Nom de l’opération: Onusom I (Opération des Nations Unies en Somalie I)
Dates de l’opération: avril 1992-mars 1993
Effectifs: Une cinquantaine d’observateurs militaires, 3.500 militaires chargés de la sécurité, plus de 700 militaires chargés de soutien logistique, et du personnel civil local et international.
Pertes humaines de l’ONU: 8 militaires
Coûts: 42,9 millions de dollars (net)
Pourquoi l’ONU y est allé: Le but de l’opération de maintien de la paix était de surveiller la mise en place du cessez-le-feu censé mettre fin au conflit généralisé entre les groupes armés (différents groupes d'insurgés et les forces encore loyales à Syaad Barre). L'opération devait assurer la protection des moyens (humains et matériels) de l’ONU sur place ainsi que le bon acheminement de l’aide humanitaire (ces deux dernières missions déjà présentes depuis la résolution 733, quelques mois plus tôt). D’abord limité à la capitale Mogadiscio, le mandat de l’Onusom I est élargi en août 1992 pour concerner l’ensemble de la Somalie.
Ce qui s’est passé: Fondée sur «une présupposition illusoire –que les parties au conflit somalien s’entendraient pour un accord de cessez-le-feu», et avec des moyens mal proportionnés (seulement 50 observateurs militaires), Onusom I n’est absolument pas une force dissuasive à même «d’inciter les factions ennemies à négocier et, au besoin, à imposer une solution politique au conflit», écrivait le professeur et chercheur Jean-Paul Brodeur dans son étude sur le maintien et l’imposition de la paix en Somalie.
C’est un tel échec que l’Unitaf –mieux connue sous le nom d’opération Restore Hope–, sous commandement américain, est formé pour empêcher le pillage des produits humanitaires et pour aider à son acheminement. Près de 40.000 soldats américains et étrangers escortent les convois. L’opération ne dure que cinq mois et, si elle soulage momentanément la famine dans plusieurs zones du pays, elle n’instaure pas de solution à la crise politique du pays. Des soldats de plusieurs pays sont traduits devant la Cour martiale pour leurs agissements sur le terrain.
Lui succède l’Onusom II, à nouveau sous commandement de l’ONU. Les 20.000 soldats et 8.000 civils sont déployés dans toute la Somalie. Ils devaient n’y rester que sept mois (entre mars et octobre 1993), mais l’opération se prolonge finalement jusqu’en mars 1995, et enchaîne les problèmes: en particulier, l’embuscade qui tue 24 et blesse 57 soldats pakistanais, et la bataille de Mogadiscio avec ses images du corps d’un soldat américain traîné dans les rues de la capitale, qui renverseront l’opinion publique américaine et signeront la fin de la présence des forces des Etats-Unis dans l’opération.
La situation aujourd’hui: Onusom I et les deux opérations qui l’ont suivie n’ont rien réglé. Les Somaliens n’ont jamais accepté la reconstruction politique imposée par Onusom II, et la guerre civile se poursuit entre les factions. Vingt ans après le début de la crise, des milliers de Somaliens continuent de fuir leur pays, et constituent la troisième population au monde comptant le plus de réfugiés (après les Afghans et les Palestiniens)
Source: http://www.slate.fr/
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