamoud.
Les principales forces en présence en Somalie à l’heure actuelle sont :
* Le Gouvernement Fédéral de Transition ou GFT, aidé et protégé par la mission de l’UA AMISOM. Le GFT peut compter en propre sur une force d’environ 10000 hommes (5). Mais sous-équipées et sous-entraînées, ces forces se cantonnent à des rôles de police dans les villes sous leur contrôle, même s’il des unités de forces spéciales, destinées aux opérations de contre-insurrection.
* La milice islamiste Al-Shabab, dont l’effectif n’est pas connu (certainement plusieurs centaines d’hommes et des milliers de « sympathisants »), mais dont le territoire se réduit à quelques villes dans le Sud-est de la Somalie. Bien qu’elle soit défaite lors des rares combats conventionnels, elle risque de rester une menace latente, en recourant de plus en plus à des méthodes terroristes. Elle est par exemple parvenue à monter une embuscade le 29 mai 2012 contre le convoi présidentiel se rendant de Mogadiscio à Afgoye (6). Elle est également à l’origine du triple attentant suicide à Mogadiscio le 12 septembre 2012.
* L’AMISOM, qui regroupe des éléments de l’Ethiopie, du Burundi, de l’Ouganda et du Kenya (depuis le 6 juillet 2012 (7)). L’AMISOM comptait à ses débuts environ 12000 hommes sur un total théorique de 17731 hommes, suite à l’approbation du Conseil de paix et de sécurité de l’UA le 5 janvier 2012 (décision confirmée par le Conseil de Sécurité de l’ONU le 22 février 2012). Elle se rapproche désormais de son maximum. Les forces ougandaises, fortes d’environ 6300 hommes, ont déployé en août 2012 des hélicoptères de combat MI-171 et MI-24 (8) (dont 3 se seraient crashés depuis). Les forces kenyanes comptent environ 4700 hommes (9). L’objectif affiché de l’AMISOM était la reprise de la ville de Kismayo, fief et principale source de revenus des milices islamistes. Ce fut chose faite entre septembre et début octobre 2012 (10).
* Et accessoirement les forces occidentales, principalement américaines (Combined Joint Task Force – Horn Of Africa basée au camp Lemmonier de Djibouti (11)) et françaises (5ème RIAOM de Djibouti) en plus des opérations de lutte contre la piraterie maritime (Opération UE NAVFOR Atalante).
Bien que des structures quasi-étatiques viables se soient développées dans la corne de l’Afrique, notamment dans les provinces du Puntland et du Somaliland, la Somalie est encore loin de ses objectifs de stabilité. Mais ce pays a donné l’occasion à l’Union Africaine de prouver ses capacités, lorsque les impératifs de sécurité sont en jeu.
Il aura certes fallu attendre que le conflit déborde sur une partie des Etats voisins pour les voir s’impliquer sérieusement. Quelques pays africains ont tout de même réussi, certes grâce aux financements de l’ONU et de l’UE, à réunir un contingent grossièrement équivalent à celui déployé par les Britanniques, les Allemands et les Français réunis, en Afghanistan. Ce n’est pas rien, même si l’efficacité de cette force sur le terrain est plus que discutable : pas de coordination, pas de commandement centralisé, pas d’objectifs clairs, et peu de résultats en contrôle de zone, alors que ses moyens sont très supérieurs à ceux des milices islamistes.
De plus, nous ne sommes pas encore réellement au fait des agendas politiques des uns et des autres. Mais malgré ses défauts, l’AMISOM pourrait être vue comme un exemple des opérations que peut mener l’UA en Afrique, parce que pour une fois, un problème africain est traité par les Africains. Passées au crible des critères militaires occidentaux, les opérations de l’AMISOM seraient loin d’être considérées comme des succès pleins et entiers, mais ce n’est pas forcément la priorité pour l’instant.
Pierre-Marie Meunier est l’auteur du blog Les Forges de Vulcain.
1Historique de l’opération AMISOM en date du 15 juillet 2010
2“Kenyan army hit by new IED as Ethiopia moves into Somalia”, Jane’s Defense Weekly, 25 novembre 2011
3“KDF emphasise long game in Somalia”, Jane’s Defense Weekly, 27 février 2012
4“AMISOM advances on two fronts in Somalia”, Jane’s Defense Weekly, 1er juin 2012
5“Somalia”, Jane’s World Armies, dernière mise à jour le 19 novembre 2012
6“AMISOM advances on two fronts in Somalia”, Jane’s Defense Weekly, 1er juin 2012
7“Kenyan troops formally join AMISOM”, Jane’s Defense Weekly, 7 juillet 2012
8“Uganda deploys helicopters to Somalia”, Jane’s Defense Weekly, 9 août 2012
9« The Kenyan military intervention in Somalia », International Crisis Group, Africa Report n°184, 15/02/2012
10« Kenyan forces take Kismaayo », Jane’s Defense Weekly, 5 octobre 2012
11Rapport du Général William E. Ward, Commandement militaire des Etats-Unis d’Amérique pour l’Afrique,
devant le comité des forces armées du Sénat, 9 mars 2010, pp. 39-40
Source : http://alliancegeostrategique.org/
Retour des islamistes shebab dans le sud du pays
dimanche 17 mars
Les rebelles islamistes shebab, liés à Al-Qaïda, sont repassés à l'offensive en Somalie et ont repris dimanche matin une ville du sud du pays, a-t-on appris de sources concordantes.
Des combattants shebab lourdement armés ont pris sans combat la ville de Hudur, capitale de la province de Bakool, à environ 300 km au nord-ouest de Mogadiscio. Les islamistes ont fait leur entrée dans Hudur quelques heures à peine après le départ des troupes éthiopiennes qui occupaient la ville depuis fin 2011, a précisé un habitant. "Hudur est maintenant sous le contrôle des combattants shebab après le départ des soldats éthiopiens la nuit dernière", a expliqué cet habitant.
"La ville est maintenant fermement tenue par les moudjahidines", affirment les shebab dans un message sur leur compte Twitter, ajoutant que les "envahisseurs éthiopiens ont fui la ville". Le commandement militaire de l'armée somalienne à Baïdoa (à environ 100 km au sud de Hudur) a confirmé l'information, sans donner plus de détail.
La prise de Hudur, une capitale provinciale, est la première victoire d'envergure pour les shebab, qui ont essuyé revers sur revers ces derniers mois et n'ont cessé de céder du terrain face aux 17 000 hommes de la Force de l'Union africaine en Somalie (Amisom) et aux forces gouvernementales.On ignore encore si les forces éthiopiennes ont évacué la ville sous la pression des shebab.
Au sud de Hudur, Baïdoa est la principale base des forces éthiopiennes déployées en Somalie depuis fin 2011 où elles sont intervenues en soutien à une offensive militaire de l'armée kényane contre les shebab. Les soldats kényans ont depuis lors rejoint l'Amisom, tandis que l'armée éthiopienne reste sous commandement d'Addis Abeba.
Belga
27 February, 2013, the Somali National Army (SNA)
On 27 February, 2013, the Somali National Army (SNA) supported by forces of the African Union Mission in Somalia (AMISOM) advanced on and captured the strategic town of Buur-Hakba from the Al-Qaeda-affiliated extremist group Al Shabaab.
AU-UN IST PHOTO / STUART PRICE.
AU-UN IST PHOTO / STUART PRICE.
Guerre civile en Somalie
01 janv. 1991
journaliste
Lapeyronie, Didier
Source : ina.fr
Les combats se poursuivent à Mogadiscio entre les forces gouvernementales et les rebelles du Congrès de la Somalie unifiée (USC ). Le président Syaad BARRE a abandonné son palais pour se réfugier dans un camp militaire proche de l'aéroport.... + de détails
Les combats se poursuivent à Mogadiscio entre les forces gouvernementales et les rebelles du Congrès de la Somalie unifiée (USC ). Le président Syaad BARRE a abandonné son palais pour se réfugier dans un camp militaire proche de l'aéroport.
journaliste
Lapeyronie, Didier
Source : ina.fr
Les Russes libèrent des Italiens dans le Golfe d’Aden. Exercice…
Nicolas Gros-Verheyde
fév 28, 2013
Source : www.bruxelles2.eu
fév 28, 2013
(BRUXELLES2) C’est un exercice anti-piraterie comme on les aime à l’OTAN, pour montrer que l’organisation n’a pas de frontières et peut englober au-delà de ses alliés traditionnels. Ainsi une équipe d’abordage italien du navire amiral de Ocean Shield, l’ITS SAN MARCO, se sont livré à un exercice comparé de leurs performances avec les forces d’assaut du SEVEROMORSK, mardi (26 février) dans le Golfe d’Aden.
Deux scènes
L’exercice s’est déroulé en deux actes. Premier temps, le SAN MARCO joue le rôle d’un navire détourné et l’équipe d’assaut du Severomorsk doit le libérer. Deuxième temps, les rôles sont inversés. Le Severomorsk joue le rôle d’un navire impliqué dans le trafic d’armes illégal (toute ressemblance avec une situation pouvant se jouer au large de la Syrie est bien sûr exclue. Et le SAN MARCO prenant le rôle du chasseur, à la recherche de preuves d’activités illégales, envoie une équipe d’arraisonnement pour inspecter le navire…
Un exercice planifié dans le cadre Otan Russie
Cet exercice n’est pas inopiné. Mais se place dans le contexte d’une coopération anti-piraterie agréé par le Conseil Russie-OTAN et qui a été planifié lors de deux réunions consécutives, en mer, des forces navales. « Un pas significatif dans l’interopérabilité OTAN-Russie dans les activités de contre-piraterie dans l’Océan indien » affirme-t-on à l’Alliance. « C’est une étape dans la coopération entre la Russie et l’OTAN. Et j’en sûr, ses effets ne seront pas limités aux activités anti-piraterie mais offriront des perspectives d’autres type d’engagement constructif dans le futur » a ainsi expliqué le Rear Admiral Antonio Natale à la fin de l’exercice.
Source : www.bruxelles2.eu
Somalia Famine Partly To Blame On War And Corruption: Analysts
ABDI GULED and KATHARINE HOURELD 07/21/11 12:53 PM
MOGADISHU, Somalia — Somali soldiers beat back desperate families with gun butts Thursday as they fought for food supplies in front of a weeping diplomat, a day after the U.N. declared parts of the country were suffering from the worst famine in a generation.
"I will knock on every door I can to help you," the African Union envoy to Somalia, Jerry Rawlings, told the gathered families in the capital of Mogadishu.
Somalia's 20-year-old civil war is partly to blame for turning the drought in the Horn of Africa into a famine. Analysts warned that aid agencies could be airlifting emergency supplies to the failed state 20 years from now unless the U.N.-backed government improves.
"Corruption is a major part of the problem in Somalia," said Rashid Abdi, a Somalia analyst at the International Crisis Group. "This drought did not come out of nowhere, but the (Somali) government did not do anything to prepare for it. Instead they spent all their time fighting each other."
The U.N. has appealed for $300 million to over the next two months and aid agencies warn it will take at least $1 billion to provide emergency food, medicine and shelter for 11 million people in East Africa until the end of the year. Pictures of skeletal children and grief-stricken mothers stare out from Western newspapers in mute appeal.
The suffering is real. The U.N. believes tens of thousands have already died in the inaccessible interior, held by al-Qaida linked Islamist rebels who denied many aid agencies access for two years. The thorny scrub around the overflowing refugee camps in Kenya is littered with tiny corpses abandoned by mothers to weak to even dig their children a grave.
But Somalis will continue to suffer unless the international backers who support the Somali government also demand that it does a better job, said Abdirazak Fartaag, who headed the government's finance management unit until he fled the country after writing a report detailing tens of millions of dollars in missing donations from Arab nations.
"The Somalis are very grateful for what the international community is doing for them, but they need to be a bit more forceful in holding our politicians to account," Fartaag said.
Currently, the government only holds half of the capital with the help of 9,000 African Union peacekeepers. The salaries of 10,000 Somali soldiers are paid by the U.S. and Italy, and the police are paid by the European Union.
The rest of south-central Somalia is held by insurgents who kidnap children to use as child soldiers and carry out stonings and amputations. Last year, the group claimed responsibility for their first international terror attack, killing 76 people in Uganda.
Abdi said some Somali politicians continued to be corrupt because they gambled that the international community would not withdraw its support and allow the Islamists to take over the whole of southern Somalia.
"They know they're the only game in town," he said.
There may be some small signs of progress. This week, Somali President Sheik Sharif Sheik Ahmed announced a new cabinet – the third in less than a year – and said his government had deposited $500,000 for drought relief in a public account that any donations can be sent to. Some displaced families in the capital said the government had distributed bananas and dried food.
But Fartaag said tens of millions of dollars more that could be used to help starving Somalis was missing. The port in the capital declared revenues just over $13 million last year, said port director Sayyed Ali Maalin Abdulle. Berbera port in the northern breakaway republic of Somaliland makes at least $30 million a year and is about a quarter of the size.
The E.U.'s humanitarian aid chief said Thursday that the famine offers a fresh chance to push for peace if local and international leaders step up.
"Perhaps we should see this crisis as an opportunity for more attention to be brought back to Somalia," Kristalina Georgieva told The Associated Press, noting that the worst drought in the region for 60 years had hit Somalia hardest because the government and infrastructure there are weakest.
"It might be that the incredible tragedy in Somalia ... is an opportunity for a renewed effort, and it has to be from the international community and the Somali people themselves and their leadership," she said.
In the meantime, Somali refugees continue to flood across the border into neighboring Ethiopia and Kenya, where Prime Minister Raila Odinga said his government is concerned about the security threat caused by the influx and he urged aid groups to set up feeding camps in areas of Somalia not controlled by the militant group al-Shabab.
"It is possible to set up food camps there and tents so that they can live there," Odinga said. "Once (refugees) come to Kenya they don't want to go back. They say it is better to die in Kenya than in Somalia."
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Houreld reported from Nairobi, Kenya. Associated Press reporters Tom Odula in Nairobi and Frank Jordans in Geneva contributed to this report.
A Casualty Of The Somali Civil War
This entry was posted on April 13, 2010, in Favorites, Somalia, Travel and tagged Justin Ames, Somali Civil War, Somalia. Bookmark the permalink. Leave a comment
While driving through Somalia, we came across this battered tank – a casualty of the Somali civil war:
I was surprised to see that it still had its number plate:
The armed guard we hired, Mahamed Ali, poses next to the bombed-out tank for me:
This crude graveyard was just behind the tank which led me to wonder if it contained the remains of the tank crew and some of those accompanying it… Or perhaps it was the other way around and contains the remains of those that were fighting against the tank occupants?
http://thevelvetrocket.com/2010/04/13/a-casualty-of-the-somali-civil-war/
I was surprised to see that it still had its number plate:
The armed guard we hired, Mahamed Ali, poses next to the bombed-out tank for me:
This crude graveyard was just behind the tank which led me to wonder if it contained the remains of the tank crew and some of those accompanying it… Or perhaps it was the other way around and contains the remains of those that were fighting against the tank occupants?
http://thevelvetrocket.com/2010/04/13/a-casualty-of-the-somali-civil-war/
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