Des soldats somaliens, le 30 mars 2012 près de Mogadiscio (AFP/Archives, Abdurashid Abdulle Abikar) |
"Un homme portant une ceinture d'explosifs a tenté de pénétrer dans un bâtiment où est postée l'agence de sécurité (somalienne) à Baïdoa ce matin. Le soldat l'a arrêté et alors qu'il tentait de le contrôler, le kamikaze s'est fait exploser," a affirmé Mohamed Samow, un responsable sécurité présent sur place.
"Le kamikaze est mort sur le coup et le soldat, d'abord gravement blessé, est décédé plus tard à l'hôpital", a-t-il ajouté.
"Il y a eu une forte explosion, je suis sorti pour voir ce qui se passait," a raconté le témoin, Said Nure, qui dit avoir vu le corps du Kamikaze. "La zone a été scellée par les forces du gouvernement pendant environ une demi-heure," a-t-il poursuivi.
Baïdoa, située à quelque 250 km au nord-ouest de la capitale Mogadiscio, a été prise en février par l'armée éthiopienne aux shebab, un mouvement récemment intégré à Al-Qaïda.
Un mois et demi plus tard, début avril, la force de l'Union africaine (UA) en Somalie (Amisom), qui intervient en soutien des fragiles autorités de transition du pays contre les shebab, y envoyait à son tour un groupe d'hommes. Il s'agissait du premier déploiement de la force pan-africaine hors de Mogadiscio, depuis le début de son intervention en Somalie il y a 5 ans.
L'Ethiopie, dans la foulée du Kenya, a envoyé des troupes en Somalie fin 2011. Les deux armées ont renforcé la pression militaire sur les insurgés islamistes, qui ont juré la perte des autorités somaliennes de transition mais avaient déjà dû abandonner leurs positions clés à Mogadiscio en août, sous la pression de l'Amisom et des forces gouvernementales somaliennes.
Dans la capitale, les insurgés continuent de lancer des attaques de type guérilla depuis leur retrait. A Baïdoa, la semaine dernière, ils ont aussi revendiqué un attentat à la bombe sur un marché qui a fait au moins 11 morts, en majorité des femmes et des enfants.
Les insurgés assurent qu'ils n'ont pas été affaiblis ces derniers mois et préfèrent parler de changement de stratégie. Ils semblent, depuis quelque temps, vouloir ouvrir un front plus au nord et ont, à cette fin, commencé à envoyer des combattants dans la région auto-proclamée autonome du Puntland.
La Somalie est ravagée par la guerre civile depuis la chute du président Siad Barré en 1991. La situation chaotique a permis l'explosion de milices, seigneurs de guerre et groupes de pirates, qui contrôlent de plus ou moins grandes parties du territoire.
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