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Somalie: les islamistes menacent Mogadiscio d'une nouvelle vague d'attentats


Carcasse d'une voiture bourrée d'explosifs après un attentat aux abords d'un commissariat en plein coeur de Mogadiscio, le 17 février 2012 (AFP, Mohamed Abdiwahab)


MOGADISCIO 19 février 2012 — Les insurgés islamistes somaliens ont menacé samedi d'intensifier leur campagne de bombardements sur Mogadiscio, un jour après avoir revendiqué une attaque à la voiture piégée dans un complexe de la police de la capitale somalienne.

Un porte-parole des shebab, cheikh Abdulaziz Abu Musab, a indiqué à des journalistes que les insurgés préparaient une série d'attaques sur la capitale: "l'explosion qui a frappé (vendredi) le QG de la police n'est que le début d'une série d'explosions et d'attaques suicide dans les jours prochains".

Vendredi, deux personnes avaient été blessées par l'explosion d'un véhicule piégé dans l'enceinte du siège de la police criminelle à Mogadiscio.

Un homme a été arrêté, a indiqué un responsable du ministère de l'Information, Abdullahi Bile Noor, accusant "l'ennemi impie Al-Qaïda" d'avoir mené cette attaque.

Les shebab, qui combattent le faible gouvernement de transition somalien (TFG), soutenu par la communauté internationale et l'Union africaine (UA), ont revendiqué cette action.

Samedi, la police somalienne a d'ailleurs annoncé avoir découvert une autre voiture bourrée d'explosifs près du même complexe de la police.

"Nous demandons aux civils de se tenir éloignés des zones où se trouvent les ennemis", a encore averti le porte-parole des shebab, qui cite comme cibles potentielles les officiels du gouvernement et les troupes de l'Union africaine.

Un responsable de la police, Mohamed Abdi, a indiqué à l'AFP samedi que la sécurité a été renforcée dans la capitale où la police a été placée en "état d'alerte maximum".

La semaine dernière, un kamikaze a tué au moins 15 personnes dans un bar près des locaux de la présidence, lors du dernier attentat en date depuis octobre quand l'explosion d'un camion piégé avait tué au moins 82 personnes.

La Somalie est sans gouvernement central effectif depuis 1991 et le gouvernement de transition est soutenu à bout de bras par une force inter-africaine de 10.000 soldats ougandais, burundais et djiboutiens.

Les insurgés shebab contrôlent encore une grande partie du pays mais sont sous la pression de forces armées régionales dont l'armée kenyane dans le sud et l'armée éthiopienne au centre et au sud.

Malgré les risques, des milliers de personnes tentent de se réfugier dans Mogadiscio depuis que les troupes de l'Union africaine ont lancé cette semaine des attaques contre des positions shebab aux abords immédiats de la capitale et sur le couloir d'Afgoye, au nord-ouest de Mogadiscio.

Par ailleurs, le Kenya a accepté samedi de traduire en justice quatre pirates somaliens présumés qui avaient été capturés par un navire de guerre danois dans l'océan Indien le 7 janvier, selon des sources officielles à Mombasa (Kenya). Les quatre Somaliens doivent être jugés lundi à Mombasa où ils sont arrivés samedi.

"Nous sommes heureux que le gouvernement kenyan ait accepté de juger les pirates présumés sur son sol", a déclaré un responsable du ministère des Affaires étrangères danois, Tomas Konigsfeldt, une fois les suspects remis à la police.

Le Kenya a déjà jugé et condamné plusieurs pirates somaliens.

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