Source: http://tempsreel.nouvelobs.com/
Les islamistes somaliens ont démenti lundi être à l'origine d'une attaque à la grenade qui a fait 6 morts samedi à Nairobi et quatre suspects arrêtés dans le cadre de cette affaire ont été remis en liberté (c) Afp |
Les islamistes somaliens ont démenti lundi être à l'origine d'une attaque à la grenade qui a fait 6 morts samedi à Nairobi et quatre suspects arrêtés dans le cadre de cette affaire ont été remis en liberté.
Ces Kényans "présumés criminels" ont fait "l'objet d'un interrogatoire intensif", a déclaré lundi le chef de la police de Nairobi, Antony Kibuchi. Ils ont ensuite été remis en liberté, selon l'avocat des suspects Me Chacha Mwita.
Le principal suspect détenu -- outre trois mineurs -- est Sylvester Opiyo, selon Me Mwita. Sous le nom de Musa Osodo, le jeune homme milite au sein de l'organisation kényane Muslim Youth Centre (MYC, Centre de la jeunesse musulmane), qui a fait voeu d'allégeance à al-Qaïda en février dernier.
Mais les islamistes somaliens shebab eux-mêmes ont tenu à se distancier de l'attentat perpétré contre un terminal de bus très fréquenté du centre de Nairobi, qui a fait une soixantaine de blessés dont 42 toujours hospitalisés lundi.
Les shebab "ne portent aucune sorte de responsabilité dans les turbulences qui prévalent" au Kenya, ont-ils indiqué dans un communiqué.
"Nous ne sommes pas impliqués dans des attaques de si petite ampleur", a ajouté un responsable shebab interrogé depuis Mogadiscio par l'AFP au téléphone, Cheikh Mohamed Ibrahim.
"Cela ne nous gêne pas, dans la mesure où le Kenya a envahi notre pays et qu'il tue chaque jour nos concitoyens, mais les shebab n'ont rien à voir avec les attaques à la grenade qui ont frappé Nairobi", a ajouté ce responsable shebab pour la région de Gedo (sud de la Somalie).
"Il y aura un jour où nous frapperons les coeurs de leurs villes si (les Kényans) poursuivent leur invasion", a néanmoins menacé ce chef islamiste.
Les responsables kényans avaient immédiatement soupçonné les islamistes shebab d'être à l'origine de l'attentat, le premier à Nairobi depuis une double attaque à la grenade fin octobre, qui avait fait un mort et trente blessés.
-- shebab ou sympathisants ? --
Les shebab ont répété leur intention de se venger, sur le sol kényan, de l'intervention de l'armée kényane engagée depuis la mi-octobre dans le sud de la Somalie, et visant à les repousser de cette région jusque-là quasi totalement sous leur contrôle.
Mais si les shebab démentent être directement à l'origine de l'attentat de samedi, il existe des dizaines, voire des centaines de jeunes Kényans sympathisants des islamistes qui sont retournés dans leur pays après avoir suivi une formation en Somalie et qui peuvent mener des actions autonomes, avait prévenu en juillet dernier un rapport d'un groupe d'enquête des Nations unies sur la Somalie et l'Erythrée.
Le MYC réunit bon nombre de ces militants, selon ce rapport. "Dans les faits, les membres du groupe recrutent ouvertement au Kenya pour les shebab et aident des individus à se rendre en Somalie pour s'entraîner et participer à la +guerre sainte", relevait ce rapport.
"Sylvester Opiyo avait déjà été arrêté le jour de Noël dernier après que la police l'avait présenté comme dangereux. Il s'était de lui-même présenté à la police et il a été ensuite relâché", a rappelé lundi son avocat.
Un Kényan de 28 ans, Elgiva Bwire Oliacha, avait été arrêté après les attentats de fin octobre, et condamné après avoir reconnu sa culpabilité, sans qu'on sache s'il appartenait à une quelconque organisation.
Les shebab, dont l'emprise sur le sud et le centre de la Somalie s'est réduite ces derniers mois sous la pression des soldats kényans, éthiopiens et d'une force de l'Union africaine constituée en majorité de troupes ougandaises, ont revendiqué un seul attentat hors de la Somalie, qui a fait 76 morts dans la capitale ougandaise Kampala, le 11 juillet 2010.
Ce type d'attentat nécessite cependant plusieurs mois de préparation, soulignait récemment un expert occidental des questions de sécurité à Nairobi.
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