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LES CASQUES BLEUS NE VEULENT PLUS ETRE DES CIBLES, FREINER L'ARRIVEE D'ARMES ET DE KHAT EN SOMALIE: L'ONU FERME UN AEROPORT, mercredi 11 août 1993

Les dirigeants de l'opération des Nations unies en Somalie (Onusom) ont décidé de fermer mardi l'aéroport «K50», situé à 50 km au sud-ouest de Mogadiscio, afin de réduire l'approvisionnement en armes de la faction du général Mohamed Farah Aïdid. Beaucoup d'armes arrivent par cet aéroport, a affirmé le porte-parole militaire de l'Onusom, le commandant David Stockwell, qui a précisé que, pour empêcher l'atterrissage sur l'aéroport, les soldats pakistanais ont disposé des obstacles sur les pistes.

Cette décision a été annoncée deux jours après la mort de quatre Casques bleus américains tombés dans une embuscade. Il s'agirait de la première phase d'une opération militaire d'envergure contre le chef de guerre somalien en fuite, tenu par l'ONU pour responsable de l'attaque de dimanche.


Selon des responsables de l'ONU, le général Aïdid aurait récemment utilisé la piste pour faire entrer en Somalie des armes pour combattre les Casques bleus, y compris peut-être une mine sophistiquée utilisée dans l'embuscade de dimanche. Il n'y a aucun doute dans mon esprit que c'est Aïdid. Il est le seul à combattre l'ONU. Il a menacé de faire ce genre de choses, a notamment déclaré au «New York Times» l'émissaire des Nations unies en Somalie, Jonathan Howe.

Les habitants de Mogadiscio ne cachent pas, en tout cas, leur nervosité devant la perspective d'une action militaire.

La fermeture de l'aéroport, qui comporte deux pistes d'atterrissage, a aussi pour but de réduire l'arrivée du khat, plante euphorisante consommée dans toute la Corne de l'Afrique, notamment en Somalie. Selon le porte-parole de l'Onusom, le clan du général Aïdid tire du trafic du khat d'importantes ressources financières. La fermeture de «K50» devrait avoir un impact négatif sur les revenus du chef de guerre somalien, a ajouté le commandant Stock-well, même s'il ne s'agit pas d'une tentative d'éradiquer le problème de la drogue en Somalie.

Le khat est consommé par toutes les classes de la société, principalement par les hommes, qui la mâchent pendant des heures. Aucun pouvoir, même dictatorial comme celui de l'ancien président Mohamed Siad Barré, n'a pu empêcher la consommation de la drogue.

La plante arrive à Mogadiscio, ainsi que dans les autres localités du sud et du centre de la Somalie, depuis Nairobi, à bord d'avions légers qui font quotidiennement l'aller-retour. Le nord-ouest de la Somalie est alimenté depuis l'est de l'Éthiopie, où le khat est cultivé dans la région de Harrar.

Peu de bottes de khat étaient visibles dans l'après-midi sur les marchés du sud de Mogadiscio. Mais deux pistes d'atterrissage sont toujours ouvertes dans le nord de la ville, sous le contrôle du président par intérim Ali Madhi Mohamed, le rival du général Aïdid. (D'après AFP et Rtr.)

Source : archives.lesoir.be

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