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NOUVELLES ATTAQUES DES PARTISANS D'AIDID CONTRE LES FORCES DE L'ONU - L'ITALIE POURRAIT QUITTER MOGADISCIO, jeudi 15 juillet 1993

Alors que les méthodes musclées des Casques bleus en Somalie ont débouché sur une crise ouverte entre l'ONU et l'Italie, les partisans du général Aïdid ont lancé, mercredi soir, plusieurs attaques contre les forces des Nations unies à Mogadiscio.

VCC-1 italien dans les rues de Mogadiscio
Des combats intenses ont notamment éclaté dans la zone de l'aéroport, durant une vingtaine de minutes et d'autres, moins violents, dans le secteur du quartier général de l'ONU où est située l'ambassade américaine dans la capitale somalienne. Des soldats italiens, entre autres, ont été attaqués et ont dû riposter.

On ne connaît pas encore le bilan de ces affrontements du côté somalien mais les porte-parole militaires de l'Onusom II ont indiqué ce jeudi matin qu'il n'y avait pas eu de victimes parmi les troupes étrangères. Ils ont ajouté que l'attaque menée par les partisans du général Aïdid contre l'aéroport de Mogadiscio n'avait fait que des dégâts matériels minimaux.

Hier dans la journée, des tracts avaient été distribués à Mogadiscio, incitant à attaquer les soldats américains. Ces tracts, portant une signature inconnue, «la Voix musulmane», avertissaient: Nous appelons tous les ressortissants de la force multinationale à demeurer à l'écart des sites américains à Mogadiscio. Nous allons lancer une attaque contre les casernements américains.

Général italien Bruno LOI, commandant des Forces
italiennes en Somalie. Ici, portant le béret rouge des
Folgores au lieu du bleu de l'ONU.
Ces attaques sont intervenues alors que le climat entre Rome et les Nations unies s'est encore dégradé hier avec la demande de l'ONU de rappel en Italie, pour insubordination, du général Bruno Loi, commandant de la force italienne en Somalie. Le gouvernement italien, dont le ministre des Affaires étrangères s'est dit «stupéfait» de la demande onusienne, a pris la défense du général Loi tout en confirmant ses menaces de retirer ses 2.400 Casques bleus de Mogadiscio si les raids militaires entrepris contre le clan Aïdid ne cessaient pas.

Un différend oppose en effet les militaires italiens à leurs homologues américains, les Italiens étant en désaccord avec le lancement de raids dans des zones densément peuplées. Ils estiment en outre que l'action humanitaire doit être privilégiée. Le gouvernement italien a donc demandé, dès mardi, aux Nations unies l'autorisation de redéployer son contingent hors de la capitale somalienne si un accord n'est pas conclu sur la mission des 21.000 Casques bleus représentant 29 pays au sein de l'Onusom II.

Par ailleurs, le porte-parole du Vatican a exprimé la crainte qu'une tendance fondamentaliste ou intégriste ne se développe en Somalie à la suite des actions militaires. On ne peut passer impunément d'une logique humanitaire à une logique de guerre, a déclaré M. Navarro. (AP et AFP.)

Source : archives.lesoir.be

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