Pages

PARAS BELGES ATTAQUES A KISMAYO, Lundi 25 janvier 1993

En Somalie, les organisations non gouvernementales sont dangereusement menacées. À Kismayo, tirs contre les Belges.

Les difficultés de l'opération «Restaurer l'espoir», déjà évidentes depuis le départ, apparaissent de plus en plus importantes à mesure que se prolonge la présence des troupes étrangères chargées de la première mission militaro-humanitaire de cette envergure.
Peloton du 2Codo (2ème bataillon de Commandos de Flawinne) à bord d'un MAN 4t, sur la route de Jilib, nord de Kismaayo

Les 587 militaires belges déployés dans la région de Kismayo, au sud-est, peuvent en témoigner mieux que quiconque, eux qui se retrouvent bien involontairement au coeur du secteur actuellement le moins sûr en Somalie.

Béret du 1 Para
Divers incidents les impliquant se sont déroulés ces derniers jours, provoquant les premières blessures légères. Dans la nuit de samedi, d'abord, une grenade a explosé sur le parc de stationnement du commissariat de Kismayo: les éclats blessaient sans gravité cinq parachutistes belges de faction. L'un d'eux a néanmoins subi une intervention chirurgicale sous anesthésie et sera rapatrié dès que possible, son état ne soulevant au demeurant aucune inquiétude. Ses quatre compagnons (appartenant à la 13e compagnie du 1er bataillon parachutiste de Diest) ont déjà regagné leur unité après avoir reçu des soins à l'infirmerie du bataillon. Samedi matin, un autre militaire belge était également légèrement blessé par l'explosion d'une grenade près d'un bâtiment de l'Unicef qu'il gardait. Dimanche, une patrouille belge dans le port était prise pour cible par des tireurs postés dans une maison. Dans la riposte, les Belges investissaient le bâtiment, abattaient deux Somaliens et en arrêtaient trois autres. Hier soir, enfin, un sous-officier belge du 3e lanciers était également blessé par des éclats de grenade en circulant vers l'aéroport de Kismayo. Il a été évacué vers Nairobi, au Kenya, a subi une courte intervention chirurgicale et a pu prévenir sa famille.

Expliquant la tension, le colonel Vermote, porte-parole de l'armée à Bruxelles, a indiqué que des émeutes ont éclaté après une opération de recherche d'armes menée samedi, baptisée «Morning Market». Les deux compagnies engagées, appuyées par des éléments du 3e lanciers parachutistes, de la 14e compagnie de génie et par les démineurs, ont saisi 37 armes et 186 kilos de munitions.

Selon le porte-parole, qui citait des rapports adressés à l'état-major général par le commandant du contingent belge à Kismayo, le colonel Marc Jacqmin, les incidents de ce week-end ne sont cependant pas dus à l'action des troupes belges, qui ont intensifié depuis lundi matin leurs patrouilles et leurs actions de recherche d'armes. M. Vermote confirmait dans la foulée que le colonel Jacqmin avait «déconseillé» au secrétaire d'État belge à la Coopération au développement, Erik Derycke, de se rendre à Kismayo pour la bonne raison qu'il ne pouvait pas pleinement garantir sa sécurité. M. Derycke avait projeté de rendre visite à nos troupes et aux ONG avec le commissaire européen Manuel Marin. Les troupes américaines ont offert d'assurer la sécurité des visiteurs, mais Bruxelles a décidé ce matin de ne pas envoyer M. Derycke. Les diplomates estimaient que pareille visite aurait été un signal positif à l'égard des populations locales qui ont un sentiment de rejet pour tout ce qui est blanc.

Médecins sans frontières - Belgique annonçait hier l'évacuation de sept de ses neuf volontaires expatriés basés à Kismayo. L'organisation humanitaire explique que des véhicules de MSF ont été la cible de jets de pierre quand la population locale a violemment manifesté samedi contre la présence des étrangers dans la ville. Les forces françaises et américaines ont elles aussi dû ouvrir le feu ce week-end en d'autres lieux. Plusieurs phénomènes peuvent expliquer le regain de tension. Il y a notamment la frustration des bandes privées de leurs pillages quotidiens et désormais réduites à l'oisiveté. Mais il faut, surtout, constater que ces bandes armées n'ont pas disparu et que leurs rivalités continuent à susciter des incidents souvent violents. La population, enfin, s'inquiète de voir l'ONU entamer des discussions avec certains chefs de guerre impopulaires, comme c'est le cas avec le «général Morgan» à Kismayo. Pendant ce temps, comme le faisait encore savoir l'Unicef samedi, la faim continue à tuer des centaines de Somaliens tous les jours.
(D'après Belga, AFP, AP et Rtr.)

Source: archives.lesoir.be

1 commentaire:

  1. Bien bonjours de ATH, nous avons reçu hier soir en visite dans notre locale :L'AMICALE REGIONALE PARA-COMMANDO DE ATH, une soirée sur les paras en somalie par le sous-lieutenant PETTIAU DU 3 LANCIER ,qui es maintenant le chef de la POLICE dans le grand ATH..comme j' ai fait quelques recherche et suis tombé sur votre site très bien fait...merci pour le partage...je suis le PORTE DRAPEAU DE L'AMICALE...DELABIE LOUIS. VOUS INVIYE A VISITER LE NOTRE: bien amicale : http://www.athnacarry.net/ACCUEIL.html

    RépondreSupprimer