La Somalie est privée de gouvernement central et livrée à la guerre civile depuis la chute du dictateur Siad Barre, en 1991. Une force de l’Union africaine en Somalie (Amisom), des contingents envoyés par le Kenya et l’Éthiopie, ainsi que l’embryonnaire armée somalienne ont réussi à chasser les insurgés islamistes shebabs de la capitale Mogadiscio et à conquérir plusieurs de leurs bastions du sud et du centre du pays ces derniers mois, relançant de fragiles espoirs de retour à la normalité dans le pays.
Les dirigeants somaliens ont annoncé avoir adopté, vendredi 22 juin 2012, un projet de Constitution, présenté comme une clé pour sortir le pays de vingt et un ans d’instabilité et de guerre civile. Le Somaliland, qui a annoncé unilatéralement, dès 1991, son indépendance du reste de la Somalie, n’a pas participé aux travaux constitutionnels. Ce projet de loi fondamentale sera soumis d’abord à l’approbation d’une Assemblée constituante, qui doit être désignée le mois prochain, puis à une date non précisée à une adoption par référendum par l’ensemble du pays. L’adoption du texte est le fruit de trois jours de réunion dans la capitale kényane entre le président somalien, Sharif Cheikh Ahmed, le Premier ministre, Abdiweli Mohamed Ali, le président du Parlement, Sharif Hassan Cheikh Adan, les présidents des républiques autonomes somaliennes autoproclamées du Puntland et de Galmudug, Abdirahman Farole et Ahmed Alin, et le chef du mouvement sunnite Ahlu Sunna Wal Jamaa, Mohamed Mohamed Youssouf. Les institutions de transition somaliennes, dont la présidence et le Parlement, créées en 2004, doivent céder la place à des institutions définitives au plus tard le 20 août 2012, même si les protagonistes sont déjà en retard sur le calendrier fixé par la communauté internationale pour y parvenir. Les chefs traditionnels somaliens doivent désigner les membres d’une Assemblée constituante, censée tenir sa session inaugurale vers le 12 juillet, ainsi que ceux du prochain Parlement. Ce Parlement doit élire un président pour le pays au plus tard le 20 août, étape finale de la mise en place des nouvelles institutions. Le projet de Constitution, qui doit prendre le relais d’une "charte de transition" adoptée en 2004, prévoit un État fédéral accordant un assez large degré d’autonomie en son sein, pour tenir compte des aspirations en ce sens de nombreuses régions du pays. "Ces États jouent un rôle important au sein de la République fédérale de Somalie. La Constitution consacre des dispositions aux États déjà existants au sein de la Somalie, et à ceux qui se formeront à l’avenir", a déclaré à la presse le Premier ministre.
Agence France Presse
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