Somalie: UE et Etats-Unis sollicités pour aider à prendre Kismayo aux shebab
NAIROBI, 12 juin 2012 marine-oceans.com (AFP)
L'Union européenne et les Etats-Unis ont été sollicités pour aider la force de l'Union africaine en Somalie (Amisom) à conquérir le port de Kismayo, principal bastion des islamistes shebab, a indiqué mardi le Premier ministre kényan Raila Odinga.
"Notre objectif est d'arriver à Kismayo d'ici août", à l'issue "d'une opération par mer, terre et air", a déclaré M. Odinga lors d'une rencontre avec la presse internationale à Nairobi.
"Nous avons demandé à l'Union européenne de nous aider avec les forces d'Atalante qu'ils ont là-bas", a poursuivi M. Odinga tout en ajoutant "qu'ils (les Européens) étaient réticents" à le faire à ce stade.
Entre cinq et dix navires de guerre, selon les périodes, sont déployés au large de la Corne de l'Afrique, dans le cadre de l'opération européenne Atalante lancée depuis 2008 pour protéger les navires marchands des pirates somaliens.
Le mandat d'Atalante a été élargi en mars pour autoriser des interventions aériennes contre des bases de pirates sur les côtes somaliennes, sans mentionner toutefois de possibles opérations contre les islamistes shebab, en lutte contre un fragile gouvernement de transition, et qui contrôlent une partie du centre et du sud de la Somalie.
M. Odinga a précisé que les discussions avec les Etats-Unis étaient limitées pour leur part à "une aide financière".
Un assaut sur Kismayo "sera un effort conjoint (mené) avec les autres groupes internationaux qui sont en Somalie", a poursuivi M. Odinga. "Nous avons les Ethiopiens et les Ougandais qui sont avec nous", a-t-il ajouté.
Les soldats kényans sont entrés en octobre dernier en Somalie pour participer à la lutte contre les islamistes shebab, suivis le mois d'après par l'armée éthiopienne. Le contingent kényan de 4.631 soldats, selon le décompte de Nairobi, a été officiellement intégré début juin à l'Amisom, dont les soldats ougandais et burundais ont de leur côté contraint les shebab à abandonner Mogadiscio en août dernier.
S'ils ont perdu d'autres villes comme Beledweyne et Baïdoa, les islamistes conservent à ce jour le contrôle du port de Kismayo, le plus important du pays après celui de Mogadiscio, et dont ils tirent l'essentiel de leurs revenus grâce notamment au commerce du charbon de bois.
"Kismayo est réellement la principale source d'approvisionnement des shebab, et sans le contrôle de Kismayo, il est très difficile de neutraliser totalement les shebab", a commenté le Premier ministre kényan.
Les conquêtes militaires dans le sud et le centre de la Somalie doivent être suivies de l'installation de camps et d'infrastructures, pour "créer un environnement qui facilite le retour volontaire de Somaliens en Somalie, et la communauté internationale doit nous aider en ce sens", a poursuivi M. Odinga.
Le chef de gouvernement a estimé que les camps de Dadaab (est du Kenya), les plus grands camps de réfugiés aujourd'hui au monde, accueillaient à ce jour près de 600.000 réfugiés, très majoritairement somaliens. Il a estimé à "près d'un million" au total le nombre de Somaliens installés sur le sol kényan, affirmant que son pays ne pouvait continuer à faire face à un tel afflux.
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