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NIGERIA POLICE MOBILE FORCE(MOPOL) OPERATIVES OF THE AMISOM FORMED POLICE UNIT ON FOOT PATROL IN MOGADISHU

by




Nigerian police officers, as part of
AMISOM’s Foreign Police Unit, conduct
foot patrols near Lido Beach in Somalia’s
capital Mogadishu. As part of AMISOM’s
efforts to make Mogadishu a safer place,
regular foot patrols are now conducted throughout the city by the mission’s
Formed Police Units (FPUs).

Photo Credit
AU-UN IST PHOTO / TOBIN JONES.

URL Source : http://beegeagle.wordpress.com/
 

Yves Debay, fou de guerre et aventurier iconoclaste

Yves Debay le 3 avril 2011.
Yves Debay le 3 avril 2011. | AP Photo/Le Parisien/Philippe de Poulpiquet
 

Le Monde.fr |

La guerre était sa vie, et Yves Debay n'aurait pas apprécié de mourir ailleurs qu'à la guerre. L'ex-mercenaire devenu reporter, véritable camé des champs de bataille, est mort à Alep, jeudi 17 janvier, tué par un sniper alors qu'il couvrait les combats entre les rebelles, avec lesquels il était monté au front, et l'armée gouvernementale syrienne.

 
Né au Congo belge en 1954, Yves Debay a d'abord été combattant. Après s'être ennuyé quelque temps dans l'armée belge, il est devenu mercenaire pour l'armée rhodésienne (blanche) qui combattait alors la guérilla marxiste (noire). Yves Debay en convenait volontiers : sa soif d'aventures et ses idées anticommunistes l'avaient emmené loin à l'extrême droite colonialiste et raciste.
Debay racontait ses années de soldat avec un doux sourire éclairant son visage poupin, comme pour réclamer un peu d'indulgence envers ce qu'il considérait, même en sachant que son interlocuteur ne partageait pas cette opinion, comme les errements idéologiques inévitables d'un jeune homme blanc de l'époque en Afrique. Il ne regrettait rien, mais trente années de fréquentation des armées et guérillas du monde entier, en tant que reporter, l'avaient ensuite vacciné contre le racisme.
 
PASSION DE LA GUERRE
Très attentif aux autres, d'une gentillesse peu commune dans ces contrées hostiles, il disait avoir appris à respecter tout être humain quelles que soient ses origines ou ses idées, avec une prédilection assumée pour ceux qui n'ont pas peur de porter un fusil et se montrent braves au combat.
Debay a ensuite assouvi sa passion de la guerre grâce au journalisme pour des revues spécialisées dans les questions militaires. Après avoir débuté à la Gazette des armes, il a couvert pendant vingt ans tous les conflits de la planète pour le magazine Raids, et a créé en 2005 sa propre publication, Assaut. De l'Afghanistan au Liban, de l'ex-Yougoslavie à l'Irak, jusqu'à récemment en Libye puis en Syrie, il cherchait toujours à être en première ligne, au plus près des combattants. Il aimait vivre avec eux. Il adoptait leur mode de vie, s'habillait comme eux, mangeait comme eux, partageait les mêmes risques, et ne concevait pas de couvrir une guerre autrement.
Lorsqu'il faisait une exception à cette règle d'immersion totale dans le monde des combattants, c'était généralement pour opérer une percée spectaculaire à travers les lignes, parce qu'il voulait aller voir plus loin, dans l'autre camp, ou qu'il trouvait simplement que ces combattants-là n'avançaient pas assez vite.
 
RESPECTÉ DANS LES MILIEUX MILITAIRES, DÉCRIÉ DANS CEUX DU JOURNALISME
Lors des deux guerres d'Irak, il a ainsi roulé dans le désert plus vite que les assaillants occidentaux, et a été fait prisonnier par l'armée de Saddam Hussein. La première fois, en 1991, la Garde républicaine irakienne a failli l'exécuter, le prenant pour un espion américain. La seconde fois, en 2003, nous avons vu les fedayins le remettre aux services secrets irakiens à l'hôtel Palestine, où vivaient les reporters pendant les bombardements américains, et il s'en est sorti avec une assignation à résidence en attendant la fin de la guerre.
Il a juste pris le temps de nous confier ses films, cachés dans le faux plafond de la chambre, au cas où il serait emmené en prison, et, comme à chaque rencontre, de réclamer trois minutes de liaison téléphonique satellitaire pour annoncer à sa vieille mère qu'une fois encore, il avait survécu, et qu'il rentrerait bientôt à la maison. Il a écrit sur les deux guerres d'Irak un récit autobiographique, Wildcat, Carnets de guerre d'un journaliste rebelle (Italiques, 2004).
Aventurier iconoclaste, fils autoproclamé du dieu grec du vin Dionysos, jamais avare d'une blague provocatrice, Debay était autant respecté dans les milieux militaires qu'il était décrié dans le monde du journalisme.
Solitaire, il se considérait comme un "affreux". Il méprisait "ces gens de l'arrière" et, si quelqu'un lui reprochait sa passion pour la chose militaire, il répondait, selon l'humeur du moment, par un direct du droit dans la figure, ou plus souvent en tournant le dos avec un sourire, repartant au seul endroit où il se sentait vraiment lui-même, au front, en première ligne, là où l'odeur de la poudre et la sueur des combattants lui permettaient de nourrir son culte des hommes en armes.

La mort d'Yves Debay, reporter de guerre

Il a été tué jeudi par un sniper à Alep en Syrie.   

 
La mort d'Yves Debay, reporter de guerre
On apprend la mort d'Yves Debay, reporter de guerre et journaliste bien connu dans les milieux militaires. Selon des informations encore partielles, il aurait été tué jeudi à Alep (Syrie), non loin de l'hopital de la ville, par un tireur embusqué des forces loyalistes.
Yves Debay avait 58 ans et dirigeait le magazine Assault, qu'il avait créé en 2008, après de nombreuses années passées chez Raids.

La guerre était sa vie et il est mort à la guerre. C'est, n'en doutons pas, comme cela qu'il rêvait de finir... mais pas si vite. Yves Debay était un personnage haut en couleurs, adorable et complètement cinglé.
Né en 1954 au Congo belge, ce géant blond au visage poupin s'engage d'abord dans l'armée belge, mais la soif d'aventures le pousse à aller voir ailleurs, en rejoignant l'armée rhodésienne - l'armée du régime blanc qui combat la guerilla africaine d'inspiration marxiste. Cet engagement, à la fin des années 70, correspond à son amour de l'Afrique comme à ces idées politiques, proches de l'extrême-droite. Mais par dessus tout, il aime la guerre, les soldats, l'odeur de la poudre et le goût de la bière. Il ne changera jamais.
Au milieu des années 80, il se reconvertit dans le journalisme d'abord à la Gazette des Armes puis au magazine Raids pour lequel il couvre tous les conflits. Dès qu'un coup de feu éclate quelque part, il s'y précipite ! L'Afghanistan (des Soviétiques), la guerre du Golfe, les Balkans, le Caucase, le Liban, l'Irak et bien sûr toujours son Afrique bien aimée. Lorsque qu'il n'est pas "au front", il est de toutes les manoeuvres où il cotoie plus volontiers le caporal-chef que le général, avec une affection toute particulière pour la Légion. Sportif, il pratique le parachutisme, collectionnant les brevets du monde entier, et la plongée... mais aux Maldives !

Il était capable des choses les plus insensées, toujours dans un grand éclat de rire. Présenter un spectacle de marionnettes (Kermit le grenouille !) à des Moudjhadines afghans, prouver à un officier de Saddam Hussein (qui le détenait pour espionnage...) qu'il était français en imitant Louis de Funès dans Rabbi Jacob. Embrasser la terre de Grèce parce que son seul Dieu était Dyonisos. Pratiquer le baise-main dans un surplus militaire. Faire de très mauvaises blagues sur la Fraternité Totenkopf, sans qu'on parvienne à lui en vouloir tant sa gentillesse et sa générosité étaient évidentes.

Yves Debay avait connu son heure de gloire médiatique lors de l'entrée des chars américains dans Bagdad en 2003. Il y était, évidemment, et avait raconté le déboulé blindé aux médias du monde entier. Mais il s'en moquait. Sa reconnaissance, ce vieux célibataire la trouvait dans l'ambiance virile des popotes.

En 2008, il avait créé son propre magazine Assaut. S'il parvenait difficillement à joindre les deux bouts, cela lui permettait de partir couvrir les conflits - la seule chose qu'il aimait. Il s'est envolé pour la Syrie juste la veille du déclenchement des opérations françaises au Mali. Il y donc avait rendez vous nous pas avec Dyonisos, mais avec Arès, le Dieu de la Guerre. Que celui-ci prenne désormais soin de notre ami !

Rédigé par Jean-Dominique Merchet le Vendredi 18 Janvier 2013 à 08:59
 
 

Mort de l'otage français Denis Allex : ex de la DGSE, je ne veux pas parler de fiasco

16/01/2013

François Hollande l'a confirmé ce mercredi : l'agent de la DSGE retenu en otage en Somalie est mort lors de l'opération menée la semaine dernière pour le libérer. Thierry Jouan, ancien membre du "Service Action" de la DGSE et auteur de "Une vie dans l'ombre" (éditions du Rocher), explique les difficultés de cette intervention, pourtant nécessaire.
Denis Allex sur une vidéo diffusée par les shebab en juin 2010 (AP/SIPA)
Denis Allex sur une vidéo diffusée par les shebab en juin 2010 (AP/SIPA)

En tant qu'ancien officier, je ne veux pas parler d'échec ou de fiasco de l'opération de sauvetage de Denis Allex car nous sommes en guerre contre le terrorisme international et cette opération, quel que soit son résultat, est une pierre de plus dans l'édifice vers la victoire contre le terrorisme.

La mission devait être faite, elle s'est faite et elle n'est toujours pas officiellement terminée.

La Somalie, ce n'est pas l'Auvergne

Je pense d'abord aux deux soldats morts au combat qui, comme ceux de la DGSE engagés dans l'assaut sur la grotte d'Ouvéa en Nouvelle-Calédonie, en 1988, étaient issus du CPIS de Perpignan, la "Force Spéciale" du Service Action. Ils savent agir vite, fort, bien, avec discrétion. Mais une opération d'extraction est toujours très compliquée. Et la Somalie, ce n'est pas l'Auvergne. Le renseignement de type humain est très difficile à obtenir sur place.

Denis Allex était le plus ancien otage français détenu à l'étranger. Certains s'interrogent : aurait-on dû ou pu le libérer plus tôt ? Dès le lendemain de sa capture à Mogadiscio le 14 juillet 2009, une cellule de crise a été créée à la DGSE pour préparer son extradition. Mais, je le répète, c'est extrêmement difficile d'obtenir des renseignements fiables, recoupés, d'autant plus que les terroristes déplacent leurs otages.

J'ai certainement croisé Denis Allex lors d'opérations

J'ai moi-même été retenu en captivité pendant un mois, quelque part en "Indochine", comme je le raconte dans mon livre. Même si c'était difficile, c'était sans commune mesure avec le cauchemar qu'a vécu Denis Allex. Et je pense d'autant plus à lui que j'ai dû le croiser, sur des zones de saut ou lors de certains entraînements.

La menace actuelle n'est pas celle que j'ai connue à l'époque où je servais au "Service Action" de la DGSE. Il est clair que désormais elle est d'ordre terroriste et qu'une des méthodes de ces terroristes est la prise d'otage avec demande de rançon pour acheter des armes. Cela est pris en compte aujourd'hui dans la formation des agents.

Au final, je tiens à saluer la position courageuse du gouvernement et de l'état-major des armées d'avoir mené concomitamment les opérations en Somalie et au Mali. La guerre contre le terrorisme est une guerre de longue haleine.


Propos recueillis par Olivier Mauraisin.

Source : http://leplus.nouvelobs.com

Somalie : « Les islamistes sont plus préoccupés par la guerre que par les otages »

Mardi 15 janvier 2013
 


L’intervention militaire au Nord-mali et la tentative de libération échouée de l’otage français Denis Allex en Somalie ont, ces derniers jours, marqué l’actualité politique en France, voire dans le reste du monde. En effet, le message des ravisseurs somaliens posté lundi sur internet et dans lequel ils déclarent : « François Hollande, cela valait-il la peine » a suscité de vives polémiques au sein de l’opinion publique française. Contactée par Afrik.com, Lydie Boka, spécialiste de la Corne de l’Afrique, nous explique que les islamistes sont en ce moment plus préoccupés par l’intervention française au Nord-Mali que par le sort des otages.

François Hollande, le président mou, comme l’appellent certains de ces détracteurs a, semble-t-il, troqué sa blouse de président normal pour engager son pays dans une bataille qu’il compte bien remporter. La double bataille entre des djihadistes de l’Ouest et des ravisseurs de l’Est dans le continent africain pourrait éventuellement changer la donne. De plus en plus bas dans les sondages en raison d’une sévère crise économique dans laquelle est plongé le pays, exacerbée par une montée en puissance du taux de chômage, l’actuel président français cherche à se racheter sur le terrain politique. Aujourd’hui, même si l’on connait les raisons de l’intervention militaire dans le Nord-Mali, la dernière opération lancée en Somalie reste encore très floue. Mais alors, que s’est-il réellement passé ?
 
Retour sur les circonstances de l’opération
La DGSE (Direction Générale de Sécurité Extérieure) a en effet voulu libérer l’otage français Denis Allex, un de leurs agents, détenu par les rebelles Shebab depuis le 14 Juillet 2009. L’opération qui aujourd’hui alimente la chronique dans les médias français a été menée dans la nuit de vendredi à samedi. Elle a selon certains été préparée de longue date. Alors que les négociations avec les islamistes tardaient à donner les résultats escomptés, François Hollande a alors pris la décision de lancer une opération spéciale afin de libérer l’otage.
Pendant des mois, bien avant Noël, les troupes probablement venues des bases françaises d’Abu Dhabi et de Djibouti ont été privées de toutes communications y compris avec leurs familles. La date de l’opération a minutieusement été choisie en fonction de la marée et de la météo mais surtout de la lune afin d’offrir une visibilité optimale aux soldats. Composé d’au moins cinq hélicoptères et de plusieurs dizaines de commandos, le commando du COS (Commandement des opérations spéciales) est parti d’une flotte française en pleine mer. Les commandos ont été déposés dans la plus grande discrétion, dans la province de Gedo, à quelques kilomètres du lieu supposé de détention de l’otage français Denis Allex.
Les militaires français auraient par hasard croisé la route des miliciens Shebab, ce qui aurait permis à ces derniers d’être avertis et de se préparer en conséquence. Face à une résistance très coriace de la part des combattants islamistes alertés par la population, les forces françaises ont finalement échoué à libérer Denis Allex. Des sources officielles provenant du Ministère français de la Défense font état d’une résistance plus forte que prévu. Le gouvernement français confirme par ailleurs la mort de dix-sept terroristes.
 
Qu’en est-il de Denis Allex ?
Aujourd’hui, c’est d’autant plus la mort de deux des soldats que le sort de l’otage français qui tiennent l’opinion publique française en haleine. Le sort de Denis Allex reste toujours incertain et selon des sources officielles, tout laisse à penser que ce dernier serait aussi abattu par ses geôliers. Les avis fusent de partout et l’incertitude sur les disparus continuent de gagner les cœurs. Les photos des victimes postées lundi sur Tweeter par les rebelles shebabs restent un signal très fort adressé au président français. La France est-elle réellement entrée en guerre ? En tout cas, tout laisse à le croire.
Interrogée par Afrik.com concernant le sort des autres otages français détenus par les islamistes en Afrique, Lydie Boka, spécialiste de la Corne de l’Afrique, nous livre son opinion : « Je ne pense pas que l’échec de l’opération militaire en Somalie puisse aggraver la situation des autres otages détenus par les islamistes dans le continent. Les islamistes sont plus préoccupés par la guerre au Mali, particulièrement en Afrique de l’Ouest, que par les otages. »
L’échec de l’opération en Somalie constitue une défaite morale pour le gouvernement de François Hollande, lequel souhaite à tout prix remporter ce bras-de-fer contre les islamistes. Huit otages français sont en ce moment détenus en Afrique et certains experts français dont Louis Caprioli, le responsable de la lutte anti-terroriste à la Direction de la Sureté du Territoire (DST) prévoit déjà de sérieuses menaces pour la France à l’intérieur et à l’extérieur de son territoire. Le risque de cette intervention est de taille et la question reste celle-ci : la France ne risque-t-elle pas de s’embourber dans le guêpier somalien ?
 
Source : www.afrik.com
 

Somalie : la mise en scène "odieuse" des shebabs

Trois photos du cadavre d'un homme présenté comme le chef du commando ayant échoué à libérer samedi en Somalie l'otage français Denis Allex, ont été publiés lundi par les insurgés islamistes somaliens shebab sur leur compte Twitter. Ils interpellent directement le président de la République : "François Hollande, cela en valait-il la peine?" Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a dénoncé une "mise en scène particulièrement odieuse".  


"Cette mise en scène est particulièrement odieuse." Ce sont les mots de Jean-Marc Ayrault lundi à Caen suite à la publication sur Internet de photos du cadavre d'un homme présenté comme le chef du commando ayant échoué à libérer samedi en Somalie l'otage français Denis Allex. "Cette opération, particulièrement dangereuse, a échoué mais le gouvernement la revendique pleinement car il ne peut y avoir de complaisance à l'égard du terrorisme", a ajouté le Premier ministre rappelant que cette opération avait été décidée avant Noël. "Je remercie le presse française de ne pas avoir diffusé ces images qui visent à dégrader", a-t-il déclaré.
 
Un peu plus tôt dans la journée, les insurgés islamistes somaliens shebab ont publié sur leur compte Twitter trois photos d'un cadavre. "Le commandant français tué durant l'opération de secours bâclée à Bulomarer", indique la légende de la première image, sur laquelle apparaît un jeune homme aux cheveux courts, portant des marques sur le visage. "François Hollande, cela en valait-il la peine?" dit la légende de la deuxième photo sur laquelle le corps apparaît en plan plus large, à côté de matériel militaire, dont des armes.

Trois photos publiées

La troisième photo montre son visage en gros plan. Du col de la chemise dépasse une chaîne et une petite croix chrétienne argentées. "Retour des Croisades, mais la croix n'a pu le sauver du sabre", dit encore la légende. Une quatrième photo décrite comme celle d'une "partie du butin récupéré des forces françaises en fuite" montre deux fusils d'assaut et une arme de poing.
Les islamistes somaliens avaient déjà annoncé plus tôt lundi qu'un soldat français qu'ils disaient avoir fait prisonnier avait succombé à ses blessures. Dans un texte publié en même temps que les photos, les shebab affirment que le soldat était le "commandant dirigeant l'opération", capturé après avoir été grièvement blessé et "abandonné par ses camarades".

Le "sort" de Denis Allex

Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait implicitement confirmé lundi la mort de ce soldat. Il avait également dit craindre, de la part des insurgés somaliens, une "mise en scène macabre" de son corps et de celui de l'otage, Denis Allex, agent des services français de renseignement extérieur (DGSE) enlevé le 14 juillet 2009 à Mogadiscio .
Paris considère très vraisemblable le décès d'Allex depuis l'opération qui n'a pu l'arracher à ses geôliers. Les shebab ont, eux, assuré sans en apporter la preuve, qu'il était encore en vie et entre leurs mains et avaient annoncé leur intention de le juger. Ils ont en effet annoncé lundi sur Twitter être parvenus à "un verdict unanime" sur son "sort". Ils indiquent : "Les détails de ce verdict et des informations relatives aux évènements ayant conduit à l'opération de secours bâclée seront publiés dans les heures à venir, si Dieu le veut."
 
C.V. (avec AFP) - leJDD.fr
lundi 14 janvier 2013
 
 


Qui sont les shebab somaliens ?

Qui sont les shebab somaliens ?
Des islamistes shebab somaliens (Photo d'archives)

L'opération des commandos français de la DGSE (service français de renseignement extérieur) visant à libérer un des leurs, otage des shebab somaliens depuis juillet 2009, s'est soldée par un échec qui met en lumière l'efficacité et la combativité de ces miliciens islamistes.
 
Deux soldats français tués, le sort d'un otage en suspens (les autorités françaises le disent décédé, les ravisseurs le déclarent toujours en leur possession et sur le point de décider de son sort), l'opération menée en Somalie par les services spéciaux français se solde par un cuisant échec. Leur adversaire s'est montré renseigné, pugnace et familier des techniques de communication les plus modernes.
Qui sont les shebab ?
Les shebab somaliens, dont le nom complet est Haraka al-shebab el-moudjahidin, sont un mouvement islamiste issu de la branche radicale de l'Union des tribunaux islamiques (UTI), qui s'était emparée d'une d'une importante partie du territoire somalien avant d'être chassée lors de l'intervention armée menée par l'Ethiopie.
Outre les islamistes issus de l'UTI, les islamistes somaliens compteraient également dans leurs rangs de nombreux djihadistes étrangers.
Sur la présentation de leur compte Twitter, les shebab somaliens affirment lutter en faveur de la renaissance islamique. Ils prônent, en effet, l'instauration d'un état régi par la loi islamique, la charia. Ils l'ont d'ailleurs imposée dans les régions qu'ils contrôlent. Ils combattent ainsi le Gouvernement fédéral de transition, soutenu par la communauté internationale.
Ils contrôlent actuellement une partie du centre et du sud de la Somalie (carte).
Un mouvement lié à Al-Qaïda ?
Les islamistes shebab somaliens ont fait allégeance dès 2009 à l'organisation terroriste Al-Qaïda. Oussama Ben Laden avait répondu à cet acte d'obéissance dans un message audio en apportant son soutien aux insurgés.
Mais c'est en 2011 que le ralliement a été officiellement reconnu par Al-Qaïda. Dans une vidéo, le chef d'Al-Qaïda, Ayman Al-Zawahiri y annonce que "le mouvement shebab en Somalie a rejoint Al-Qaïda".
Les shebab sont-ils sur le déclin ?
Si les insurgés islamistes sont parvenus à repousser l'assaut des forces spéciales françaises, ils ont subi depuis plusieurs mois une série de revers militaires.
Ces défaites ont marqué un renversement du rapport de forces, amorcé quand les shebab ont été contraints de quitter en août 2011 la partie de la capitale Mogadiscio alors sous leur contrôle.
Il y a un an et demi, le mouvement a perdu la totalité de ses principaux bastions lors de l'offensive menée par une force de l'Union africaine (Amisom) renforcée par un contingent kenyan ainsi que par un corps expéditionnaire éthiopien et par l'embryon d'armée nationale somalienne.
En 2012, les shebab ont perdu la grande ville du sud somalien de Baïdoa, les localités d'Afgoye et Afmadow et surtout le port de Kismayo dont ils tiraient l'essentiel de leurs revenus. La localité de Jowhar, stratégiquement située à environ 90 km au nord de la capitale Mogadiscio, a été la dernière en date à être repassée sous le contrôle des forces pro-gouvernementales le mois dernier.
S'ils ne règnent plus en maître sur les villes les plus importantes du pays, ils contrôlent tout de même de nombreuses zones rurales.

URL Source: http://www.directmatin.fr/monde/2013-01-14/qui-sont-les-shebab-somaliens-336889

Somalie: le soldat français blessé lors du raid est mort, annoncent les shebab

MOGADISCIO (AFP) - 14.01.2013 09:29

Le soldat français présenté par les insurgés islamistes somaliens shebab comme blessé et capturé lors du raid de commandos français samedi en Somalie, est décédé de ses blessures, a affirmé lundi un porte-parole militaire des rebelles.
voir le zoom : Des combattants shebab à Magadiscio, le 4 octobre 2009
Des combattants shebab à Magadiscio, le 4 octobre 2009
AFP/Archives - Abdurashid Abikar
 
Le soldat français présenté par les insurgés islamistes somaliens shebab comme blessé et capturé lors du raid de commandos français samedi en Somalie, est décédé de ses blessures, a affirmé lundi un porte-parole militaire des rebelles.
AFP/Archives - Abdurashid Abikar
 
voir le zoom : Carte de localisation du raid français pour tenter de libérer un otage à Bulomarer en Somalie
Carte de localisation du raid français
pour tenter de libérer un otage à Bulomarer en Somalie
AFP -
 
Une opération de commandos français de la DGSE (service français de renseignement extérieur), lancée dans la nuit de vendredi à samedi pour libérer un des leurs, otage des shebab depuis juillet 2009, s'est soldée par un échec: un autre soldat français a été tué et le sort de l'otage, qui n'a pas été libéré, reste incertain.
AFP -
Le soldat français présenté par les insurgés islamistes somaliens comme blessé et capturé lors du raid de commandos français samedi en Somalie est décédé de suites de ses blessures, a affirmé lundi un porte-parole militaire des shebab.
"Le soldat français qui faisait partie de l'invasion française de la Somalie est mort de ses blessures," a déclaré par téléphone à l'AFP Abdulaziz Abu Musab.
"Notre équipe médicale a tenté de l'aider, mais il n'a pas eu de chance. Sa blessure était grave", a-t-il ajouté, précisant que "le Haut-Commandement des shebab décidera lors d'une prochaine étape" de restituer ou non le corps de ce soldat.
Une opération de commandos français de la DGSE (service français de renseignement extérieur), lancée dans la nuit de vendredi à samedi pour libérer un des leurs, otage des shebab depuis juillet 2009, s'est soldée par un échec: un autre soldat français a été tué et le sort de l'otage, qui n'a pas été libéré, reste incertain.
Selon des témoins, huit civils somaliens ont aussi péri durant l'opération à Bulomarer, localité sous contrôle des islamistes au sud de Mogadiscio. Les soldats français ont fait face à une résistance "plus forte que prévu" de la part des islamistes, selon le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian.
L'otage français, présenté comme Denis Allex - sans doute un pseudonyme -, avait été enlevé le 14 juillet 2009 dans la capitale somalienne. M. Le Drian avait estimé samedi que "tout donnait à penser qu'il avait été abattu par ses geôliers" lors du raid pour le libérer.
Les shebab affirment que leur otage est toujours vivant et entre leurs mains mais n'en ont pas apporté la preuve.
© 2013 AFP
 
 

Somalie : comment les commandos ont échoué à libérer Denis Allex

13 janvier 2013 à 16:26

Saisie d'un stock d'armes des islamistes shebab au nord de Mogadiscio, en septembre 2012.
Saisie d'un stock d'armes des islamistes shebab au nord de Mogadiscio, en septembre 2012.
(photo Mohamed Abdiwahab. AFP)
Les commandos français ont échoué à libérer un otage samedi en Somalie après s'être heurtés à la résistance acharnée de combattants islamistes alertés in extremis par la population locale, lors d’un raid au cours duquel huit civils ont été tués, ont rapporté dimanche des témoins.
Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a reconnu samedi que la résistance avait été «plus forte que prévu» pour les commandos, débarqués dans le sud somalien pour libérer un des leurs, un agent de la DGSE (services secrets et de renseignement) détenu depuis plus de trois ans par des insurgés islamistes.
Le sort de cet otage, présenté comme Denis Allex -- sans doute un pseudonyme -- demeure incertain.
Le ministre français de la Défense a estimé samedi que «tout donnait à penser que Denis Allex avait été abattu par ses geôliers» lors du raid.
Les islamistes shebab affirment que leur otage est toujours vivant et détenu loin du lieu de l’attaque française, mais ils n’en avaient toujours pas apporté la preuve dimanche. Ils ont ajouté que le militaire français serait jugé d’ici lundi soir.
Une certaine imprécision demeure également sur l’ampleur des pertes françaises. Le président François Hollande a salué samedi soir «le sacrifice de deux soldats», alors que M. Le Drian avait auparavant fait état d’un soldat tué et d’un autre «porté disparu». Les shebab assurent détenir un soldat français blessé, là non plus sans en avoir encore apporté la preuve.
Le gouvernement français a fait état de la mort de 17 «terroristes».
L’opération a été décidée par M. Hollande «il y a un mois», «lorsqu’on a su avec un maximum de certitudes où se trouvait très précisément l’otage», a révélé dimanche M. Le Drian sur la chaîne de télévision i-TV.
Un bâtiment de guerre a alors été déployé au large de la Somalie, d’où sont partis les hommes du commando, selon le ministre.
Au moins cinq hélicoptères ont débarqué au milieu de la nuit de vendredi à samedi une cinquantaine de commandos du service action (SA) de la DGSE à proximité de Bulomarer, localité sous contrôle islamiste au sud de la capitale Mogadiscio, selon une source dans les milieux du renseignement français.
Les Français ont atterri à trois kilomètres de la localité où était censé être détenu l’otage, mais leur présence a été rapidement éventée, selon des habitants sur place.
«Des gens ont vu (les commandos français) débarquer dans des champs, les shebab ont été informés que des hélicoptères avaient atterri et qu’ils avaient débarqué des soldats, et ainsi ils (les islamistes) ont pu se préparer», a déclaré un habitant de Bulomarer, Adan Derow, interrogé au téléphone depuis Mogadiscio.
«Les combattants moudjahidine étaient déjà au courant de l’attaque et nous étions prêts à nous défendre, grâce à Dieu», a confirmé à l’AFP un commandant local islamiste, Cheikh Mohamed Ibrahim.
Des combats acharnés ont duré environ 45 minutes, selon les shebab, avant le retrait des commandos français.


 

Victimes civiles

La population locale pleurait dimanche la mort de huit victimes civiles, selon plusieurs témoins interrogés par l’AFP.
Quatre de ces civils ont été tués lors de la progression au sol des commandos vers Bulomarer, dans des circonstances qui restent à éclaircir: un couple, leur fils et un autre homme, a priori des éleveurs locaux selon les habitants du secteur.
Quatre autres civils ont été tués par des balles perdues dans les combats à Bulomarer, dont une femme, son enfant et le gardien d’un marché.
«Nous ne savons pas pourquoi des civils ont été tués» hors de Bulomarer, a indiqué Ali Moalim Hassan, un notable local, ajoutant que leurs corps ont été retrouvés près d’un lieu appelé Dhaydog.
Les soldats français «ont tué des civils innocents et ils sont repartis sans avoir rien obtenu, les gens ici sont très déçus du gouvernement français en raison de ces victimes civiles», a déclaré un autre habitant de Bulomarer, Moalim Ahmed Nur.
«Ces gens (les commandos français) étaient fous», s'énerve un employé somalien d’une agence humanitaire locale, s’exprimant sous couvert d’anonymat. «On nous dit qu’ils étaient environ une quarantaine face à plus de cent combattants shebab lourdement armés. Leur mission était impossible et très peu professionnelle».
Les islamistes shebab ont perdu la totalité de leurs bastions depuis un an et demi face à l’avancée d’une coalition d’armées régionales mieux équipées, mais ils contrôlent encore des parties rurales du Sud et du centre de la Somalie, un pays pauvre de la Corne de l’Afrique privé de gouvernement centralisé depuis 1991.
(AFP)

URL Source : http://www.liberation.fr/monde/2013/01/13/otage-en-somalie-les-circonstances-d-un-echec_873640
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

NOUVEAU DEBARQUEMENT AMERICAIN MASSIF A KISMAYO, Samedi 27 mars 1993


En dépêchant à Kismayo plus de 2.000 Marines à bord d'un groupe naval, le commandement américain de la Force multinationale (Unitaf) veut étouffer toute velléité de reprise des combats entre clans dans ce port, principal point de tension en Somalie. Ces hommes viennent renforcer les quelque 850 militaires belges déployés dans la cité portuaire du sud de la Somalie.

Le débarquement des véhicules amphibies et du matériel logistique a commencé vendredi à Kismayo, où la situation était «très calme», selon le bureau d'information de l'Unitaf. Au total, quelque 2.200 Marines ont été acheminés par un groupe de quatre unités, emmené par l'un des plus sophistiqués navires d'assaut et de débarquement, l'«USS Wasp», avec à son bord notamment six chasseurs AV-8B «Harrier» à décollage vertical. Des chasseurs et des hélicoptères américains ont également survolé, vendredi, la ville.

MESSAGE MUSCLÉ À OMAR JESS

Cette nouvelle démonstration de force constitue un «message» au colonel Omar Jess, chef de guerre qui préparerait une reconquête de la ville (160.000 habitants). Des mouvements de ses miliciens ont été repérés au nord de Kismayo par les Américains, et les troupes belges ont établi des barrages de contrôle autour de la ville, afin de tenter de créer une zone démilitarisée.

Il y a dix jours, le colonel Jess avait été chassé de la ville par le général Mohamed Saïd Hersi, dit «Morgan», et avait dû se replier avec une cinquantaine de miliciens, 40 km plus au nord, en direction de Djilib. Ces affrontements avaient contraint les Américains à dépêcher une «Force de réaction rapide» de 500 Marines qui s'était retirée, il y a quatre jours, laissant seuls quelque 850 soldats belges, seulement équipés de blindés légers.

 
Cette fois, les Américains sont revenus en force, avec des moyens d'attaque plus importants. Ils ont inondé Kismayo et sa région de 200.000 tracts en somali. Avec un avertissement: les groupes armés, dans Kismayo, ou faisant mouvement vers la ville, «seront traités de manière adéquate». L'ampleur de la réaction américaine s'explique par l'enjeu que représente Kismayo, «abcès de fixation» des rivalités claniques, et les risques de déstabilisation du pays.

Le colonel Jess, qui avait pris la ville en mai 1992, est l'allié du principal chef de guerre, le général Mohamed Farah Aïdid. L'homme fort de la capitale avait accusé l'Unitaf d'avoir permis à Morgan d'infiltrer ses combattants dans Kismayo, il y a un mois. En représailles, il avait lancé plusieurs centaines de ses partisans armés contre les symboles de la présence étrangère à Mogadiscio.

Dans cette ville, quatre Somaliens, dont trois enfants, ont été blessés par balles par des soldats américains, vendredi, selon le porte-parole adjoint de la Force multinationale sous commandement américain. Une fillette de 12 ans a été blessée à la jambe et deux enfants de 13 ans ont été atteints aux jambes et à l'estomac.

MISSION PROLONGÉE POUR LE «ZINNIA»
 
Par ailleurs à Bruxelles, le Conseil des ministres a marqué son accord sur la proposition de prolonger pour une durée indéterminée la mission du navire de commandement et de soutien logistique «Zinnia» qui participe à l'opération humanitaire en Somalie. Le «Zinnia» restera sur place jusqu'à ce que d'autres troupes des Nations unies reprennent les missions de celui-ci, dit un communiqué diffusé après le Conseil.

Le «Zinnia» a appareillé pour Kismayo le 21 décembre 1992 avec à son bord 75 membres d'équipage. Il est pourvu d'appareils de dessalement d'eau de mer et d'une antenne chirurgicale. Il peut également stocker des denrées alimentaires fraîches et de l'eau potable dans ses soutes.

Pendant ce temps, à Addis-Abeba, la conférence de réconciliation somalienne a été suspendue vendredi et, face à l'intransigeance de certains chefs de faction qui ont refusé de signer le compromis politique établi en commission, on ignorait quand reprendraient les travaux...

(Reuter, AFP.)