Le 7 avril dernier, comme prévu, le contre-amiral français Jean-Baptiste Dupuis a pris le commandement de la Task Force 465, c’est à dire de la force navale européenne déployée au large de la corne de l’Afrique dans le cadre de la mission anti-piraterie Atalante.
Les opérations seront désormais coordonnées depuis le Bâtiment de commandement et de Ravitaillement (BCR) Marne alors que l’on entre dans une période dite d’inter-mousson, propice à la reprise de l’activité des pirates somaliens en raison de l’amélioration des conditions météorologiques.
Cela étant, la prise de commandement du contre-amiral Dupuis a commencé sous les meilleurs auspices car une frégate française, engagée au sein de la TF 465, s’est illustrée le même jour en mettant en échec un groupe de pirates.
En effet, alors qu’elle devait rejoindre le nord de la corne de l’Afrique pour y retrouver le bâtiment espagnol Infanta Elena, afin d’assuer l’escorte d’un navire du Programme alimentaire mondial (PAM), la frégate Aconit, arrivée sur zone en février pour relever le Floréal, repère une baleinière remorquant un skiff, à 600 km des côtes.
Et, étant donné qu’aucune activité de pêche n’est alors observée par les marins français, l’ordre d’intercepter le bateau suspect est donné par le commandant de l’Aconit. Ce qui sera fait quelques minutes plus tard par l’équipe de visite de la frégate française, qui, à bord d’un Etraco (embarcation rapide) rejoint la baleinière et ses 8 occupants, lesquels ont eu cependant le temps de jeter par dessus bord une partie de leur équipement.
Cela étant, du matériel est toutefois saisi et les pirates présumés ainsi que le skiff sont alors transférés à bord de la frégate pendant que la baleinière est coulée. Seulement, étant donné qu’il n’y avait pas de preuves flagrantes à l’endroit des 8 hommes interpellés, ces derniers ont été remis en liberté près des côtes somaliennes.
Tout comme cela fut le cas pour une autre interception ayant impliqué l’Aconit, le 27 mars dernier. Mise en alerte après une tentative d’assaut contre un pétrolier immatriculé à Hong Kong et repoussé par l’équipe de protection embarquée qui avait pris place à bord de ce dernier, la frégate française, qui naviguait dans un secteur proche, intercepta, grâce aux informations fournies par un avion de surveillance maritime luxembourgeois, une baleinière avec 10 pirates présumés à bord et un skiff.
Seulement, ces derniers eurent le temps de se débarrasser de tout le matériel susceptible de les compromettre après le survol de leur bateau par l’hélicoptère Panther de la frégate française. Finalement, ils furent relâchés, faute de preuve et ils n’eurent à déplorer que la perte de leur embarcation, envoyée par le fond.
Pour qu’ils aient éventuellement à répondre devant la justice – et il est d’ailleurs assez compliqué pour trouver une juridiction, faute d’état de droit en Somalie – il faut que les pirates soient pris la main dans le sac. C’est, par exemple, ce qui est arrivé à 9 d’entre eux, le 6 avril. Ces derniers, qui venaient de capturer un cargo chinois (le Xianghuamen) dans le golfe d’Oman, ont été capturés par la marine iranienne, qui avaient mis deux navires sur le coup, répondant ainsi à une demande de Pékin.
Source : http://www.opex360.com/
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